Les médias marocains ont, dans leur habituel élan défensif psalmodique, violemment réagi aux propos tenus par Ahmed Ouyahia, ce jeudi, à travers lesquels il a rappelé, à juste titre, que le Maroc noyait l’Algérie sous les flots du kif et de la cocaïne. «Le Premier ministre algérien sous-entend que le Maroc cherche à couler l’Algérie sous le haschich et la cocaïne», «Les nouvelles accusations du Premier ministre Ouyahia contre le Maroc», «Ahmed Ouyahia attaque une nouvelle fois le Maroc», «Le Premier ministre algérien s’en prend violemment au Maroc» titrent les relais du Makhzen qui adoptent la position de la vierge effarouchée à chaque fois que des responsables politiques algériens rappellent les ravages causés par la drogue dans la production et le trafic desquels le Maroc est reconnu par toutes les institutions internationales comme étant le leader mondial.
Ce n’est pas la première fois que le Makhzen actionne ses relais de propagande pour s’en prendre à des membres du gouvernement algérien. Abdelkader Messahel avait subi des attaques féroces de la part de certains médias marocains après qu’il eut affirmé que Royal Air Maroc ne transportait pas que des passagers. Le ministre des Affaires étrangères se référait à des rapports établis par des organismes internationaux qui ont révélé que cette compagnie aérienne, détenue par la famille régnante, servait aussi pour le transport de kif et de cocaïne vers les destinations qu’elle dessert.
Dans leurs répliques faites de formules uniformisées, preuve que le commanditaire est le même, les médias du Makhzen tentent une diversion en laissant entendre que les vérités dites par Ouyahia seraient des «accusations», des «attaques» et des «insinuations». Ce qui laisserait supposer que les vérités assénées par le Premier ministre – qui s’exprimait, en fait, en tant que chef d’un parti politique – et le ministre des Affaires étrangères ne seraient que des incriminations infondées et des allégations calomnieuses, alors que leur véridicité irréfragable en fait presque une lapalissade.