Vivre une relation adultère ou être la victime d’une relation adultère c’est une abime de passion démonique. « Je ne sais pas si je pourrai me faire à nouveau confiance. » « L’autre femme », comme on désigne souvent celle qui est impliquée dans une liaison adultère, est une expression lourde de sens. Pourtant, il n’existe pas de terme équivalent pour les hommes. Pourquoi?
Des études récentes montrent que les hétérosexuelles qui découvrent que leur conjoint les trompe ont tendance à rejeter la faute sur l’autre femme plutôt que sur leur partenaire masculin.
Mais, on le sait, tout n’est pas si simple.
Pour dissiper les mythes sur ce que signifie vraiment le fait d’être « l’autre femme », nous avons demandé à six femmes de raconter leur expérience. La maîtresse est-elle toujours la méchante de l’histoire?
Louise*, rédactrice freelance, 32 ans
J’ai rencontré Josh* sur internet. Nous étions amis, tous deux mariés avec des enfants. Au début, nous parlions peu, mais nous avons fini par avoir des discussions vraiment intéressantes et profondes sur Facebook. Nous avions beaucoup de choses en commun, nous nous stimulions intellectuellement et nous riions beaucoup. Une connexion s’est créée entre nous, tout simplement. Nous nous sommes soutenus lors de périodes difficiles et, les mois passant, j’ai commencé à le considérer comme l’un de mes amis les plus proches. Après plus d’un an, il est apparu que nous étions secrètement amoureux l’un de l’autre.
Avec réticence, nous avons admis que nous éprouvions des sentiments forts l’un pour l’autre, mais nous pensions aussi qu’il n’était pas envisageable de les explorer. Pour lui comme pour moi, l’infidélité était contraire à nos valeurs. Nous avons donc élaboré un plan pour prendre de la distance et nous consacrer à nos mariages respectifs. Ça a été atroce. Nous étions les meilleurs amis du monde, nous nous aimions et nous voulions être ensemble, mais il nous semblait impossible de le faire sans détruire nos conjoints et nos enfants. Il avait l’impression d’avoir rencontré la femme de ses rêves, mais quelques années trop tard. Ça semblait tellement injuste et insupportable. Nous étions très malheureux.
À cette époque, je ne me voyais pas comme « l’autre femme » car nous n’avons jamais pensé laisser les choses aller si loin. J’ai fini par me séparer de mon mari. Je ne pouvais pas rester mariée à lui en sachant les sentiments que j’éprouvais pour Josh. Avec le temps, cette relation adultère a dépassé la sphère émotionnelle pour devenir physique.
Nous avons connu une brève période de bonheur. Nous faisions l’amour, nous nous serrions dans les bras. Nous allions à la plage main dans la main et avions un avant-goût de ce que pourrait être la vie ensemble.
Et puis il est retourné chez sa femme. Il était persuadé que, pour les enfants, c’était mieux qu’il reste avec elle. Il m’a dit être prêt à sacrifier son bonheur pour celui de ses enfants. Quand il a avoué à sa femme avoir couché avoir moi, elle m’a appelée, furieuse, et m’a dit des choses très cruelles. Je l’ai laissée faire car je me suis dit que je lui devais bien ça.
J’aimais Josh au-delà de l’exprimable, mais une partie de moi le détestait aussi pour sa lâcheté. Ça m’a détruite et cette relation a laissé chez moi un sentiment d’humiliation, l’impression que je ne vaux rien et qu’il n’y a rien à espérer. Tout ce qu’il ma légué, c’est un tas de questions sans réponse. Je n’ai plus aucune certitude, les fondements même de ce que je suis sont en miettes et j’essaie désespérément de trouver un sens à tout cela. Si mon cœur a pu se tromper sur cette relation, je ne sais pas comment je pourrai me faire à nouveau confiance.
