Vivre plus longtemps grâce au feu du piment
Une vaste étude internationale ayant impliqué près d'un demi-million de Chinois démontre pour la première fois qu'une alimentation régulièrement très épicée peut accroître la longévité.
On savait que ce qui nous enflammait la bouche lorsque nous mangions une nourriture très épicée était la plupart du temps la capsaïcine, le composant principal du piment rouge, qui est au moins 160 fois plus fort que le poivre.
Et plusieurs études avaient montré que cet alcaloïde pouvait avoir quelques effets positifs sur la santé, en raison notamment de son puissant pouvoir antioxydant, de ses qualités antimicrobiennes ou anti-inflammatoires, ainsi que de son influence positive sur la flore intestinale, ce «microbiote» dont on découvre chaque jour de nouvelles vertus.
On n'avait toutefois jamais établi dans quelle mesure une alimentation riche en épices fortes pouvait ou non influencer la longévité.
Un défi qu'a souhaité relever une large équipe internationale, regroupant plusieurs chercheurs de l'Académie chinoise des sciences médicales associés à des médecins britanniques et américains, et dont l'étude vient d'être publiée dans le British Medical Journal (BMJ).
Les chercheurs se sont appuyés pour cela sur une étude prospective qui court en Chine depuis 2008, la China Kadoorie Biobank. Cette très vaste étude épidémiologique a choisi de suivre durant au moins dix ans l'état de santé de plus d'un demi-million d'individus âgés de 30 à 79 ans vivant dans dix régions géographiques différentes, rurales comme citadines. Son but est de corréler les divers aspects de la vie quotidienne aux différentes maladies pouvant survenir ultérieurement, de même qu'aux décès qui s'ensuivent.
Un défi qu'a souhaité relever une large équipe internationale, regroupant plusieurs chercheurs de l'Académie chinoise des sciences médicales associés à des médecins britanniques et américains, et dont l'étude vient d'être publiée dans le British Medical Journal (BMJ).
Plus de 500 000 Chinois passés au crible
Les chercheurs se sont appuyés pour cela sur une étude prospective qui court en Chine depuis 2008, la China Kadoorie Biobank. Cette très vaste étude épidémiologique a choisi de suivre durant au moins dix ans l'état de santé de plus d'un demi-million d'individus âgés de 30 à 79 ans vivant dans dix régions géographiques différentes, rurales comme citadines. Son but est de corréler les divers aspects de la vie quotidienne aux différentes maladies pouvant survenir ultérieurement, de même qu'aux décès qui s'ensuivent.
Ainsi, lors de l'admission à cette étude, chaque participant s'est vu prendre un échantillon de sang et a été soumis à un examen médical approfondi (taille, poids, circonférence abdominale, pression artérielle, glycémie, etc.) alors qu'il devait remplir un questionnaire très fouillé sur son profil personnel: composition type de ses repas et de ses boissons, consommation d'alcool, tabagisme, niveau d'éducation, qualité du sommeil, activité physique, etc.
Chaque décès ou maladie chronique étant dûment protocolé tout au long de l'étude, les chercheurs disposaient là d'un matériau idéal pour établir les éventuels liens entre le comportement et la santé.
L'objectif spécifique de l'étude publiée dans le BMJ étant de prouver ou non l'éventuelle relation entre les aliments épicés et la santé des consommateurs, chaque participant a dû dire en outre avec quelle fréquence il consommait de tels plats pimentés: jamais ou moins d'une fois par semaine en moyenne; de 3 à 5 fois par semaine; ou pratiquement tous les jours.
Les chercheurs ont pu alors confronter ces données avec les éléments de l'examen médical et du questionnaire, non sans avoir préalablement éliminé près de 27 000 sujets qui avaient déjà souffert d'un cancer, d'une affection cardiaque ou d'un accident vasculaire cérébral. L’étude comparative a porté dès lors sur 487 375 individus, 199 293 hommes et 288 082 femmes.
Chaque décès ou maladie chronique étant dûment protocolé tout au long de l'étude, les chercheurs disposaient là d'un matériau idéal pour établir les éventuels liens entre le comportement et la santé.
