Congo: des Ong appellent à la libération des militants de ras-le-bol

Trois organisations de défense des droits de l'Homme ont appelé lundi à la libération de 23 militants arrêtés depuis une semaine au Congo-Brazzaville, où elles dénoncent le rétrécissement de l'espace civique après la condamnation à 20 ans de prison d'un opposant au président Denis Sassou Nguesso.

"Les autorités congolaises doivent immédiatement libérer sans condition 23 activistes arbitrairement arrêtés depuis une semaine" à Brazzaville et Pointe-Noire, écrivent dans un communiqué les organisations Tournons la page, Line Defenders et Amnesty International.
Les 23 militants sont membres du mouvement citoyen Ras-le-Bol. Vingt d'entre eux ont été arrêtés le 7 mai à Pointe-Noire et trois l'ont été deux jours plus tard à Brazzaville.
"Les autorités accusent toutes les personnes en détention d’avoir organisé et participé à des manifestations non autorisées", indique le communiqué.
Leur arrestation et la détention "montrent que les autorités congolaises ne tolèrent aucune voix discordante et que la répression contre les acteurs politiques ou de la société civile n'a jamais cessé depuis l'élection présidentielle" de mars 2016, a déclaré Laurent Duarte, coordonnateur de Tournons la page.
Selon les trois organisations, au moins 40 politiques ont été arrêtés entre octobre 2015 et décembre 2016 et plusieurs d'entre eux sont toujours en détention.
Les autorités congolaises doivent "mettre un terme au harcèlement des acteurs de la société civile", ajoutent ces organisations.
Aucune autorité n'était disponible pour réagir aux sollicitations de l'AFP.
Le mouvement citoyen Ras-le-bol avait demandé samedi la libération de 23 de ses membres et dénoncé le procès et la condamnation vendredi de l'ancien général congolais Jean-Marie Michel Mokoko à 20 ans de prison pour "atteinte à la sécurité de l’État".
La défense de Mokoko, principal opposant au président Denis Sassou Nguesso a annoncé lundi son intention de saisir les juridictions internationales contre cette condamnation.
Ras-le-Bol a aussi reçu le soutien d'un membre de la Chambre des représentants américaine, Chris Smith, qui demande la libération du coordonnateur du mouvement, Franck Nzila, l'un des 23 militants arrêtés.
Le procès d'un autre ex-dignitaire, le général Norbert Dabira, doit s'ouvrir mardi au Congo-Brazzaville.

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