George Weah est le nouveau président du Liberia. L'ex-star
du football a obtenu plus de 60% des voix lors du second tour qui l'opposait au
vice-président sortant Joseph Boakai. La défaite de ce dernier est aussi la
défaite du parti de l'ex-présidente Ellen Johnson Sirleaf, et alors que
l'unanimité ne s'était pas faite autour de son candidat.
L’élection de George Weah, c’est la chronique d’une victoire
annoncée. Il avait le soutien des jeunes, très nombreux au Liberia, de la
capitale Monrovia et de beaucoup d’électeurs, comme lui, d’origine modeste que
sa carrière de footballeur international a fait rêver.
Il a fait de son parti, le Congrès pour le changement
démocratique, une formidable machine de guerre qui remplit les stades où il
soulève les foules en dénonçant la corruption gouvernementale. George Weah a
même eu le soutien un peu inattendu de la présidente Ellen Johnson Sirleaf qui
s’est affichée à ses côtés quelques jours à peine avant le second tour.
Sirleaf n'a pas fait campagne pour Boakai
Son adversaire, Joseph Boakai est un homme modeste, un
incorruptible, un grand commis de l’Etat. C’est en tout cas le portrait que ses
partisans font du vice-président sortant. Tout indique pourtant qu’il n’a pas
pu compter sur le soutien de la présidente sortante, qui reste populaire même
si elle l’est moins qu’avant.
« La présidente Sirleaf n’a pas fait campagne pour son
vice-président. Depuis le début de la campagne, en juillet, on ne l’a vue a
aucun de ses meetings », explique Patrick Honnah, un journaliste bien connu à
Monrovia, qui est le directeur général adjoint de la radio publique libérienne.
Le Parti de l'unité plus divisé que jamais
Selon des rumeurs, Ellen Johnson Sirleaf aurait même financé
l’opposition. Ce qu’on dément dans l’entourage présidentiel. Le différend entre
elle et Joseph Boakai tiendrait à la présence d’Emmanuel Nuquay sur le ticket
présidentiel. Ellen Johnson Sirleaf aurait préféré que Joe Boakai choisisse un
autre candidat à la vice-présidence. Un conseil qu’il n’aurait pas suivi.
Les dissensions au sommet pourraient avoir des répercussions
à plus long terme sur le parti fondé par Ellen Johnson Sirleaf. Le Parti de
l’unité, malgré son nom, semble plus désuni que jamais. « Le Parti de l’unité
vous dira le contraire, mais il est maintenant divisé entre une faction
pro-Sirleaf et une faction pro-Boakai », affirme Patrick Honna.
Ces tensions au sein du parti ont-elles pesé sur la campagne
de Joseph Boakai ? La question est posée.
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