Anita*, rédactrice d’appels d’offres, 54 ans
Nous travaillions dans le même bureau. Juste avant les fêtes de Noël, en 2008, il m’a demandé de le suivre jusqu’à sa voiture où il avait une carte et un cadeau pour moi. J’étais choquée car on se connaissait peu, mais je me suis dit que c’était impoli de refuser (je venais de vivre une rupture et étais dans cette phase où l’on est vulnérable et ne réfléchit pas). De toute façon, sa voiture était sur le chemin de la mienne, alors je l’ai suivi. Il a sorti de son coffre une bouteille de Veuve Clicquot, accompagnée d’une carte. Une fois à la maison, j’ai lu la carte et j’ai eu un moment de panique. Je l’ai déchiré et je l’ai jetée, mais j’ai gardé la bouteille. La carte disait simplement: « Ne fais pas trop d’excès à Noël. Prends soin de toi » ou quelque chose de ce genre, mais ça m’a mise mal à l’aise.
Les choses en sont restées là jusqu’à ce qu’on se retrouve à travailler sur le même projet en mars 2009. Vers le mois d’avril, il a commencé à me proposer d’aller boire un café avec lui. Je ne savais pas s’il était marié. Je pensais que oui, mais il n’avait jamais parlé de sa femme, alors je me demandais s’il avait des problèmes dans son couple: ils étaient peut-être en train de se séparer. Peut-être était-elle malade? Il n’avait pas l’air de ces mecs qui cherchent à s’amuser ou à draguer. La curiosité a fini par l’emporter et, un jour de mai, j’ai accepté de prendre un café avec lui.
Je ne le trouvais pas séduisant et je n’avais pas de désir pour lui. Après plusieurs cafés au déjeuner, il m’a proposé de nous voir un samedi. Jusque-là, nous n’avions parlé que du travail et je ne savais toujours rien sur sa vie privée. Je brûlais de curiosité: que cherchait-il? Côté personnel, je vivais une période difficile. Élever seule trois adolescents n’est pas une sinécure. Alors j’ai accepté. On a passé un super moment ensemble! Il m’a emmenée à Londres, où nous avons fait une balade à St James’ Park suivie d’un pique-nique aux fraises et au champagne (j’avais gardé son cadeau de Noël). Puis nous avons dîné dans un très bon restaurant et sommes allés au théâtre. Je n’en revenais pas. Au fil du temps, il m’a écoutée me plaindre de mes problèmes d’argent, des enfants et de tout le reste, sans jamais me juger. Il m’a aidée à réussir ma vie, il m’a conseillée et soutenue comme même mes propres parents ne l’avaient jamais fait. Le moteur de notre histoire n’a jamais été le sexe mais son envie de partager des choses avec quelqu’un. Je crois qu’il reste marié uniquement parce qu’il voit le divorce comme un échec. Mais qui sait?
Je ne me suis jamais sentie comme étant sa maîtresse. Quand j’ai fini par lui demander s’il était marié, il a répondu: « Tu sais bien que oui. » Je n’ai plus voulu poser de questions. Je sais, c’est stupide, mais sur le moment, on n’arrive pas à penser de façon rationnelle. Au bout d’un moment, j’ai fini par ne plus supporter de garder le secret sur tout ce que nous faisions ensemble, mais il me rassurait toujours en disant que les gens ne s’intéressent qu’à eux-mêmes. Et il avait raison: quand un collègue de bureau me demandait ce que j’avais fait le week-end, il suffisait de lui retourner la question. Il se mettait alors à parler de lui, ce qui m’évitait de répondre et préservait notre secret.
Il s’accroche toujours et moi, je m’éloigne doucement. Ça fait huit ans que ça dure et j’ai enfin compris. Sa femme n’a jamais été malade et il n’a jamais vécu de séparation traumatisante. J’étais complètement stupide de croire que je serais un jour sa compagne. Les hommes mariés sont des connards. Ne rejetez jamais la responsabilité sur l’autre femme.
Saskia*, chargée des relations publiques, 25 ans
Il était coiffeur visagiste et nous nous sommes rencontrés quand je suis venue lui demander conseil. J’ai tout de suite été attirée par lui. Nous avons échangé nos numéros car j’avais des questions sur ma coupe. Pendant les semaines qui ont suivi le rendez-vous, je n’arrêtais pas de penser à lui. Lors d’une soirée, j’ai fini par lui envoyer un SMS, mais je lui ai dit le lendemain que je n’aurais pas dû car j’étais en couple.
