Le parcours de DJ Arafat fut aussi fulgurant qu’une course de léporidé, aussi rapide que le rythme du coupé-décalé qu’il avait accéléré. © Damien Glez
Étoile filante d’un coupé-décalé accéléré, DJ Arafat a tiré sa révérence en pleine vitesse.
« Il n’est pas mort, il est dans ta mémoire » : c’est peut-être dans les propres mots de DJ Arafat que l’on pourrait puiser l’hommage le plus juste à l’artiste disparu ce lundi.
La citation est extraite des paroles de son premier succès discographique, le titre « Hommage à Jonathan » adressé à l’un des premiers artistes avec lequel il avait collaboré : DJ Jonathan.
Dans une famille musicale adepte du name-dropping, les clashs ne dissimulent guère une culture de la collaboration, du featuring et du passage de relais.
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À l’heure du deuil du chanteur, batteur, compositeur, producteur et arrangeur musical, le clip d’« Hommage à Jonathan » diffuse une nostalgie étrange.
Dans le décor du Parc des Sports de Treichville, on retrouve un DJ Arafat à la dégaine adolescente et exempte de look sophistiqué, on constate le goût pour les deux-roues qui le conduiront à sa perte et on aperçoit feu Douk Saga, l’autre météorite du coupé-décalé.
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Rétrospectivement, bien au-delà du vernis du marketing et du buzz continu, la boucle bouclée de la carrière interrompue de DJ Arafat apparaît comme un pied de nez à la mort.
Pour devenir légendaire, un chanteur déjà mythique ne se doit-il pas d’être une étoile filante ?
Un initiateur de mode peut-il attendre de voir les rides friper son visage ? Messie de la musique « ambiance facile », l’interprète de « Kpangor » ou d’« Enfant béni » est mort à 33 ans, comme le Christ.
Pour devenir légendaire, un chanteur déjà mythique ne se doit-il pas d’être une étoile filante ?
Un initiateur de mode peut-il attendre de voir les rides friper son visage ? Messie de la musique « ambiance facile », l’interprète de « Kpangor » ou d’« Enfant béni » est mort à 33 ans, comme le Christ.
Au paradis des musiciens, jeunes pour l’éternité, les deux légendes du coupé-décalé peuvent reprendre en chœur « Moto moto », le dernier single de DJ Arafat qui apparaît comme un bras d’honneur à la cause de son accident.
Quelle mort, d’ailleurs, puisqu’il est dans nos mémoires ?