Le préfet de Ziguinchor, croyait-il avoir bien agi en essayant d’interdisant la marche à moins de vingt-quatre heures de sa tenue ? Le G6 avait annoncé depuis presqu’un mois, au sortir de la manifestation de Saint-Louis, que l’étape suivante serait Ziguinchor. Mieux, il avait pris le soin d’annoncer la date du 12 Avril, c’est-à-dire celle d’aujourd’hui.
Dès lors, il serait absolument inopportun de leur notifier un quelconque refus à leur marche pendant qu’ils ont déjà fait le déplacement sur la région Sud du pays. Des centaines de kilomètres et que d’argent dépensé pour une mobilisation qui finit par être interdite. Tâtonnements ou incompétence ? En tout cas le paradoxe est là.
De Thiès à Saint-Louis en passant par Dakar et Kaolack, le Groupe des syndicats d’enseignants a réussi à tenir ses marches dans la paix et l’ordre. Ils n’ont jamais été rappelés à l’ordre et n’ont jamais dérangé qui que ce soit. Peut-être leur nombre fait peur aux autorités qui dictent leur volonté à l’autorité préfectorale.
Sinon comment comprendre que les préfets des villes susmentionnées autorisent la tenue de telles activités là où celui de Ziguinchor oppose un niet catégorique ?
N’ont-ils pas été à la même école pour savoir jauger et juger de la même manière les contextes ? Les enseignants n’ont pas l’habitude de marcher et leur responsabilité les place au-dessus de certains comportements qui inspirent le mépris.
Ainsi l’interdiction apparait-elle comme une insulte faite à leur conscience d’hommes intègres et responsables. Les motifs de troubles à l’ordre public sont très légers et l’insuffisance de moyens pour superviser la marche relève de l’imagination.
A chaque fois ce sont les deux raisons qui accompagnent es interdictions, mais il suffit de la défier pour se rendre compte que c’est juste dénué de sens. On n’a pas assez d’éléments pour encadrer mais on en trouve toujours assez pour réprimer.
Et la répression de la marche des enseignants aujourd’hui prouve que la région dispose de suffisamment de matériels et d’hommes pour préserver l’ordre et la paix, le temps d’une manifestation. L’administration territoriale doit être juste et se placer au-delà des clivages politiques et de certaines considérations.
En réalité, quand les manifestations sont encadrées, elles finissent toujours sans heurts et à l’heure indiquée. Mais tant qu’il y aura des refus sans motifs valables, car les gens savent lire entre les lignes, il y aura toujours défiance à l’autorité. Et ce n’est pas bon pour l’image de notre administration qui doit travailler pour le service du peuple pour rester républicaine.
Les interdictions de marche sont tellement nombreuses que cela devient la règle, l’exception étant leur autorisation. Elles ne se limitent plus aux protestations politiques mais sont élargies à toute sorte de manifestation. Seuls les GAMOU, Magal, et conférences sont épargnés par l’autorité qui a horreur des rassemblements.
La société civile, les clients des banques, les activistes contre la néo-colonisation et le franc CFA, les étudiants et mêmes les élèves, ont tous eu à vivre cette expérience amère d’INTERDICTION. Toutefois, ces interdictions ne sont jamais sans conséquences.
Et pour le cas des enseignants dont certains furent mis aux arrêts et d’autres blessés avec les grenades lacrymogènes, on peut craindre que l’affront et l’humiliation naissant de cette brutalité qui caractérise les forces de l’ordre ajoutera une dose considérable aux grèves déjà intenses.
Il ne faut pas être surpris si le prochain plan d’action donne l’air d’une radicalisation et d’un durcissement de la part des enseignants.
Il faut énergiquement dénoncer cette mauvaise habitude de créer des tensions inutiles à notre vie sociale en interdisant les marches. Sauf modification de dernière minute, la marche est un droit que confère la constitution aux citoyens, et nul ne doit faire de l’abus de pouvoir pour le piétiner.
