Et ça pose problème ». Des centaines de millions de doses de vaccin
Covid-19 achetées par les pays riches pourraient être jetées. De nombreux pays riches, comme le Royaume-Uni, ont des centaines de millions de doses de vaccins contre le Covid-19 qu'ils ne pourront plus utiliser.
, vaccin ,anti-Covid-19 ,expiration,santé,
Centaines de millions de doses de vaccin anti-Covid-19 jetées ?
Alors que la planète manque de doses, les pays riches ont des millions de vaccins anti-Covid qu'ils ne peuvent plus utiliser à cause de la date d'expiration.
Les pays riches ont obtenu des centaines de millions de vaccins anti-Covid qu'ils ne peuvent plus utiliser à cause de la date de péremption. De nombreuses doses gaspillées alors que la planète est en manque de vaccins.
Les États-Unis, le Canada, Israël, les pays de l'UE, le Royaume-Uni... la liste des pays ayant dû jeter des doses doses de vaccins contre le Covid-19 est longue.
À la fin du mois de juillet, alors que seulement 1% des habitants des pays à faible revenus étaient vaccinés et que 28% de la population mondiale avait reçu au moins une dose, l'Europe se félicitait d'avoir injecté au moins une dose à 70% de sa population et laissait expirer de nombreuses doses, rapportait le site Euractiv.
De même qu'aux États-Unis, à la fin du mois de juillet, 26 millions de doses inutilisées s'apprêtaient à expirer.
Si certains départements de santé ont demandé à ce que ces doses soient redistribuées vers d'autres pays, des responsables à Washington ont rejeté ces demandes, évoquant des défis juridiques et logistiques, rapporte le site américain spécialisé en santé Statnews.
7 doses par habitant au Royaume-Uni et 9,5 au Canada
Le British Medical Journal fait état d'une situation encore plus grave au Royaume-Uni. Le pays a acheté 467 millions de doses de vaccins contre le covid qui doivent être livrées au cours de l'année 2021.
Comme la plupart des pays riches, le Royaume-Uni a passé de très nombreuses commandes avant même que les vaccins ne soient approuvés pour s'assurer des stocks suffisants au plus tôt, mais dispose désormais d'environ 7 doses par habitant.
Avec 9,5 doses par habitant, le Canada est quant à lui le pays qui a réservé le plus de vaccins par rapport à sa population, affirme Stéphane Bilodeau, fondateur de ZeroCovidCanada, interrogé par L'Express. Il reconnait par ailleurs que des dizaines de milliers de doses ont déjà été gaspillées.
Une faible durée de conservation qui pose problème
Mais comme l'explique la revue médicale britannique, faire don des doses n'est pas aussi simple que cela n'y paraît. La réticence envers la vaccination, les inquiétudes envers certains vaccins comme l'AstraZeneca et surtout la durée de conservation très prudente des doses posent problème.
Quand la plupart des vaccins et médicaments ont une durée de conservation d'environ 2 ou 3 ans, les vaccins Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Janssen, mis sur le marché avec une autorisation d'utilisation d'urgence, ont une durée de conservation de 6 mois.
Il s'agit d'une "conséquence inévitable de la sortie des vaccins le plus rapidement possible", explique Gino Martini, scientifique en chef à la Royal Pharmaceutical Society.
Et ça pose problème »
Les fabricants de vaccins réalisent actuellement des études sur leur vaccin afin de voir s'il est possible d'offrir une durée de conservation plus longue, probablement comme les deux ans habituels.
"Je peux vous assurer que les régulateurs et les fabricants sont en discussion en ce moment", assure Gino Martini.
Mais ces discussions arrivent tardivement et le verdict se fait encore attendre, à un moment où des centaines de millions de doses de vaccin déjà achetées et distribuées atteignent leur date de péremption et seront sans doute inutilisables.
Des dons parfois mal perçus
Dans les pays ayant reçu des doses sur le point d'expirer, ces dons ont été mal perçus, comme l'explique la nigériane Ayoade Alakija, coprésidente du programme de distribution de vaccins de l’Union africaine, au Telegraph.
Selon lui, l'Afrique est "toujours en dernière en ligne, en réflexion après coup" et considère ces doses comme des "restes pour les nécessiteux".
"Certains vaccins ont été expédiés d'urgence dans des pays sans préparation avec peu de dialogue avec les autorités nationales et dans des pays aux systèmes de santé déjà affaiblis et aux capacités limitées."
Pourtant, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a proposé de transférer les doses expirées vers d'autres pays après avoir évalué leur efficacité en demandant aux pays de conserver les doses expirées le temps que l'efficacité de ces doses soit évaluée.
À LIRE AUSSI
Mais cette proposition de l'OMS a été ignorée par certains pays, notamment ceux qui ont le plus besoin de ces doses comme le Malawi ou le Soudan du Sud, qui ont jeté les doses arrivant à leur date d'expiration.
Des positions pas si surprenantes quand on sait que les dates d'expiration sont considérées comme immuables dans les pays riches, analyse le BMJ.
Si rien ne prouve que les vaccins à ARN messager et les autres types de vaccins ne sont plus efficaces après leurs dates de péremption, aucune étude ne prouve le contraire.
Aucun laboratoire n'aurait tenté d'étendre une autorisation
L'Agence britannique de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA), indique quant à elle qu'aucun fabriquant de vaccin n'a tenté d'étendre une autorisation d'utilisation d'urgence au Royaume-Uni, selon un porte-parole de l'agence.
https://twitter.com/vincentglad/status/1430918243011776518
Jusqu'ici, certains pays sont parvenus à obtenir des extensions de date d'expiration comme le Canada, où l'institution fédérale du pays a approuvé la prolongation d'un mois des centaines de milliers de doses du vaccin AstraZeneca au mois de juin.
De même qu'aux États-Unis, l'utilisation du vaccin Janssen a été prolongée de 6 semaines en juin par la Food and Drug Administration (FDA) à ma fin du mois de juillet.