Vibrant hommage de Me Wade à Amath Dansokho
L’ancien président Abdoulaye Wade a souligné "la profondeur" de ses relations avec le défunt leader historique du Parti de l’indépendance et du travail (PIT) Amath Dansokho, "un grand patriote" qui "aura été de tous les combats pour promouvoir la justice sociale et l’épanouissement du peuple sénégalais".
"Un grand révolutionnaire, un grand militant, un grand patriote, voilà ce que le Sénégal, l’Afrique retiendront de Amath Dansokho (…)", rappelé à Dieu vendredi à Dakar, à l’âge de 82 ans, des suites d’une longue maladie.
Il a été ainsi élevé au rang de commandeur dans l’Ordre national du Lion à titre posthume et a été fait citoyen d’honneur de la ville de Saint-Louis, région du nord du Sénégal berceau de son militantisme politique, où il a été inhumé dimanche au cimetière de Thiaka Ndiaye.
"Je retiendrai de lui le courage de ses idées mais aussi le désintéressement", souligne l’ancien président, rappelant avoir partagé avec Amath Dansokho "les moments les plus durs de lutte acharnée qui a abouti à la première alternance" à la tête de l’Etat sénégalais, en mars 2000.
Me Wade avait été alors élu à la présidence de la République, grâce notamment à cette figure majeure de la gauche sénégalaise dont l’engagement personnel, l’investissement et l’esprit de rassemblement ont fait tenir et conforter la large coalition l’ayant porté au pouvoir.
"Il a incontestablement défendu les intérêts du Sénégal, même si nous n’avions pas les mêmes convictions politiques. Toute sa vie durant, il aura été de tous les combats pour promouvoir la justice sociale et l’épanouissement du peuple sénégalais", a témoigné Me Wade.
"Il est de cette race d’homme dont l’action reste incontestablement inscrite dans les annales de l’histoire politique du Sénégal, tant son engagement pour le triomphe des causes populaires était ardent", ajoute le fondateur du Parti démocratique sénégalais (PDS), actuellement principale formation de l’opposition dite radicale.
Me Wade a évoqué les années d’opposition au régime du Parti socialiste (PS), au pouvoir de 1960 à mars 2000, une période au cours de laquelle les opposants les plus en vue étaient réprimés et souvent emprisonnés.
Il dit toujours garder de ces années dites de braise, l’image de Amath Dansokho assis à ses côtés, "face à l’enquêteur de police qui n’était jamais le même, son éternelle couverture (mbajj) sur ses genoux et sa bouteille d’eau à la main, qu’il ne quittait jamais, même si d’aventure il lui arrivait d’être libre, tant était grande la probabilité qu’il fût de nouveau convoqué, déféré et envoyé à Rebeuss", la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Dakar.
"Nos rapports, malgré les vicissitudes de la politique, ont toujours été empreints d’affection mutuelle", écrit Abdoulaye Wade. Et de convoquer une interview accordée par Amath Dansokho au quotidien WalfGrand place, désormais disparu : "J’aime Abdoulaye Wade c’est plus fort que moi. S’il arrive un malheur à Karim, je porte plainte contre Wade".
Me Wade conclut en commentant : "C’est dire la profondeur de nos relations et son affection pour Karim (Wade)", son fils actuellement exilé au Qatar, après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle relativement à sa condamnation pour enrichissement illicite.