Test NVIDIA Shield Android TV 2019 : le caméléon à l'assaut de votre salon


Pionnière en matière d'expérience multimédia lors de sa sortie initiale en 2015, la Nvidia Shield TV 4K a subi un lifting de premier ordre en début d'année 2017. Plus petite, elle corrige également un certain nombre d'impairs de son aînée en s'accompagnant notamment de la télécommande qui était auparavant optionnelle. Mais c'est avant tout du côté software que l'essentiel des ajouts a été fait par Nvidia. Tour d'horizon des nouveautés en ce début d'année 2019.

Le (re)test 2019 : quelles nouveautés dans votre salon ?


Mise à jour du test :
Depuis la publication de notre test, Nvidia a sorti une nouvelle version de son boîtier Nvidia Shield TV, et l'a accompagnée de plusieurs mises à jour majeures modifiant profondément l'expérience.

Nous avons ainsi jugé que notre appréciation méritait une petite remise à niveau afin de vous faire part des nouveautés et surtout de dresser un état des lieux du service de cloud gaming GeForce Now, en bêta depuis près d'un an maintenant.


Si le marché des boîtiers multimédia a bien fleuri depuis la sortie du Nvidia Shield TV, peu sont à même de proposer une expérience aussi totale que celle de la marque au caméléon.

Affichée 199€ avec la télécommande ou 229€ avec la télécommande et une manette, le Shield Nvidia se cale pile dans le segment haut de gamme occupé par l'Apple TV 4K, mais propose une expérience autrement plus complète que celle-ci.


menuSommaire

2.(2015) Introduction & boîtier
3.(2015) Technique et premiers contacts
4.(2015) Android TV, considérations d'installation et télécommande
5.(2015) A l'usage
6.(2015) Gaming et GeForce Now
7.(2015) Conclusion








Un design 40% plus compact


Partie émergée de l'iceberg : la dernière itération du Nvidia Shield TV est beaucoup plus compacte que son prédécesseur. 40%, très exactement. La machine de Nvidia ne mesure ainsi plus que 159 mm de large pour 98 mm de haut et 25,93 mm d'épaisseur. La balance affiche quant à elle 250 g seulement.

Le boîtier conserve son aspect rappelant une enveloppe et son liseré vert aux couleurs de la marque lorsqu'il est allumé.


Mais qui dit cure d'amincissement, dit connectique qui se perd en route. Le Shield nouvelle version n'y coupe pas, et abandonne le port microSD, micro-USB et le capteur infrarouge pour l'usage des télécommandes universelles. La boîte ne propose donc plus qu'un duo de ports USB 3.0 Type-A, une sortie HDMI 2.0b (HDCP 2.2, 4K HDR 60 ips et 10 bits BT-2020), un port Ethernet de type Gigabit et le port d'alimentation propriétaire (40 W).


Le Nvidia Shield TV réduit encore légèrement sa bouche d'aération - ce qui ne m'a nullement gêné durant mes tests, où le boîtier est resté totalement silencieux et n'a pas chauffé outre-mesure.`


Du côté de la télécommande, les changements sont aussi significatifs. Tout d'abord, Nvidia troque la batterie pour un duo de pilesold school mais bien plus robuste à la longue. Aussi, on regrette que celle-ci perde en route sa prise jack - bien utile pour regarder ses contenus sans déranger les autres habitants de la maison.

Comme sur la première version, la télécommande se dote d'une zone tactile assez peu intuitive pour régler le volume. Dotée d'un microphone, on peut désormais interagir avec Google Assistant directement en l'appelant via la commande idoine, ou en appuyant sur le bouton micro.


Autre nouveauté de taille : la manette Shield. Si la première version empruntait volontiers à l'esthétique de la première manette Xbox ("The Duke"), cette nouvelle proposition s'intercale pile entre une DualShock 4 et un pad Xbox One.


Plutôt jolie, cette nouvelle manette est recouverte d'un revêtement rappelant des origamis, et affiche quelque 257 g sur la balance. Une belle présence, concentrée sur la partie basse et qui permet un confort accru lors de longues sessions de jeu.