Malgré cela, nous avons continué à nous envoyer des messages. Sur le moment, je n’avais pas compris qu’il était marié. Je l’ai su plus tard, en cherchant des informations sur internet. J’ai aussi appris qu’il avait dix ans de plus que moi. Pourtant, même en sachant que c’était mal, je n’arrivais pas à arrêter de lui écrire, il était comme une drogue pour moi. Quelques semaines plus tard, nous avons fini par nous voir et coucher ensemble. Le lendemain, j’ai rompu avec mon petit ami et je lui ai dit qu’il fallait qu’on arrête de se parler. Environ une semaine après, je lui ai envoyé un message et nous avons recommencé.
Ça fait très cliché, mais dès l’instant où je l’ai vu, j’ai été complètement ébranlée. Je n’avais jamais rien ressenti d’aussi intense face à quelque chose ou quelqu’un. Lors de nos rendez-vous, je tremblais littéralement de tout mon corps. Il m’obsédait.
Je détestais être « l’autre femme ». Je savais que je ne voulais pas être en couple dans l’immédiat et je crois que l’infidélité a été la cerise sur le gâteau, mais j’étais malheureuse dans mon couple depuis longtemps. J’aimais réellement cet homme et quand il disparaissait pendant de longues périodes, savoir qu’il était avec sa femme, à jouer au couple parfait, me blessait énormément. Il me demandait régulièrement si j’étais prête à l’épouser et me disait que j’étais belle. Plus ça durait, plus je me laissais embobiner.
Je me souviens qu’un jour, ivre, je lui ai dit qu’il était ma personne préférée sur terre (je ne lui ai jamais dit « je t’aime », c’était la seule chose que j’arrivais à contrôler). Le lendemain, quand il m’a demandé si je pensais ce que j’avais dit, j’ai changé de sujet en mettant ça sur le compte de l’alcool et de l’émotivité. Quelques jours plus tard, il m’a avoué ressentir la même chose. Cette situation me retournait complètement le cerveau, surtout quand il annulait nos rendez-vous, comme cela arrivait quelquefois, avant de revenir vers moi.
Il me disait qu’il me protégerait et qu’il serait toujours là pour moi dans les moments difficiles. Même si je savais que c’était faux, je voulais y croire. Je pense que ça ne m’a pas aidée d’entendre, dans toutes les conversations sur les relations adultères, que c’est la femme qui a toujours tort. On la disait méchante, vindicative, manipulatrice… Je ne sais même pas combien de nuits j’ai passé en larmes à cause de cet homme, du problème moral que ça me posait et du fait qu’il était avec quelqu’un d’autre et non avec moi. Il était plus âgé que moi, beau et charmant, un adulte capable de prendre ses propres décisions. Bien sûr que ce que j’ai fait est mal, mais savoir que les gens rejetteraient toute la responsabilité sur moi remettait vraiment en question celle que j’étais. Seules trois de mes amies étaient au courant. Cette expérience m’a donc beaucoup isolée des autres.
Au bout d’un moment, j’ai décidé d’arrêter de le voir. Il continuait de réagir à mes publications et de me suivre sur les réseaux sociaux et, de temps en temps, je craquais et je lui parlais. J’ai dû finir par le bloquer pour ne pas perdre la tête.
Emma, coach éducative, 27 ans
Nous nous sommes rencontrés sur Twitter. Au début, nous échangions des petites conversations en nous limitant aux 140 caractères, puis nous sommes passés aux messages directs et aux SMS. Nous parlions de choses et d’autres, puis nous avons découvert que nous avions des amis, et donc quelques intérêts, en commun. Nous nous voyions en amis, autour d’un verre, d’un café ou d’un repas, jusqu’au moment où nous nous sommes rendu compte qu’il y avait entre nous plus que de l’amitié. Je savais qu’il était en couple, mais il me racontait qu’il n’était pas heureux et qu’elle habitait à deux heures de route. Je suis passée du statut d’amie à celui de maîtresse environ quatre mois après l’avoir connu.
