Trump enregistré à son insu, parlant du paiement d'une "playmate" par son ex-avocat


Un enregistrement compromettant réalisé à l'insu de Donald Trump a été saisi par le FBI lors d'une perquisition dans les bureaux de son ancien avocat, Michael Cohen, rapporte vendredi le New York Times.

Le président américain, Donald Trump, a jugé samedi 21 juillet "totalement inédit" et "peut-être illégal" d'avoir été enregistré à son insu par son ex-avocat personnel Michael Cohen lorsque les deux hommes évoquaient la possibilité d'acheter le silence d'une ancienne playmate avec laquelle le magnat de l'immobilier aurait eu une liaison. Il est "encore plus inconcevable qu'un avocat enregistre un client", a-t-il dénoncé sur Twitter.
L'enregistrement, réalisé deux mois avant le scrutin présidentiel de novembre 2016, a été saisi par les enquêteurs du FBI lors d'une perquisition dans les bureaux de Michael Cohen, avait révélé vendredi le New York Times.
Michael Cohen, qui fut longtemps l'un des piliers de l'entourage de Donald Trump et fait l'objet d'une enquête fédérale, a récemment indiqué que sa loyauté avait des limites.
La discussion dans l'enregistrerment saisi par les enquêteurs portait sur l'ancienne playmate du magazine Playboy Karen McDougal, qui affirme avoir eu une relation "romantique de 10 mois en 2006 et 2007" avec celui qui n'était pas encore entré en politique. Sollicité par l'AFP, l'avocat de Michael Cohen, Lanny Davis, s'est refusé à tout commentaire.
L'existence de l'enregistrement a été confirmée à plusieurs médias par un autre avocat de Donald Trump, l'ancien maire de New York Rudy Giuliani, lequel a affirmé qu'aucun paiement n'avait in fine été effectué. Sur la foi des éléments connus de cette conversation, il semble que l'enregistrement ne présente pas, en lui-même, de risque juridique pour Donald Trump, dans la mesure où le paiement n'a jamais été effectué. Mais il s'inscrit dans le cadre de l'enquête du FBI, qui cherche notamment à déterminer si l'utilisation possible de fonds lors de la campagne présidentielle pour payer d'anciennes conquêtes présumées de Donald Trump pourrait constituer une infraction aux règles électorales.
Pour Trump, la menace Cohen
Michael Cohen est actuellement l'objet d'une vaste enquête du FBI, qui pourrait déboucher sur des poursuites. Elle a été lancée en partie à la demande du procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur une collusion présumée entre l'équipe de Donald Trump et des responsables russes lors de la campagne présidentielle en 2016.
Michael Cohen est régulièrement considéré comme l'homme de main de Donald Trump davantage que comme son avocat. Le conseil a notamment reconnu publiquement avoir versé 130.000 dollars à l'actrice pornographique Stormy Daniels en novembre 2016 pour acheter son silence sur un rapport sexuel qu'elle aurait eu avec le président en 2006.
D'une fidélité sans faille à Donald Trump, Michael Cohen a néanmoins envoyé récemment un premier signal montrant que sa loyauté avait des limites. "Je suis fidèle à ma femme, ma fille et mon fils, et je le serai toujours", a-t-il déclaré lors d'un entretien à la chaîne ABC, début juillet. "Je place ma famille et mon pays en priorité". Pour Donald Trump, se profile désormais l'éventualité d'une collaboration de Michael Cohen avec la justice, qui pourrait mettre à jour des éléments compromettants pour le président.
Dans le cadre de l'enquête du FBI, Michael Cohen a demandé à ce que des documents saisis par la police fédérale soient expurgés du dossier, car relevant de la confidentialité des échanges entre un avocat et ses clients. Jeudi, l'experte indépendante désignée par le tribunal fédéral de New York en charge du dossier a estimé qu'environ un tiers des 4.000 documents visés pouvaient être versés au dossier.
Avec AFP

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