Bine-Bine, Dial-Diali, String … Ces artifices de séduction à la sénégalaise
La
séduction, une seconde nature chez la Sénégalaise, est inscrite dans le
patrimoine génétique de toutes les femmes. Les secrets de femmes se
transmettent de mère en fille, de génération en génération, assurant même, la
pérennité de toutes ces petites attentions. Aperçu du dessous de ces dessus et
petits inventaires des artifices de la séduction à la sénégalaise… Enquête…
La
chambre est un espace de repos
privilégié pour les avertis, un endroit de voluptueuse rixe entre partenaires
adultes et consentants... Pour optimiser les atouts que la nature leur a
généreusement distribués et poussant la séduction jusque dans ses plus extrêmes
retranchements, les femmes ont investi la chambre pour en faire un territoire,
miné par la « guerre des sexes ». Une initiative à propos de laquelle, aucun
homme ne se plaint...
Perles fines en plastique ou en céramique
Les
« Bine-Bine » sont des perles fines en plastique ou en céramique. Il existe une
grande variété de bine-bine. « Les fluorescents sont très appréciés et
permettent de se repérer dans le noir... Lorsque les filles se mettent
plusieurs colliers autour de la taille et déambulent en ondoyant, l’homme se
transforme illico en loup. Ce bruit très suggestif est une véritable invite
pour le mâle... qui sait écouter », a narré Sokhna Sow, une femme laobé,
rencontrée dans une ruelle de Dakar. Cette dernière, connaissant sur le bout des
ongles, ce patrimoine féminin, dévoile aussi, les caractéristiques du «
Dial-Diali » très convoité des femmes.
D’après
elle, le « Dial-Diali » est fait de perles en bois plus gosses que les
bine-bine. Elles font un bruit un peu crissant (dial-dial-dial-dial), lorsque
sa porteuse se déplace. « Ce bruit entêtant est pour les connaisseurs un
véritable appel à l’acte. On les met autour de la taille, plutôt sur les
hanches. On peut les personnaliser en les trempant dans un bocal d’encens,
aromatisé à divers parfums, selon les goûts de chacun. Les « Dial-Dialis »
roulent sur les hanches et constituent une parure de plus pour le corps nu
d’une femme. Au Sénégal, dans le Sahel, au Soudan et au Tchad entre autres. Les
« Dial-Diali » sont réputés pour titiller les virilités défaillantes »,
précise-t-elle.
Femme
séductrice ne se limite pas à ces astuces citées dessus. Elles se donnent
aussi, les moyens de se procurer de petits pagnes. Cet outil de séduction est
devenu le nec plus ultra du cache-sexe. Les petits pagnes sont souvent percés
ou pas, en coton ou en soie. Souvent, « neutres » et « sages » ou ornés de
dessins hautement suggestifs, ils suggèrent plus qu’ils ne dévoilent. Prenant
bien soin de cet artifice provocateur, les petits pagnes s’accompagnent de «
némali » ou encens, parfumé pour en relever l’odeur avec divers parfums et
essences. Ce mélange, constate-t-elle, est saupoudré sur des braises, placées
dans un petit pot en terre, appelé « Ande thiouraye ». L’encens est censé
révéler la bête, sommeillant en tout homme… qui se respecte.
Drogue du sexe
Le
« Saf-Safal » ou drogue du sexe est introduit là où il faut chez ces dames. Il
est censé rehausser l’intensité de l’acte de chair, en procurant une chaleur
torride, digne des feux de l’enfer. « Ça chauffe, mais ça ne brûle pas »,
prévient-elle. Et, pour agrémenter la soirée séductrice, ces bonnes dames, préfèrent mettre un petit «
string » ou ficelle en anglais. Celui-ci, met en valeur les rotondités, là où
la cuisse s’appelle autrement. Présent sous tous les cieux, le « string » est
un bel exemple de mondialisation réussie...
La
taille fine sénégalaise explique l’usage de collier de perles, dès le plus
jeune âge. Il est fréquent de nos jours de voir des bébés avec des colliers
autour du cou pour allonger celui-ci. Mais une fois adulte, c’est autre chose.
« Pour séduire, la femme doit parer son corps. D’où l’usage du « Dial-Diali »,
parmi tant d’autres secrets de femmes. Le jeu érotique ne commence pas
seulement au lit. Pour attirer leurs maris, certaines épouses se parent très
tôt. Parfois, en servant le dîner. Ainsi, le cliquetis des perles réveille les
sens », conclut la jeune laobé, Sokhna Sow.
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