Les boutons permettant d'interagir avec les menus sont repositionnés en trio sur le bas de la manette, et on regrette que Nvidia n'ait pas pourvu cette zone d'un éclairage quelconque. Peu habitué à cette disposition, j'ai passé mon temps à confondre l'action des différents boutons. Une question d'habitude, évidemment.


La manette est alimentée par une batterie et se recharge simplement via un câble micro-USB fourni. On apprécie présence d'une prise mini jack 3,5 mm sur sa partie basse, et qui permet de faire le deuil de la disparition de celui-ci sur la télécommande du boîtier. La manette est aussi maintenant dotée d'un retour haptique, rendant l'expérience en jeu beaucoup plus actuelle.


Quoi de neuf sous le capot ?

Pas grand-chose, pour ne pas dire rien. En effet, Nvidia n'a pas tenu à renouveler son hardware avec cette nouvelle version. Le Nvidia Shield TV jouit toujours des performances impeccables du Tegra X1, mais dans sa révision A2 - ce qui ne change pas énormément la formule.
On retrouve donc un SoC ultra puissant, doté d'un GPU 256 coeurs et épaulé par 3 Go de mémoire vive.

Au tournant, c'est donc une expérience de navigation ultra fluide qui vous attend, et l'assurance de jeux estampillés Play Store impeccablement stables.

Le stockage est quant à lui assuré par 16 Go seulement, mais Nvidia et surtout Android 8.0 Oreo vous permet d'y adjoindre un disque dur ou une clé USB afin de gonfler l'espace disponible.

Au niveau des fonctionnalités de lecture aussi bien audio que vidéo, nous vous renvoyons vers le test originel : rien n'a changé, et c'est pour le mieux.

Et l'interface dans tout ça ?

À l'heure où sont écrites ces lignes, le Nvidia Shield TV tourne sous Android 8.0 Oreo et laisse très largement le champ libre à Google Assistant en termes de navigation. Notons par ailleurs que la manette permet d'invoquer l'assistant Google sans les mains ; une fonctionnalité inédite sur les boîtiers multimédia à l'heure actuelle. La chose est bien entendu totalement optionnelle, mais quiconque est habitué aux interfaces made in Google trouvera rapidement ses marques. Au passage : on regrette toujours qu'il soit impossible d'éteindre le Shield. Seule la mise en veille est proposée, et continue ainsi d'alimenter les périphériques y étant branchés.

L'interface originale ne semble pas avoir été repensée outre mesure. L'accueil se décompose en plusieurs étagères regroupant là les dernières applications lancées, ici des recommandations personnalisées, ou encore évidemment un accès à la partie Nvidia Games qui va nous intéresser dans un instant.

Il est bien entendu possible de télécharger d'autres applications via le Google Play Store pour étoffer sa bibliothèque avec des fonctionnalités additionnelles.


Concentrons-nous désormais sur la partie dédiée aux jeux vidéo. Très largement mise en avant par Nvidia (en même temps c'est un petit peu son métier), cette partie de l'interface a subit de gros changements depuis la première version du Shield.

Ironiquement, le changement le plus visible est aussi bien une qualité qu'un défaut. Alors qu'il fallait auparavant jongler entre les jeux GeForce Now, GameStream et Android, l'interface groupe tout cela au même endroit. À vous de vous débrouiller pour faire le tri.


Il est bien entendu possible d'effectuer un tri grâce au panneau latéral (genre de jeux, compatible GeForce Now, inclus avec Shield, etc.), mais la phase d'adaptation est plus longue que nécessaire pour un espace dédié à du divertissement.

On pestera aussi sur le fait de devoir scroller jusqu'en bas de la page pour trouver les paramètres de cette section du Shield. Les intégrer en tant que menu contextuel dans le panneau latéral eut été une plus judicieuse idée.

Et GeForce Now, c'est bien maintenant ?


