L’émigration n’est pas un phénomène nouveau. La présence massive de la diaspora africaine dans tous les continents en est une parfaite preuve. Beaucoup de pays sont touchés par ce fléau, le Sénégal en particulier.
Mais elle s’intensifie davantage vers fin 2005 avec le phonème du Barca ou Barsakh. « Entre Mars 2000 et 2006, près de 2500 jeunes ont embarqué, bravant l’Atlantique à l’arrivée 800 ou 900 rescapés selon le site latinreporters.com relayé par la presse nationale wal fadjri et sud quotidien. En 2008, 46426 clandestins ont été refoulés d’Espagne ».
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Émigration devenue une ambiguïté persistante
L’Atlantique et la voix terrestre du Niger sont les principaux couloirs de passages appelés mouroirs. Les pertes de vies humaines (jeunes) sont énormes et quotidiennes.
Récemment au Sénégal plus de 480 jeunes selon certaines ONG ont perdu la vie dans la mer durant leur voyage sans retour sans compter les innombrables interpellations des pirogues en pleine mer et les incessantes arrivées dans les îles Maghrébines et espagnoles.
L’Afrique de l’est notamment vers l’Éthiopie connait la même situation avec des cadavres énormes sur le chemin terrestre.
Qu’est ce qui justifie ces départs énormes ?
Beaucoup de justificatifs de départ de nos jeunes vers d’autres lieux estimés plus faciles a vivre sont évoqués par l’opinion publique majoritaire.
D’autres s’interrogent sur l’inefficacité des politiques d’emploi des États et des taux de chômage parfois chroniques. Il faut aussi reconnaitre que les jeunes africains pense que la migration est une carte de luxe à exhiber aux yeux de la société. Les retours des migrants réussis est aussi un facteur parfois provocateur des massifs.
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L’autre réalité à reconnaitre est que beaucoup d’États africains n’ont pas sérieusement pas pris en compte la question migratoire dans leurs agendas politiques. C’est ce qui justifie les réactions factuelles de nos gouvernements en cas naufrage des pirogues. Nos États ne connaissent pas assez nos migrants. Ils sont sources de questionnements que lorsqu’il y a de pertes de vie fréquentes et énormes.
Ces départs fréquents justifient l’échec des États sur certaines politiques et programmes de développement.
En plus cette panoplie de cause, l’injustice, la non tenue des promesses, le système éducatif surtout jugé non professionnel avec des grèves intempestives, la jeunesse pense que l’Afrique n’est pas l’avenir et elle pense que la migration est la seule alternative pour accéder à une ascension sociale et économique plus prompte.
La société africaine est parfois très agressive et juge fainéant voire paresseux un jeune qui n’a pas réussi financièrement. Avec aussi les rivalités, certaines familles poussent leurs fils à des aventures périlleuses.
Nous remarquons qu’il existe une multitude de facteurs d’émigration clandestine. Mais le durcissement de l’obtention des visas lié à la migration choisie est un facteur clé des émigrations clandestines. Paradoxalement les migrants clandestins casquent des fortunes estimées à 400.000f pour aller périr sur la route.
Dans tout cela, la technologie joue aussi un rôle moteur pour la tentative de l’émigration irrégulière.
Ce sont autant de causes de l’émigration clandestine persistante.
Ce fléau reste un défi majeur que nos États doivent faire face et retenir la jeunesse pour promouvoir un essor plus cohérent et rapide du continent africain.
Comment y parvenir ?
On dit souvent qu’un problème bien posé est à moitié résolu.
La jeunesse est un vecteur de développement très crucial mais qui doit être formée, encadrée et suivie avec précaution.
Le développement ne peut pas empêcher la migration mais peut quand même peut favoriser une émigration sûre et régulière. Pour retenir la jeunesse toujours en quête d’un avenir et ailleurs meilleur, il faudra:
1_ Promouvoir un système éducatif qui permettra aux jeunes d’avoir une vision de développement de proximité avec des idées locales;
2_Développer l’entrepreneuriat local avec la création des chaines de valeur bien structurées ;
3_Faire des transformation structurelles ;
4_Développer une stratégie d’attractivité du monde pour promouvoir un système agro-pastoral plus dynamique et générateur de revenus;
5_Connecter la technologie à nos réalités sociales pour faire des innovations locales accessibles aux peuples moins instruits.
Je pense aussi qu’il bon de revoir parfois les contenus des médias qui font penser que l’Europe est un eldorado où on peut gagner facilement la vie. Et pourtant les points sombres et certaines réalités occidentales ne sont pas bien tenues en compte. A cela s’ajoutent les programmes financés par les bailleurs étrangers qui ne parfois ne riment avec les besoins socio-économiques de notre jeunesse.
Comprenons que la réalisation de ces solutions n’est avec une synergie forte de tous les acteurs concernés directement/ou indirectement.
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Tout au long, nous constatons qu’il y’a autant de facteurs de l’émigration clandestine considérée comme une ambiguïté persistante. Il faut tout de même un effort énorme voire un sacrifice pour retenir les jeunes et développement un modèle économique profitable et accessible à notre population.
Bocar Harouna DIALLO, Géographe
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