Au Cameroun, la start-up de jeux vidéo Kiro’o Games lève des fonds et lorgne Hollywood

Au Cameroun, la start-up de jeux vidéo Kiro’o Games lève des fonds et lorgne Hollywood
Kiro’o Games est une pure création de la start-up Camerounaise de jeux vidéo. L’entreprise née en 2015 dit avoir déjà enregistré des souscriptions pour 380 000 dollars et être en discussion « avec de gros fonds d’investissement ».

Au Cameroun, une jeune start-up de jeux vidéo, Kiro’o Games, rêve de faire partager l’univers et les mythes africains aux gamers de la planète.
Premier studio local de jeu vidéo professionnel proposant des contenus inspirés de l’identité africaine, Kiro’o Games est né de « l’envie d’amener l’univers et les mythes africains dans le grand échiquier mondial de l’entertainment [divertissement] », explique Dominique Yakan Brand, qui a cofondé l’entreprise en 2015.
« Nous ne faisons pas juste des jeux qui amusent. Nous faisons des jeux qui éveillent, vante-t-il. A chaque fois qu’on fait un jeu, on essaye d’insuffler dedans quelque chose qui permette au joueur, en sortant de l’expérience, de se dire : “j’ai appris quelque chose” ou “je vois le monde différemment maintenant”. » 
C’est cet esprit qui a animé Kiro’o Games au moment de la rédaction du scénario d’Aurion, son tout premier jeu vidéo, sorti en 2016 et bien accueilli par la critique.
Aujourd’hui, la start-up vient d’ouvrir son capital aux investisseurs privés pour financer son expansion. 
« Nous avons lancé cette opération pour financer notre développement. Kiro’o Games continue à gagner de la valeur », assure Dominique Yakan Brand.
La société, qui cherche à lever 1 million de dollars (environ 892 000 euros), dit avoir déjà enregistré des souscriptions pour 380 000 dollars, dont 110 000 effectivement versés par 89 investisseurs, la plupart étant des Camerounais installés à l’étranger.
En parallèle, « nous sommes en discussion avec certains gros fonds d’investissement », souligne M. Yakan, pour qui « c’est le bon moment pour passer à l’étape supérieure ».
Selon lui, ces levées de fonds permettront à la start-up d’étendre son catalogue de produits, « de générer une communauté en Afrique autour de ce catalogue et, à terme, d’ouvrir des succursales dans d’autres pays francophones ».
Dans son business plan, rendu public récemment, Kiro’o Games affiche ses ambitions pour l’avenir, misant sur « un potentiel de croissance à 1 million de clients en Afrique d’ici à 2025, avec 20 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel ».

Adaptation en bande dessinée

Inspiré de quatorze cultures africaines, Aurion « est un jeu de rôles et d’aventure » donnant à découvrir les aventures d’Enzo Kori-Odan et Erine Evou, le roi et la reine de Zama, une petite contrée imaginaire d’Afrique coupée du reste du monde.
Le jour de leur intronisation, qui est aussi le jour de leur mariage, le couple royal est renversé par un coup d’Etat. Contraint à l’exil, il va parcourir le monde avant de retourner reconquérir son trône.
« Grâce à Aurion, nous avons été reconnus internationalement comme une entreprise de jeu vidéo. On a voulu faire un jeu très ambitieux qui permettrait d’être respecté par l’industrie elle-même, se réjouit M. Yakan. Les retours des joueurs sont excellents. On a 90 % de réactions positives sur la plateforme internationale de jeux Steam. »
Les grands acheteurs du jeu se trouvent aux Etats-Unis, en France et en Allemagne. « Nous savions dès le début que ce jeu vidéo n’était pas directement destiné au public africain », justifie M. Yakan.
Aurion cherche à séduire jusqu’à Hollywood, où un agent prospecte pour une adaptation cinématographique de son scénario. 
« Cet agent nous a clairement dit que ça peut prendre sept, voire dix ans », affirme M. Yakan. En attendant, la start-up travaille elle-même sur une bande dessinée de ce jeu vidéo.
Les cinq premiers chapitres (sur dix) sont déjà disponibles en ligne.
L’entreprise prévoit aussi la sortie, fin 2019, d’un jeu vidéo mobile baptisé « le Responsable ».

Celui-ci est présenté comme « un jeu de gestion parodique » permettant au joueur de se mettre dans la peau d’un décisionnaire de l’Etat dans un contexte africain, marqué notamment par la corruption des agents publics.

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