L’administration territoriale doit être aux côtés du peuple et ne jamais se laisser emporter par des sauts d’humeurs inexplicables. Autoriser puis interdire avant d’autoriser à nouveau pour enfin réprimer, si ce n’est du tâtonnement dites-moi ce que c’est.
Par Ababacar GAYE ababacarguaye@yahoo.fr
Dès lors, il serait absolument inopportun de leur notifier un quelconque refus à leur marche pendant qu’ils ont déjà fait le déplacement sur la région Sud du pays. Des centaines de kilomètres et que d’argent dépensé pour une mobilisation qui finit par être interdite. Tâtonnements ou incompétence ? En tout cas le paradoxe est là.
De Thiès à Saint-Louis en passant par Dakar et Kaolack, le Groupe des syndicats d’enseignants a réussi à tenir ses marches dans la paix et l’ordre. Ils n’ont jamais été rappelés à l’ordre et n’ont jamais dérangé qui que ce soit. Peut-être leur nombre fait peur aux autorités qui dictent leur volonté à l’autorité préfectorale.
Sinon comment comprendre que les préfets des villes susmentionnées autorisent la tenue de telles activités là où celui de Ziguinchor oppose un niet catégorique ?
N’ont-ils pas été à la même école pour savoir jauger et juger de la même manière les contextes ? Les enseignants n’ont pas l’habitude de marcher et leur responsabilité les place au-dessus de certains comportements qui inspirent le mépris.
Ainsi l’interdiction apparait-elle comme une insulte faite à leur conscience d’hommes intègres et responsables. Les motifs de troubles à l’ordre public sont très légers et l’insuffisance de moyens pour superviser la marche relève de l’imagination.
A chaque fois ce sont les deux raisons qui accompagnent es interdictions, mais il suffit de la défier pour se rendre compte que c’est juste dénué de sens. On n’a pas assez d’éléments pour encadrer mais on en trouve toujours assez pour réprimer.
Et la répression de la marche des enseignants aujourd’hui prouve que la région dispose de suffisamment de matériels et d’hommes pour préserver l’ordre et la paix, le temps d’une manifestation. L’administration territoriale doit être juste et se placer au-delà des clivages politiques et de certaines considérations.
En réalité, quand les manifestations sont encadrées, elles finissent toujours sans heurts et à l’heure indiquée. Mais tant qu’il y aura des refus sans motifs valables, car les gens savent lire entre les lignes, il y aura toujours défiance à l’autorité. Et ce n’est pas bon pour l’image de notre administration qui doit travailler pour le service du peuple pour rester républicaine.
Les interdictions de marche sont tellement nombreuses que cela devient la règle, l’exception étant leur autorisation. Elles ne se limitent plus aux protestations politiques mais sont élargies à toute sorte de manifestation. Seuls les GAMOU, Magal, et conférences sont épargnés par l’autorité qui a horreur des rassemblements.
La société civile, les clients des banques, les activistes contre la néo-colonisation et le franc CFA, les étudiants et mêmes les élèves, ont tous eu à vivre cette expérience amère d’INTERDICTION. Toutefois, ces interdictions ne sont jamais sans conséquences.
Et pour le cas des enseignants dont certains furent mis aux arrêts et d’autres blessés avec les grenades lacrymogènes, on peut craindre que l’affront et l’humiliation naissant de cette brutalité qui caractérise les forces de l’ordre ajoutera une dose considérable aux grèves déjà intenses.
Il ne faut pas être surpris si le prochain plan d’action donne l’air d’une radicalisation et d’un durcissement de la part des enseignants.
Il faut énergiquement dénoncer cette mauvaise habitude de créer des tensions inutiles à notre vie sociale en interdisant les marches. Sauf modification de dernière minute, la marche est un droit que confère la constitution aux citoyens, et nul ne doit faire de l’abus de pouvoir pour le piétiner.
L’administration territoriale doit être aux côtés du peuple et ne jamais se laisser emporter par des sauts d’humeurs inexplicables. Autoriser puis interdire avant d’autoriser à nouveau pour enfin réprimer, si ce n’est du tâtonnement dites-moi ce que c’est.
Par Ababacar GAYE ababacarguaye@yahoo.fr