Tunisie: une association veut réconcilier les jeunes avec les politiques

De jeunes Tunisiens attablés à un café de la capitale.

En Tunisie, le vote sanction des élections présidentielles qui a élu un président anti-système et hors du sérail politique fait réfléchir les associations. Certaines d’entre elles visent à renouer le dialogue entre les élus et les jeunes, souvent abstentionnistes ou très critique de la classe politique.

C’est du jamais-vu dans le quartier populaire d’Hay Etthadamen, au nord-est de Tunis. Des politiques issus des quatre premières tendances au Parlement sont assis au milieu des chichas, cocas et cafés, pour parler avec des jeunes du contexte post-électoral. Olfa Lamloum, directrice du bureau à de l’association International Alert à Tunis, est à l’origine de l’initiative.
« L’idée du café aussi c’est de se réapproprier l’espace public dans ce quartier et essayer de construire sur le long terme des espaces de mixité. »
Une mixité sociale et une mixité de genre… Les femmes, qui ne fréquentent pas habituellement ce café, sont d’ailleurs les premières à prendre la parole. « Je vous entends parler depuis toute à l’heure de la différence entre les partis politiques et la pratique de la politique, et de votre approche des jeunes et ce que vous voulez changer, mais je ne vous entends pas vraiment parler des problèmes des jeunes », interpelle l'une d'entre elles.
Pendant que sa voisine parle, Rihab Jridi, 18 ans, prend des notes et veut faire entendre sa voix. « Avec cette l’élection, vu qu’on a pu exprimer notre pensée et que l’on a gagné, certainement que l’on va revenir dans la politique et aussi  demander des comptes à nos dirigeants », pense-t-elle.
Au milieu des jeux de Rami étalés sur son comptoir, Walid Taboubi, le gérant, contemple avec plaisir cette nouvelle génération qui n’a pas peur des politiques. « Depuis les élections, il y a une prise de conscience politique des jeunes, aussi bien chez ceux qui ont été à l’école que ceux qui ont abandonné. »
Les thèmes du débat portaient surtout sur l’économie et les priorités du quartier telles que le transport et la sécurité. Un moment de dialogue, apaisé, après le marathon des dernières élections.

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