[Dossier ] – Bien communiquer à l’oral : Comment maîtriser la prise de parole en public ?

[Dossier ] – Bien communiquer à l’oral : Comment maîtriser la prise de parole en public ?
C’est indéniable : tout leader est confronté dans sa carrière au fait de devoir prendre la parole en public, ne serait-ce que devant ses employés lors d’une réunion, collègues ou supérieurs hiérarchiques.
L’éloquence est un exercice délicat, néanmoins essentiel dès lors que l’on est amené à encadrer une équipe. En effet, pour un manager, maîtriser l’art oratoire est une qualité utile dans bien des circonstances : animer une réunion, motiver ses équipes, asseoir son leadership, présenter un projet/une idée novatrice à ses supérieurs, etc.
L’enjeu est de taille : imposer ses idées et sa personnalité via ces prises de parole devant des interlocuteurs n’adhérant pas forcément d’emblée à ses positions permet de construire son crédit personnel et asseoir un certain leadership auprès de ses collaborateurs.
Or tout le monde n’est pas forcément à l’aise dans ces moments-là. Pour communiquer efficacement, le discours en lui-même est, certes, important, mais les conférenciers le savent bien… la gestuelle, l’attitude, le ton employé sont autant d’éléments intrinsèques à une bonne communication orale. Ils concourent tout autant – sinon plus – à faire passer le message.

Comment maîtriser la prise de parole en public ?
Comment maîtriser la prise de parole en public ?
Il apparaît donc primordial pour développer son charisme et endosser pleinement son rôle de manager d’être capable de maîtriser son stress  , surmonter ses peurs, structurer ses interventions et faire ainsi preuve d’une certaine aisance en public .

Bonne nouvelle : tout cela se travaille ! Quelques astuces et un peu de pratique viendront à bout des plus introvertis !


Préparer sa prise de parole

On ne devient pas un bon orateur du jour au lendemain. Cela demande un minimum d’entrainement. Notamment lorsque la timidité est l’un de nos traits de caractère.
Pour que votre message passe véritablement, vous devez travailler certains aspects de la prise de parole en public – que l’on pourrait qualifier de prérequis – bien avant le jour J afin de les maîtriser parfaitement. 

Développer sa confiance en soi

C’est le B.A.-ba, le fondement d’une certaine aisance relationnelle et plus généralement d’une communication interpersonnelle épanouie.
Pour être à l’aise avec autrui, il faut avant tout être à l’aise avec vous-même.  Pour cela, il est nécessaire de savoir vous détacher du regard des autres et regagner votre propre confiance .
Travailler votre affirmation de soi : quels sont vos points forts ? Quelles sont les qualités sur lesquelles vous pouvez vous appuyer sans hésiter ? Listez vos petites et grandes réussites : elles sont autant d’appuis qui vous aideront à regagner confiance en vous. Laissez-vous le droit à l’erreur : c’est ainsi que l’on apprend. Commencez par oser prendre la parole lorsque vous vous sentez à l’aise avec vos interlocuteurs. Procédez par petites touches. Vous apprécierez de plus ne plus le challenge et vous lancerez de plus gros défis oratoires.
Si vous souffrez du syndrome de l’imposteur , affranchissez-vous de ce poids et explorez tout votre potentiel !

Apprendre à mieux gérer son stress

A la fois ennemi redouté et meilleur allié des comédiens et autres orateurs, le trac généré par une prise de parole en public est l’expression d’une appréhension, d’une peur de décevoir. Cela dénote donc un certain respect des personnes à qui l’on doit s’adresser. En d’autres termes : appréhender une présentation en public est plutôt bon signe !
Néanmoins, il est essentiel d’ apprivoiser ses peurs afin de ne conserver que le « bon » stress, celui qui agit comme un moteur et non comme un frein.
Identifiez les causes de votre anxiété, prenez du recul, organisez-vous dans votre travail , osez dire non , apprenez à déléguer , etc.
Par ailleurs, il existe quelques techniques qui, si vous apprenez à les maîtriser et les pratiquez régulièrement, vous aideront à faire rapidement retomber la pression, comme les exercices de respiration, la relaxation ou encore la visualisation .

