Prêts au "bras de fer" avec le gouvernement, les syndicats de cheminots doivent décider jeudi soir s'ils lancent une grève dure contre la réforme de la SNCF que l'exécutif entend mener tambour battant par ordonnances.
La journée a débuté au ministère des Transports, où les dirigeants de la SNCF ont remis un "programme de travail" contenant sept piliers, bases du "projet stratégique" qu'ils doivent présenter en juillet.
Le Premier ministre Edouard Philippe a en particulier demandé à la SNCF d'"aligner ses coûts sur les standards européens", quand "faire rouler un train en France coûte 30% plus cher qu'ailleurs".
Le programme comporte une attention soutenue sur la qualité du réseau, un enrichissement des offres à la clientèle, une simplification de l'organisation, une décentralisation du management, une plus grande numérisation, une optimisation des matériels et un accent mis sur les ressources humaines.
Le président du directoire de la SNCF Guillaume Pepy a cité les sujets qu'il comptait aborder: organisation du travail, polyvalence des métiers, modernisation du dialogue social, formation, productivité, baisse des coûts.
De quoi crisper davantage des syndicats déjà passablement échaudés par la présentation, mercredi, du projet de loi permettant le recours à des ordonnances pour accélérer la réforme du secteur ferroviaire.
Le texte prévoit notamment "l'arrêt des recrutements au statut (de cheminot) des nouveaux agents", ce qui est considéré par les syndicats comme un casus belli.
"On va vers un bras de fer, c'est clair", a prévenu Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa, deuxième syndicat de la SNCF. "La balle était dans le camp du gouvernement. Ce projet de loi montre son approche contradictoire entre une volonté d'échanges affichée et la réalité du texte", a-t-il dit à l'AFP.