Longévité nettement accrue
L'objectif spécifique de l'étude publiée dans le BMJ étant de prouver ou non l'éventuelle relation entre les aliments épicés et la santé des consommateurs, chaque participant a dû dire en outre avec quelle fréquence il consommait de tels plats pimentés: jamais ou moins d'une fois par semaine en moyenne; de 3 à 5 fois par semaine; ou pratiquement tous les jours.
Les chercheurs ont pu alors confronter ces données avec les éléments de l'examen médical et du questionnaire, non sans avoir préalablement éliminé près de 27 000 sujets qui avaient déjà souffert d'un cancer, d'une affection cardiaque ou d'un accident vasculaire cérébral. L’étude comparative a porté dès lors sur 487 375 individus, 199 293 hommes et 288 082 femmes.
Jusqu'au moment où les chercheurs ont arrêté leur confrontation statistique et l'analyse des données, soit après 7,2 ans, 11 820 hommes et 8404 femmes étaient décédés.
La comparaison des données montre alors que ceux ou celles (car il ne semble pas y avoir de différence majeure entre les sexes) qui avaient consommé des aliments très épicés de une à deux fois par semaine avaient un risque de mourir prématurément de 10% inférieur comparé à ceux qui ne mangeaient jamais, ou très occasionnellement, une nourriture épicée.
Mieux: ceux qui mangeaient encore plus souvent des plats épicés, soit plus de trois fois par semaine, voire tous les jours, avaient un risque de décès prématuré réduit de 14%.
Une analyse plus fine des chiffres montre des bénéfices également significatifs pour certaines maladies particulières, après prise en compte de tous les facteurs pouvant affecter les données.
Mieux: ceux qui mangeaient encore plus souvent des plats épicés, soit plus de trois fois par semaine, voire tous les jours, avaient un risque de décès prématuré réduit de 14%.
Bénéfice pour de nombreuses maladies
Une analyse plus fine des chiffres montre des bénéfices également significatifs pour certaines maladies particulières, après prise en compte de tous les facteurs pouvant affecter les données.
C'est ainsi qu'on constate que la consommation plus de cinq fois par semaine d'aliments pimentés fait baisser le risque de décès par maladie cardiaque de 15% chez les hommes et de près de 30% chez les femmes.
La même relation inverse, quoique plus faible, se vérifie pour le risque de décès suite à un cancer ou suite à une maladie respiratoire, ainsi que pour le diabète.
Cette étude internationale, qui a eu le mérite d'être prospective, montre ainsi clairement les bénéfices apportés par une nourriture épicée, par-delà ce que l'on avait déjà mis en évidence concernant les effets protecteurs de la capsaïcine pour le cancer du colon.
Cette étude internationale, qui a eu le mérite d'être prospective, montre ainsi clairement les bénéfices apportés par une nourriture épicée, par-delà ce que l'on avait déjà mis en évidence concernant les effets protecteurs de la capsaïcine pour le cancer du colon.
Sa faiblesse est peut-être d'avoir été menée dans un pays où les aliments pimentés sont très communs, et où d'autres éléments traditionnels de l'alimentation pourraient aussi avoir joué un rôle, comme par exemple les boissons.
On constate en effet avec surprise que même les gros buveurs d'alcool ne sont pas moins protégés par la nourriture épicée, ce qui pourrait s'expliquer par le fait que d'autres boissons, notamment le thé vert, y sont associées.
Les auteurs conviennent donc qu'il faudrait maintenant lancer une étude prospective similaire dans d'autres populations, mais ils soulignent aussi que leur travail ne permet en aucun cas de conclure à une relation directe de cause à effet entre le piment et la longévité.
Les auteurs conviennent donc qu'il faudrait maintenant lancer une étude prospective similaire dans d'autres populations, mais ils soulignent aussi que leur travail ne permet en aucun cas de conclure à une relation directe de cause à effet entre le piment et la longévité.
Même si ses conclusions s'expliquent par les propriétés antioxydantes et antiplaquettaires de la capsaïcine, à laquelle sont sensibles de nombreux nerfs du système cardiovasculaire.