Attaquons le vif du sujet. À l'origine, GeForce Now était un abonnement facturé 9,99€ / mois et qui permettait à ses souscripteurs de jouir d'une sélection de jeux accessibles depuis un boîtier ou tablette Nvidia Shield ; le tout, intégralement dans le cloud.

Une proposition ô combien appétissante (et novatrice avec ça), mais qui s'est malheureusement heurtée à l'époque à l'infranchissable mur d'un catalogue de contenus plus triste que celui d'un frigo étudiant.

Dans les faits : rien n'a changé à ce niveau là. Le catalogue "inclus dans l'abonnement GeForce Now" n'est pas mieux pourvu qu'il ne l'était il y a deux ans, et affiche des titres à la fraîcheur toute relative (Bioshock, The Witcher 2, Spec Ops: The Line, etc.).


Mais plutôt que de développer son offre de contenus, Nvidia a sans doute souhaité améliorer son infrastructure réseau. Un point qui avait particulièrement fait tiquer Julien dans son test d'alors.

Aussi que tout le monde se rassure : le cloud gaming est une réalité, même avec une fibre modeste. Instant confessions : je dispose d'une fibre Red by SFR premier prix qui m'octroie un débit de 100 Mb/s, et je n'ai rencontré aucun problème pour jouer au moindre jeu aussi bien en journée que le soir.

Une "petite" connexion fibrée est suffisante pour profiter du cloud gaming. © Speed Test

Une "petite" connexion fibrée est suffisante pour profiter du cloud gaming. © Speed Test

Une vraie amélioration depuis 2015, où il était tout bonnement impossible de jouer en heure de pointe à cause de la congestion du réseau.

Dans tous les cas, il vous est possible d'être averti des perturbations sur le réseau par le biais de l'interface en surimpression.

Focus sur les jeux GeForce Now


Comme vous le lisiez plus haut, la liste des jeux inclus dans votre abonnement GeForce Now est des plus réduites. Mais au moins, vous avez la certitude qu'ils tournent impeccablement bien.

Pour rappel, le principe du cloud gaming consiste en un jeu vidéo qui est joué depuis une plate-forme distante (ici d'énormes serveurs équipés de GPU Tesla) et qui vous renvoie le résultat. Dépendant de votre connexion internet, la latence et la qualité du flux vidéo reçu est plus ou moins élevée ; mais comme je l'indiquais plus haut, n'importe quelle connexion fibrée doit pouvoir faire l'affaire.

J'ai ainsi pu tester les différents jeux du catalogue Shield, et aucun n'a fait montre de la moindre résistance. Tous, sans exception tournaient en 1080p 60 ips, mais il est même possible d'aller fouiner dans les options graphiques pour pousser les détails encore plus haut. Bioshock et Spec Ops, par exemple, ont pu être lus en 4K avec tous les réglages au maximum. Un net progrès de la part de Nvidia sur ce point par rapport à notre constat de 2015 !


Pour ce qui est de l'input lag, il dépendra comme nous l'avons dit de la fiabilité de votre débit. Aussi on remarquera que Nvidia n'a inclus aucun jeu online à son catalogue. Un risque que le constructeur n'ose pas franchir, et on le comprend. La chose est peut-être un brin prématurée. Les pro gamers le constateront peut-être même rien qu'en jouant quelques parties de Ultra Street Fighter IV. Les novices, eux, n'y verront que du feu.



Notez par ailleurs qu'il est tout à fait possible de jouer en multijoueurs localement sur le Nvidia Shield TV. En effet le boîtier est totalement compatible avec les manettes PS4 et Xbox One, sans configuration requise.


La grosse nouveauté : jouer à ses jeux Steam, Uplay et Battle.net depuis le Shield


C'est LA nouveauté essentielle des dernières mises à jour du service par Nvidia : vous avez désormais un accès total à votre bibliothèque Steam, Uplay (Ubisoft) et Battle.net (Activision-Blizzard) par le biais de GeForce Now.

