Des piétons passent devant un portrait du président chinois Xi Jinping, le 26 février 2018 dans une rue de Pékin
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Le Parti communiste chinois (PCC) a proposé de supprimer de la constitution du pays la limite de deux mandats présidentiels, ce qui permettrait à M. Xi, président de la République populaire depuis 2013, de rester à la tête du régime autant qu'il le souhaite.
Cette proposition de modification constitutionnelle, dévoilée dimanche, a suscité un tourbillon de réactions outragées, incrédules ou critiques sur les réseaux sociaux chinois.
En dépit d'une censure prompte à supprimer les messages négatifs, nombre d'internautes continuaient mardi d'exprimer leur mécontentement sur la plateforme de microblogs Weibo: "Pathétique! 1,3 milliard d'habitants, et aucun ne résiste", déplorait l'un.
"Dire que j'avais rêvé de pouvoir élire un président une fois dans ma vie", rageait un autre. "Longue vie au dirigeant Mao!", ironisait un autre post, supprimé mais visible sur le site Free Weibo. "On a connu l'avidité impériale, la peur du pouvoir autoritaire, et 100 ans plus tard, rien n'a changé", insistait un autre message également censuré.
Des formules comme "Je ne suis pas d'accord", "accéder au trône", "mon empereur" ou encore "Winnie l'ourson" -- personnage auquel est comparé Xi Jinping en raison de son visage poupin -- étaient bloquées par les censeurs. Des internautes sarcastiques s'échangeaient des souhaits traditionnels de longévité à l'empereur dans la Chine classique.
- Perfectionner la gouvernance -
Li Datong, voix critique du régime et ancien rédacteur en chef au Quotidien de la jeunesse de Chine, un journal étatique, a rédigé une ébauche de lettre ouverte demandant aux législateurs chinois de voter contre ce changement constitutionnel.
"C'était la restriction légale la plus efficace pour se prémunir contre l'autocratie et l'élévation d'un individu au-dessus du Parti ou de l'Etat (...)
Supprimer cette limitation des mandats va faire de nous la risée des nations civilisées et sèmera en Chine les graines du chaos", a écrit M. Li dans cette lettre qu'il a partagée en ligne avec des centaines de personnes dans un groupe privé de la messagerie WeChat. Toute tentative de reposter des copies d'écran du courrier étaient cependant bloquées par WeChat.
De son côté, le China Daily, quotidien officiel anglophone, a défendu mardi la fin de la limitation des mandats présidentiels, la jugeant "nécessaire pour perfectionner le système de gouvernance du Parti et de l'Etat".
Le journal vante les réalisations économiques et politiques menées sous "la ferme direction du PCC", qu'il s'agirait donc ainsi de renforcer. Un argument avancé par la propagande est en effet que la réforme permettrait d'harmoniser le statut présidentiel avec celui de secrétaire général du Parti, sans limitation.
Pour le Global Times, quotidien officiel au ton nationaliste, "la modification constitutionnelle correspond à une nouvelle ère" du socialisme chinois.
Depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping fin 2012, "la nouvelle équipe dirigeante (...) a approfondi les réformes de façon exhaustive et formidable", insiste-t-il, avant de fustiger le système démocratique occidental.
"Dans des régions cruciales de l'Occident, le système des valeurs s'effondre. La démocratie (...) y est en pleine décomposition. (...) Notre pays ne doit pas se laisser troubler par le monde extérieur."
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