Comment développer sa créativité



Etre créatif, c'est pouvoir imaginer des solutions nouvelles dans son quotidien. Une aptitude à la portée de tous ! Nos 10 conseils pour libérer son potentiel créateur.

La créativité n’est pas réservée aux artistes. Cette capacité à imaginer et à réaliser quelque chose de nouveau, que ce soit pour construire un projet, réaliser un objectif ou produire quelque chose d’original, nous l’avons tous. Mais pour exprimer sa créativité, il faut la travailler !

Replonger dans son passé

Se souvenir de projets réussis et des compétences dont on s’est servi pour y parvenir est un exercice très intéressant. « Cela rassure quand on pense ne pas être créatif, et ces ressources que l’on avait mises de côté peuvent être des appuis et des sources d’inspiration pour créer à nouveau », dit Brigitte de Boucaud, spécialiste en accompagnement de projets individuels ou collectifs par la créativité.

Bien préciser l’objectif

Très difficile de trouver des idées neuves si l’on ne sait pas où l’on veut aller. « Alors que si on définit bien l’enjeu dès le départ, notre esprit, au lieu de s’éparpiller, va se concentrer sur les moyens à mettre en œuvre pour le réaliser », explique Brigitte de Boucaud. Si par exemple, vous manquez d’idées pour redécorer votre salon, interrogez-vous : comment faire pour le rendre plus chaleureux ? plus adapté à sa vie de famille ?

Échauffer son cerveau

« La créativité est comme un muscle : il faut l’échauffer », explique Brigitte de Boucaud. L’idée : faire de la gymnastique mentale, seul ou à plusieurs, afin de stimuler sa capacité à produire beaucoup d’idées différentes. Par exemple, on peut s’installer à une terrasse de café, observer un passant et imaginer sa vie, son métier son intérieur...
Autre exercice : rendre le familier étrange et l’étrange familier. « Dans le premier cas, on examine par exemple un stylo comme un Martien qui en voit un pour la première fois et on essaie de comprendre ce que c’est, à quoi il sert, ce qui entraîne à regarder les choses connues autrement et à ouvrir nos perceptions ». Pour rendre l’étranger familier, on observe une œuvre d’art qui nous paraît bizarre et on essaie d’y trouver des éléments familiers : la forme des yeux qui nous rappelle quelqu’un, un paysage en arrière-plan qui évoque un lieu connu... « Cela permet d’aller au-delà du premier ressenti, de voir du positif dans le négatif, ce qui est bénéfique pour développer la créativité. »

Oser aller vers l’inconnu

L’ouverture vers l’inconnu fait partie intégrante du mécanisme créatif. « Elle nous aide à sortir du cadre et des autoroutes de la pensée qui nous maintiennent dans le réel et le rationnel et, au final, brident notre imaginaire », soutient Brigitte de Boucaud.
Aller vers l’inconnu, c’est choisir un plat au hasard dans un restaurant, partir en vacances à la montagne plutôt qu’à la mer comme on le fait chaque année, entreprendre des activités nouvelles… « C’est aussi aller à la rencontre de personnes différentes de soi et de celles que l’on côtoie habituellement, même si elles ne nous attirent pas spontanément, pour aller au-delà de nos freins, de nos peurs, de nos jugements. »

Laisser son esprit vagabonder

Si la fatigue et le manque de sommeil sont les ennemis de la créativité, rêvasser, au contraire, peut faciliter la phase d’incubation créative. « Cela donne accès à un réservoir d’images et d’idées que l’on peut difficilement atteindre lorsqu’on est en état d’éveil », souligne Michèle Freud, sophrologue et psychothérapeute.
Les mécanismes en jeu n’ont pas été élucidés, mais des hypothèses ont été émises par des neuroscientifiques, tels qu’Emmanuelle Volle, de l’Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière. « Il est possible que, pendant cette phase, le cerveau, sans que l’on en soit conscient, réalise des associations d’idées et opère un tri entre ces dernières », développe-t-elle. Il est aussi possible que cela corresponde à une phase de repos ou de distraction diminuant la fatigue liée à la tâche.

Consigner ses idées

Pour ne pas voir s’envoler une idée qui surgit à l’improviste, mieux vaut avoir toujours sur soi un carnet et un stylo pour la noter immédiatement. « Ou encore utiliser l’application “mémo” ou “note”, ou encore “enregistreur vocal” de son smartphone », suggère Michèle Freud.

Arrêter de (s’auto) censurer

« La critique a priori est absolument anticréative, estime Brigitte de Boucaud. Il est au contraire important d’accueillir les idées qui émergent de nous ou des autres sans d’emblée émettre un jugement, ni en bien ni en mal, car même si elles ont l’air insensées, elles servent toujours à quelque chose, ne serait-ce que de tremplin pour en trouver d’autres. C’est une véritable “matière” intellectuelle pour créer ou trouver des solutions. »
Autre conseil : ne pas s’attacher trop vite aux premières idées ni les rejeter trop précocement, mais se laisser un peu de temps pour y revenir. « En restant toutefois à l’écoute de notre intuition, précise Michèle Freud. Car si l’on ne “sent” vraiment pas une idée, mieux vaut ne pas insister, et changer de direction. »

Jouer !

« Avoir des activités ludiques, que ce soit des jeux de ballon, de société, de rôles, nous aide à nous reconnecter à l’enfant intérieur et à la joie, sensation très importante dans le processus créatif », note Michèle Freud.

Chercher l’inspiration chez les autres

Pas de créativité sans influences extérieures, assure le Dr Jean Cottraux, psychiatre et auteur de À chacun sa créativité (éd. Odile Jacob). « Il ne s’agit pas de copier, mais d’être curieux et de s’informer de ce que font les autres dans le domaine qui nous intéresse, pour ensuite y apporter notre traitement personnel, et en faire ainsi quelque chose d’inédit et de bien à nous », précise le psychiatre et psychologue.
Lorsque l’on est en panne d’idées, il ne faut pas non plus hésiter à chercher de l’aide. Si l’on bute sur l’élaboration d’un dossier, on peut par exemple consulter un collègue. Ou encore faire un brainstorming avec un proche. « Dans ces moments de cocréation, éviter, quand on nous lance une idée, de répondre par un “Oui, mais”, qui est en fait un “non” déguisé : « Mieux vaut dire “Oui, et”, ce qui permet de rebondir, de passer à l’idée suivante », dit Brigitte de Boucaud

Persévérer

« Sans persistance dans le travail, il n’y a pas de produit créatif, que ce produit soit une idée ou un objet, estime ainsi le Dr Cottraux. De nombreuses d’études montrent que ce sont les personnes qui travaillent le plus dans un domaine donné qui obtiennent des résultats les plus créatifs. »
Ne pas non plus avoir peur de se tromper : « Non seulement ce n’est pas grave, mais cela fait partie intégrante de la démarche créative car on apprend toujours de ses erreurs », rassure Brigitte de Boucaud.

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