Une Somalienne bouscule les tabous

Une ancienne réfugiée somalienne s'impose dans une communauté où le travail est exclusivement réservé aux hommes.
Rayan Ali est une jeune femme de 18 ans dont la famille vient de rentrer du Kenya, où ils ont vécus en tant que réfugiés.

Elle s'est démarquée depuis qu'elle travaille en pleine mer, un milieu plutôt masculin.
Dans la communauté somalienne notamment, la pêche est un travail exclusivement réservé aux hommes.
Très tôt chaque matin, Riyaan va pêcher parmi les hommes, un travail exclusivement réservé aux homme
Image captionTrès tôt chaque matin, Riyaan va pêcher parmi les hommes
La plage de Liido surplombe Mogadiscio, la capitale de la Somalie, le long de l'océan Indien.
Très tôt chaque matin, Riyaan va pêcher parmi les hommes.
Celle qui née et a grandi à Kakuma, le plus grand camp de réfugiés au monde, a eu du mal à trouver du travail depuis son retour en Somalie en septembre 2015.
Rayan Oukra Ali
Image captionRayan Oukra Ali
Mais avec six frères et sœurs, plus jeunes qu'elle, et une mère au chômage, la jeune femme doit se battre pour faire vivre sa famille.
"J'arrive très tôt à 3 heures du matin et j'embarque sur un bateau pour pécher. Je me sers d'un filet et des appâts pour attraper les poissons. Et quand je n'ai pas de filet ni d'appât, je plonge dans l'eau pour attraper les poissions. Il n'y a pas longtemps que j'ai commencé à faire ce genre de travail, j'avais l'habitude de conduire des *tuk-tuks, mais j'ai dû abandonner parce que les gens n'appréciaient pas".
Le risque est pourtant élevé pour une jeune femme car l'insécurité est très courante à Mogadiscio.
"Je fais face à de grands défis: la violence verbale de la part des hommes, et des insultes qui m'agacent. Mais je les ignore, car ceux me soutiennent sont plus nombreux que ceux qui me découragent".
Riyaan doit également surmonter les risques du métier.
Rayan Ali
Image captionAmbitieuse, Riyaan rêve de réussir et de se faire un nom
"Quand je vais loin des côtes, je ramène une bonne prise, mais quand je pêche en eau peu profonde, je ne gagne pas grand-chose. Il fait très froid le matin et quand je plonge dans l'eau, je saigne du nez à cause de la pression".
Optimiste quant à l'avenir de sa famille, Riyaan a de plus grands rêves pour l'avenir.
"Mon rêve est de réussir et de me faire un nom. Je veux être une femme d'affaires prospère qui possède des bateaux et j'ai l'intention de faire des études".

BBC Afrique

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