Travailler son langage non verbal

La gestuelle, les attitudes, l’intonation, les regards et autres sont tout aussi importants que les mots employés dans un discours. Il est donc essentiel de savoir travailler votre communication non verbale avant de vous jeter dans la fosse aux lions !
Vous veillerez notamment, lors de votre intervention à :
  •  garder les 2 pieds bien ancrés au sol : évitez de vous reposer sur une seule jambe, cela évoque inconsciemment à vos interlocuteurs une certaine fragilité, un manque de confiance en soi – et donc une crédibilité diminuée.
  •  rester libre et confiant dans votre posture : si vous parlez devant un pupitre, évitez de vous accrocher à ce dernier, pour les mêmes raisons que cité ci-dessus,
  •  regardez l’ensemble de votre public : tout en accrochant quelques regards que vous sentez « captés et bienveillants ». Balayez régulièrement l’assemblée du regard afin que chacun se sente important et concerné par votre message.
  •  enlever les mains de vos poches : si ce réflexe s’avère relativement courant lorsque l’on est mal à l’aise devant un public, il reste toutefois pour l’auditoire un signe de « faiblesse » et induit rapidement – et tout aussi inconsciemment – un doute quant à la crédibilité de l’orateur.
  •  parler clairement et suffisamment fort pour être entendu de tous : cette évidence demande parfois de gros efforts de la part du communicateur.

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Parfaire son expression orale

Maintenant que vous maîtrisez le langage non verbal, il est temps de vous pencher sur votre communication verbale : diction, vocabulaire, tournures de phrases , etc.
Cela commence par une excellente élocution : faites quelques exercices afin de parfaire votre diction, apprenez à poser votre voix, bannir les mots parasites (euh, donc, alors, voilà, etc.). Apprivoisez les silences et faites-en une véritable arme de persuasion !
Utilisez un vocabulaire adapté à vos interlocuteurs. Parlez chiffres à des financiers, technique à des ingénieurs, adoptez le storytelling pour faire passer un message à vos clients, etc. Préférez les phrases courtes aux phrases à rallonges dont on perd rapidement le sens.
Donnez du rythme et de la vie à votre intervention : un vocabulaire riche et varié, des mots en adéquation avec le ton employé, le sujet abordé et le contexte du message.

Apprendre à convaincre

Développez votre pouvoir de persuasion afin de faire entendre et écouter vos messages naturellement. Pour cela, il est essentiel de travailler votre charisme 
Anticipez les attentes et éventuelles réticences de votre auditoire face au message que vous devez faire passer. Vous adapterez ainsi votre intervention de manière à convaincre les plus hésitants.
Veillez à toucher vos interlocuteurs en « jouant » la carte émotionnelle.
Soyez à l’écoute de votre public (attitudes, regards, expressions sur leurs visages, etc.) de manière à repérer le moindre signe de décrochage ou non compréhension et rectifier le tir rapidement.

Comment structurer son discours ?

Cela peut paraître évident, mais une allocution qui part dans tous les sens ou mal adaptée en termes de durée, de fond et de forme, n’aura que peu de chances d’aboutir à une adhésion du public quant au message qui lui est délivré.
Par ailleurs, si vous ne structurez pas convenablement votre discours, vous risquez d’en perdre le fil à un moment ou à un autre et aurez du mal à capter de nouveau l’attention de votre auditoire. Architecturer votre intervention logiquement vous permettra de dérouler naturellement votre message et convaincre vos interlocuteurs 
Les grandes phases d’une prise de parole en public sont les suivantes: 
  •  Capter l’attention de son public : c’est l’accroche du discours. Percutante, elle doit d’emblée susciter l’intérêt de vos interlocuteurs. 
  •  Proposer : entrez dans le vif du sujet. Rappelez clairement et brièvement le pourquoi de votre intervention.
  •  Balayer quelques objections : vous capterez à nouveau ainsi l’attention des éventuelles brebis égarées ou de tout autre interlocuteur convaincu du non fondé de votre message, prompt à vous jeter la première pierre.
  •  Argumenter : soyez enthousiaste et dynamique pour présenter votre projet ou défendre votre idée. Il s’agit d’embarquer l’assistance avec vous.
  •  Reformuler l’objet de votre intervention afin de vous assurer que tout le monde a bien entendu et intégré votre message.
  •  Conclure en mentionnant un élément clé. Les dernières secondes d’une allocution sont bien souvent – tout comme les toutes premières secondes – le peu de choses que l’assistance retiendra. Elles véhiculeront également le ressenti général du public quant à votre prise de parole. Il est donc essentiel de bien travailler ce moment.

