Champignon tueur dans les hôpitaux : "Il va forcément arriver en France"

Le spécialiste recommande d’accentuer la prévention pour ne pas laisser ce champignon s’installer dans les hôpitaux français (illustration)
Très résistant, le Candida auris se propage dans les hôpitaux du monde. Pour Pierre Parneix, président de la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H), il faut accentuer la prévention.

Déjà l’an passé, la newsletter de la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H) qu’il préside, faisait un important focus sur le Candida auris. S’il refuse de céder à la peur, et rappelle que seule une poignée de cas ont été référencés en France, Pierre Parneix, médecin hygiéniste au CHU de Bordeaux, insiste sur la nécessité de prévenir la propagation de ce champignon ultrarésistant et dangereux qui se répand dans les hôpitaux aux États-Unis, en Inde mais aussi en Europe.
Qui est Candida auris ?
PIERRE PARNEIX. Un membre de la famille nombreuse des champignons filamenteux. Le plus connu, Candida albicans, prolifère dans l’intestin et provoque des infections. Lui, CandidaAuris, c’est sur la peau qu’on le retrouve. Il peut avoir un impact très grave chez les patients immunodéprimés, comme les personnes greffées ou avec une maladie hématologique. Il a la particularité de pouvoir coloniser par voie sanguine et de toucher les organes. Les complications infectieuses sont responsables de 30 à 60 % de décès. Il faut donc le prendre très au sérieux.

Comment arrive-t-il dans les hôpitaux ?
Comme toute infection, il peut être nosocomial, c’est-à-dire associé aux soins. Le germe Auris se développe lors de la pose d’un cathéter veineux, d’une incision, d’une chirurgie, etc. Par définition peuplés de gens fragiles, les hôpitaux sont donc pour lui de bons lieux de transmission.
Il sème la panique aux États-Unis, émerge en Angleterre, en Espagne. En France, doit-on avoir peur de ce champignon ?
Même si je n’exclus pas que le nombre de cas soit sous-estimé, il est encore marginal en France. La peur n’est pas la bonne stratégie. Il faut avoir conscience du risque, réel, et le prendre sérieusement en (...)

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