Scandale Cambridge Analytica : Facebook face à une campagne de désabonnements
Le scandale Cambridge Analytica continue de faire des ravages : malgré le mea culpa de son fondateur Mark Zuckerberg, le réseau social Facebook est désormais confronté à une campagne de désabonnements.
"Quittez Facebook" (#deletefacebook") : mis en cause dans les révélations sur l'utilisation indue des données de millions d’utilisateurs, le réseau social est vilipendé de toutes parts. Il fait face à une campagne de désabonnements et a chuté en Bourse, malgré des excuses de son fondateur.
Mark Zuckerberg a fini par sortir de son silence, mercredi 21 mars, et formuler un mea culpa très attendu, après plusieurs jours d'intense polémique.
"Cela a constitué un abus de confiance très important et je suis vraiment désolé de ce qui s'est passé. Notre responsabilité est de faire en sorte que cela ne se reproduise pas", a déclaré le patron du réseau social dans une interview sur la chaîne CNN.
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Facebook et ses actionnaires ont déjà laissé des plumes dans ce scandale : mercredi, le titre s'échangeait à moins de 170 dollars, soit une baisse d'environ 8 % par rapport à vendredi, même si la chute s'est interrompue mercredi. Un recul qui se traduit par des milliards de dollars en moins en termes de valorisation boursière.
Et malgré les excuses, la colère contre Facebook, qui revendique plus de 2 milliards d'utilisateurs, reste manifeste.
Brian Acton, cofondateur de la messagerie WhatsApp rachetée à prix d'or en 2014 par Facebook et qui travaille désormais pour Signal, une application de messagerie rivale, a joint sa voix à celle de nombreux internautes et appelé à quitter le réseau social. "Il est temps.
#deletefacebook", a-t-il écrit sur son compte Twitter. "Effacer et oublier. Il est temps de se soucier de la vie privée", a-t-il ajouté.
De possibles "class actions" à venir
Mercredi, il était difficile de savoir si les appels aux désabonnements étaient suivis et le nombre de personnes ayant effectivement quitté le réseau.
Pour Roger McNamee, un célèbre investisseur de la Silicon Valley et un des premiers actionnaires de Facebook, la crise actuelle a toutefois fait une victime importante : la confiance placée dans le réseau social par ses utilisateurs, clé du succès de la société.
Ce qu'ont reconnu mercredi les responsables de Facebook, évoquant un "abus de confiance".
"Le problème, c'est le mépris insensé pour les droits des utilisateurs à la vie privée et une indifférence vis-à-vis du respect des données qu'ils ont confiées à Facebook", a déploré Roger McNamee sur la radio américaine NPR.
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"J'ai bien peur qu'il y ait un problème systémique avec les algorithmes et que le modèle économique de Facebook permette à de mauvais acteurs de nuire à des utilisateurs innocents de Facebook", a regretté l'investisseur.
Des cabinets d'avocats américains ont déjà annoncé mercredi avoir déposé des plaintes et recours en nom collectif ("class action") au nom de citoyens et d'actionnaires. Celles-ci doivent toutefois encore être acceptées par un juge pour être instruites.
Plusieurs enquêtes ont également été ouvertes aux États-Unis par des régulateurs, et les procureurs de New York et du Massachusetts.
Avec AFP
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