La première fois que nous nous sommes vus, nous n’avons pas ressenti d’attirance physique. On s’entendait juste très bien et on avait l’impression de se connaître depuis des années. Il était gentil et marrant, toujours là pour moi. Nous sommes rapidement tombés amoureux l’un de l’autre et nous l’avons admis au bout de quelques mois, mais je n’étais pas prête à m’engager dans une relation. À partir de là, les choses se sont un peu dégradées car je ne souhaitais pas continuer à jouer le rôle de la maîtresse.
Au début, ça ne me dérangeait pas. Je ne souhaitais pas être en couple, alors j’étais satisfaite de cet état des choses. Mais dès que j’ai su que j’avais des sentiments pour lui, ça ne m’allait plus. Je ne voyais pas pourquoi je devais être un secret dans sa vie et pourquoi nous ne pouvions pas être ensemble. Il a aussi eu du mal à accepter la situation et a mis un certain temps (six mois) à rompre son autre relation pour que la nôtre puisse avancer.
Aujourd’hui, ça fait huit ans que nous nous connaissons, sept ans que nous sommes officiellement en couple et six ans que nous vivons ensemble. Nous avons deux superbes enfants de quatre ans et neuf semaines, deux chats et un chien. Alors je crois pouvoir dire que ce n’est pas toujours si affreux, d’être l’autre femme!
Vicky, blogueuse, 36 ans
J’ai été dans la position de la maîtresse deux fois dans ma vie, et les deux fois je ne l’ai compris que plus tard. La première fois, ça s’est passé avec un collègue qui m’envoyait des e-mails et m’appelait au bureau sans raison. Il m’a dit qu’il était marié mais qu’il avait des rapports platonique avec sa femme, qu’ils ne s’étaient mariés qu’à cause de la pression familiale, qu’ils n’avaient plus les moyens de divorcer ou de vendre leur maison et étaient donc coincés dans une relation moribonde. Je l’ai cru et je suis sortie avec lui plusieurs fois, mais j’ai fini par arrêter parce qu’il n’était pas fiable et que les excuses qu’il me donnait pour justifier ses faux bonds n’étaient pas très crédibles.
Après avoir arrêté de le voir, un ami qui travaillait dans son service m’a dit qu’il était toujours avec sa femme et qu’il racontait qu’il couchait avec une nouvelle minette. C’était terrible, mais je sais que je n’étais ni la première ni la dernière avec qui il a trompé sa femme, qui a fini par le quitter quelques années plus tard.
La deuxième fois que ça m’est arrivé, c’était avec le gérant d’un petit hôtel attenant à l’un des pubs où je travaillais. Un soir, nous sommes sortis ensemble et avons fini dans cet hôtel parce que c’était plus près que d’aller chez lui ou chez moi. Peu de temps après, son patron est parti en vacances plusieurs semaines et mon amant s’est installé à l’hôtel pour s’en occuper en son absence. Il m’a invitée à passer du temps avec lui là-bas et j’ai accepté. Ensuite, l’histoire s’est en quelque sorte essoufflée car je trouvais ça étrange qu’il veuille me voir seulement à l’hôtel ou au bar de l’hôtel.
Et puis un jour, quelqu’un m’a téléphoné en me demandant si je couchais avec ce type. Quand j’ai voulu savoir qui c’était, elle m’a répondu: « Sa fiancée. » Après avoir raccroché, j’ai essayé de l’appeler lui, mais sans résultat. Je lui ai alors demandé par message pourquoi sa fiancée m’appelait. En réponse, il m’a suppliée de lui dire que je ne le connaissais pas. À ce moment-là, elle semblait comprendre que j’avais été autant bernée qu’elle, mais par la suite, elle s’est un peu déchaînée en me harcelant sur Facebook et en clamant que je volais les hommes des autres. Une chose est sûre: je n’ai pas de chance ni aucun discernement en matière d’hommes.
Je me suis sentie horriblement mal en réalisant que j’avais été la maîtresse de cet homme. Dans ce genre de situations, on a tendance à rejeter la responsabilité sur la femme qui a « séduit » l’homme d’une autre, mais je n’avais sincèrement aucune idée de ce qui se passait jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Ça m’a rendue plus tolérante de la nature de la situation et de ce que vivait l’autre femme quand j’ai été trompée quelques années plus tard. J’ai alors réalisé qu’elle s’était sans doute autant fait embobiner que moi.
