Des militaires burkinabè lors d'un entraînement pour combattre le terrorisme en avril 2018. (Image d'illustration)
Une nouvelle attaque a eu lieu au Burkina Faso, le week-end dernier, dans la nuit de samedi à dimanche, dans le nord du pays. Seize personnes au moins ont été tuées.
L'attaque s'est déroulée à Pobé-Mengao, dans la province du Soum, dans le nord du Burkina Faso. Il s'agit d'une commune rurale, située à 25 km de Djibo, le chef-lieu de la province. Les violences ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche et ont été attribuées à des groupes armées terroristes par une source sécuritaire.
De nombreux hommes armés sont arrivés dans la localité, des habitants ont été enlevés et des boutiques pillées, selon des témoignages recueillis par l'Agence France-Presse.
600 morts, victimes du terrorisme
Le lendemain, dimanche, des hommes armés seraient revenus sur place et auraient notamment tiré des coups de feu en l'air. Puis, dans la soirée, des renforts sont arrivés à Pobé-Mengao pour sécuriser les lieux. Des patrouilles ont aussi été mises en place.
En fin de journée de ce lundi 28 octobre, il n'y a eu aucune revendication.
Cette attaque a provoqué la panique et le déplacement d'une partie des habitants de Pobé-Mengao vers la ville de Djibo, chef-lieu de la province du Soum.
C'est une ville qui accueille déjà de nombreux déplacés internes, près de 80 000 selon nos informations, même si aucune estimation officielle n'existe. Ces déplacés sont des villageois qui fuient leur localité à cause de la recrudescense des attaques commises par des présumés jihadistes dans cette province.
Il y a des besoins vraiment très importants pour un grand nombre de personnes, surtout en eau, en alimentation, d’autant plus que l’approvisionnement du marché de Djibo est particulièrement difficile en ce moment.
Steven Anderson, Coordinateur Communication pour la délégation régionale du CICR.
« Le Burkina Faso fait face à une crise humanitaire sans précédent », avait souligné Laurence Ilboudo Marchal, ministre de l’Action humanitaire face à la presse, il y a quelques jours.
Selon les chiffres officiels, plus de 486 000 ont fui leur domicile personnes suite aux attaques terroristes. C’est dans la région du Centre-Nord qu’on enregistre le plus gros contingent avec 55,61 %, soit 270 476 personnes. C’est dans cette région que les attaques se sont accentuées ces dernières semaines, dans les communes de Zimtenga, Zoura, Barsalogho ou Dablo.
Quatre camps ont été officiellement ouverts, deux autres sont en cours d’aménagement mais la situation est loin de s’améliorer selon les autorités. 91% des populations déplacées vivent dans des communautés. Le gouvernement burkinabè n’a pu mobiliser pour le moment que 35% des 187 millions de dollars nécessaires pour faire face à cette crise humanitaire
Depuis début 2015, les attaques terroristes au Burkina Faso ont fait plus de 600 morts.
Le jour même de cette attaque dans le Soum, samedi, des milliers de personnes s'étaient mobilisées dans la capitale du Burkina, Ouagadougou, pour exprimer leur soutien aux forces de sécurité engagées dans la lutte contre le terrorisme.