Autrement dit, le problème du catalogue daté du service Nvidia n'en est plus un, et vous avez ainsi accès à toutes les dernières nouveautés vidéoludiques.

Mais c'est peut-être là que l'on comprend que le service soit toujours en bêta : l'instabilité est de mise.


Concrètement, il sera vraiment difficile de savoir quel jeu tournera convenablement ou non. Des différents essais que j'ai pu mener, le service m'a offert des performances tantôt impressionnantes, tantôt décevantes.

Doom (2016) par exemple, a pu être joué en 4K avec tous les réglages à fond à plus de 60 images par seconde. No Man's Sky, lui, peinait à se maintenir à flots à 30 images par seconde en 1080 p avec les réglages sur "moyen".


Shadow of The Tomb Raider lui évoluait entre 30 et 45 fps en 1080 p et des réglages high/ultra. Même constat pour PUBG, pour lequel j'ai dû réduire la voilure des réglages pré-établis afin de conserver un 60 fps constant.
Du cas par cas donc.


Sur Battle.net, le service de Cloud Gaming de Nvidia s'en sort un peu mieux, et m'a permis d'enchainer les parties d'Overwatch en 1080p60 sans aucun problème. Notez que dans le cas d'un jeu lancé à partir de Steam ou autre plate-forme, il est bien entendu possible de jouer en branchant un clavier et une souris à son Shield TV.

Quid de l'installation des jeux ?

C'est bien beau de pouvoir accéder à ses jeux Steam, mais comment s'installent-ils sur un boîtier de 16 Go ?

Ils ne le font pas, tout simplement. Depuis l'interface Nvidia Games du Shield, tous les jeux portant un bandeau "GeForce Now" peuvent être lancés sans installation préalable depuis les serveurs Nvidia. Ceux qui ne disposent pas de ce bandeau doivent être téléchargés et installés, mais cela se fait du côté des serveurs du constructeur ! Autrement dit : en deux temps, trois mouvements. J'ai par exemple dû télécharger No Man's Sky pour y jouer. Quelque 23 Go qui ont été engloutis en un peu moins de 10 minutes par GeForce Now.



Un service accessible aussi sur PC et Mac

Autre grosse nouveauté du service de cloud gaming Nvidia : il est utilisable depuis un ordinateur sous Windows ou macOS. Vous avez bien lu : vous pouvez désormais jouer à des jeux vidéo récents sur votre MacBook Pro ou votre Surface.

Le service se présente par le biais d'une interface assez similaire au programme GeForce Experience que les possesseurs de cartes Nvidia connaissent bien, et permet de lancer aussi bien les jeux Shield que ceux hébergés sur Steam, Battle.net et Uplay.

J'ai ainsi été en mesure de progresser tranquillement sur Destiny 2 en résolution 2560 x 1600 avec tous les paramètres à fond sur mon MacBook Pro à plus de 60 images par seconde. Épatant.


Nvidia Shield TV : toujours la meilleure, et plus encore

À l'heure du bilan, difficile de pester contre quoi que ce soit.

En termes de multimédia, nous l'avons dit et redit : il n'y a strictement rien à redire sur ce Shield TV nouvelle version. Le boîtier est ultra véloce et vous permet de lancer n'importe quel contenu dans les meilleures conditions possible. On apprécie d'autant plus que c'est désormais une télécommande qui est fournie de série, et plus la manette (en option).

Cette dernière profite d'ailleurs d'une superbe cure d'amincissement qui lui permet d'atteindre sans mal le top 3 des gamepad les plus sexy du moment.

Enfin, nous saluons les efforts de Nvidia en matière de cloud gaming. Même si le service est encore en bêta en ce début 2019, difficile de ne pas s'émerveiller devant un jeu lancé à la volée et s'affichant dans un niveau de détails optimal sans qu'il soit hébergé par une machine à domicile.

La majorité des constructeurs nous rabâchent les oreilles concernant ce cloud gaming qui va révolutionner les usages. Il faut l'essayer pour le croire... et je pense que j'y crois.

NVIDIA Shield Android TV





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