Amaani, étudiante en droit, 25 ans
J’étais une jeune fille de 19 ans, je venais des Maldives et je venais de décrocher un poste en ville, où Hassan* était cadre supérieur.
À cette époque, je sortais avec mon petit ami du lycée, qui était possessif et me laissait rarement sortir sans lui. Son sentiment d’insécurité et sa jalousie ont entraîné des disputes. La plupart du temps, il finissait par me frapper, parfois jusqu’au point de me laisser des griffures et des bleus.
Les premiers mois de mon travail, j’ai gardé mes distances avec Hassan, mais il a essayé d’engager la conversation après avoir su que je voulais faire carrière dans les ressources humaines. Les choses ont commencé à changer en avril 2008, quand on a découvert un cancer du sein chez ma mère. Mes parents sont rapidement partis en Inde pour la soigner. C’était très dur pour moi de me retrouver sans ma mère. J’ai alors laissé à mon petit ami un rôle et un pouvoir de contrôle encore plus importants dans ma vie.
Je ne saurais pas vraiment dire comment a démarré ma relation avec Hassan. Un jour, il a su pour ma mère et il m’a demandé de venir le voir dans son bureau. Il m’a proposé de prendre des congés pour aller la voir, mais j’ai refusé. Il m’a demandé s’il pouvait faire quoi que ce soit pour m’aider, mais j’ai dit non. Il a trouvé mon numéro de téléphone et a commencé à prendre régulièrement de mes nouvelles par SMS.
Il avait 34 ans et, bien sûr, il était marié. Ces conversations secrètes mettaient du piquant dans ma morne vie de recluse. Il a commencé à se confier à moi en me disant qu’il était malheureux dans son mariage, qu’il voulait un enfant mais que sa femme n’était pas prête. Puis, il a commencé à vouloir m’acheter des choses. Il me demandait tout le temps ce que je voulais, ce dont j’avais besoin. Des vêtements? Du maquillage? Des chaussures? Un nouveau téléphone? Peu à peu, je l’ai laissé faire.
À ce stade, je me disais que c’était le moyen de m’échapper de mon couple. Je savais que cet homme pourrait me protéger. Alors, un jour, j’ai annoncé à mon petit ami que je voulais rompre. Évidemment, il a piqué une crise, mais il a fini par partir à contrecœur.
J’ai continué de voir Hassan. Nous avons commencé à nous voir le soir, à faire des balades en voiture et à manger dans des restaurants chics. Chaque semaine, il me donnait de l’argent pour que je m’achète ce que je voulais. J’étais ravie. J’avais enfin la vie dont je rêvais: une vie de princesse choyée. Quand il m’a acheté le dernier iPhone, j’étais dingue de joie.
Je répétais à tout le monde qu’il allait quitter sa femme et m’épouser. J’ai poursuivi cette relation sans réfléchir. Nos rendez-vous secrets se sont lentement transformés en tête-à-tête clandestins dans un appartement. En fait, c’était ça, son objectif. Une fois qu’il a eu ce qu’il voulait, il m’a laissée tomber comme une vieille chaussette, sans un mot d’explication. Il est resté encore quelque temps avec sa femme, mais elle en avait assez. Elle a demandé le divorce quelques mois plus tard et, d’après ce que je sais, elle s’est remariée. Cinq ans après, lui aussi s’est remarié et a eu un fils.
Quant à moi, je suis en quatrième année de droit (en tant qu’étudiante étrangère à l’université de Londres) et je travaille pour mon beau-frère dans une entreprise privée. Je me dis que tout cela n’est pas arrivé pour rien, que l’univers avait de meilleurs plans pour moi que de rencontrer un homme et de l’épouser. Je suis intelligente et j’ai de bonnes notes en classe. Je vais terminer mes études de droit et faire mon possible pour devenir l’une des meilleures avocates de ce pays.
*Tous les prénoms suivis d’un astérisque ont été changés par respect de l’anonymat.
Ce bloga été traduit par Valeriya Macogon pour Fast for Word.