Trucs et astuces pour une prise de parole en public réussie 

Capter l’attention de son auditoire 

Cela sous-entend qu’il faut bien connaître son public : qui sont les personnes à qui vous allez vous adresser ? Qu’attendent-elles de cette intervention ? Quel vocabulaire emploient-elles ?… Tout ceci vous permet, à vous, narrateur, de capter l’attention de votre auditoire en utilisant les bons mots, des anecdotes qui parlent à votre public, en usant d’une gestuelle adéquate… 

Regarder loin pour être entendu

La voix se porte où le regard se porte. Si vous ne regardez que le premier rang, il y a de fortes chances pour que les milieu et fond de salle ne pipent pas un mot de votre discours. Décrochage assuré. Flop inévitable. Pire : impression négative retenue. Votre voix se doit d’être suffisamment haute pour être audible de tous. Répétez votre discours à voix haute pour prendre cette habitude du parler haut et fort.

S’entraîner encore et encore

Répétez votre discours devant un miroir, quelques proches qui pourront vous donner un feedback  constructif ou bien encore filmez-vous. Cela vous permettra de repérer certains tics de langage ou de postures liés au stress. Vous pourrez ainsi les travailler et parfaire votre éloquence.
Visualisez mentalement votre intervention, notamment la veille. Cela aide vous aidera à vous sentir plus à l’aise le jour J. Visualisez si possible le lieu, la salle dans laquelle vous ferez votre discours, votre tenue, les personnes présentes, etc. Vivez littéralement intérieurement votre intervention dans les moindres détails afin d’en maîtriser tous les aspects. Le trac du jour J vous servira ainsi de moteur.

Réagir aux aléas d’une intervention en public

Bafouillage, trou de mémoire, tremblote, lapsus… Nul n’est à l’abri d’un petit – ou grand – moment de panique devant un auditoire. Il est important d’apprendre à réagir en de telles circonstances
Vos mains tremblent au moment de votre prise de parole ? Apprenez que ce n’est pas systématiquement visible par l’assemblée. Une astuce si vous souhaitez toutefois garder un aide-mémoire en main et redoutez la tremblote : utilisez du papier cartonné. Le tremblement sera moins perceptible. 
Vous avez peur d’avoir un trou de mémoire ? Notez les grandes lignes de votre intervention sur une fiche cartonnée. Pas de phrases. Uniquement des mots clés qui sauront instantanément vous redonner le fil de votre message. Vous n’avez pas de fiche ? Soyez suffisamment à l’aise pour demander l’aide de votre assistance. Cela aura même parfois pour effet de captiver à nouveau certains auditeurs perdus !
Vous bafouillez ? Venez de faire un lapsus embarrassant ? Soyez spontané. L’humour, notamment l’autodérision, est bien souvent efficace, car cela permet de détendre l’atmosphère.
Un interlocuteur s’immisce de manière impromptue, vous coupe la parole, vous prend à partie ? Ne vous laissez pas emporter par les émotions. Restez maître de votre intervention. Rappelez posément les règles de la bienséance ainsi que l’ordre du jour, le cas échéant. Faites savoir à cette personne que vous êtes ouvert à un échange ultérieur sur la question. Soyez poli, posé, mais ferme.

Apprivoiser son public

Lors d’une intervention devant un parterre de personnes inconnues (comme lors d’une conférence, par exemple), il est opportun de saluer à l’entrée de la salle, par exemple, les auditeurs qui arrivent. Cela permet de vous familiariser avec les visages qui vont vous scruter pendant de  longues minutes. Les comédiens ou autres artistes se produisant sur scène le font de manière plus discrète : ils observent leur public cachés derrière un rideau ou bien depuis les coulisses ou le fond de la salle. 
Par ailleurs, vous pourrez également déjà repérer quelques « alliés » dont vous ressentez les bonnes ondes – et à l’inverse, les individus dont vous ressentez inconsciemment la non-adhésion à votre cause. Ces derniers sont à ce propos d’excellents moteurs. Considérez-les comme un challenge : ce sont précisément ces personnes qu’il vous faut convaincre. Pendant votre allocution, gardez-les en point de mire et observez leurs réactions : c’est ainsi que vous pourrez percevoir l’effet de votre prise de parole sur votre public.

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