- Chaudière de la mort. Science sans conscience n'est que ruine de l'âme , disait l'autre. Un mort et dix huit blessés. C'était le bilan apocalyptique de l'explosion de Mballing, le samedi 27 mai 2017, d’une chaudière d’une fabrique de farine de poissons.
Dans ce dossier spécial "les accidents industriels" nous retraçons les faits chaotiques du désastres liés à l'industrialisation galopante.
L’explosion de la chaudière de l’usine de production de farine et d’huile de poissons, Copelite Afrique de Mballing (Malicounda) dans le sud-ouest de la commune de Mbour, le samedi 27 mai 2017 vers 07 heures 15, a fait un mort (Bassirou Marone), un conducteur de la chaudière âgé de 38 ans et 18 blessés dont 16 ouvriers de l’unité industrielle. Les pertes matérielles sont estimées à 900 millions de francs selon des responsables de l’usine.
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Les effets et impacts de l’explosion de la chaudière sont perceptibles dans un rayon de plusieurs dizaines de mètres affectant plusieurs unités industrielles environnantes dont les toitures en fibrociment ont volé en éclat. Une colonne de la chaudière a fait un envol pour atterrir sur une maison surplombant la départementale vers Joal-Fadiouth faisant des blessés dont un bébé.
Nogoye Seck montre désespérément la colonne qui a démoli son armoire et blessé ses deux enfants. Selon des témoins, des voitures sont entrées en collision et ont vu leur pare-brise voler en éclat sous l’effet de souffle des éclats de la chaudière.
Omar Guèye, le ministre de la pêche et de l’économie maritime, venu constater les faits, s’est enquis de la situation des blessés pour les rencontrer sur les lieux et à l’hôpital. Il a tenu à faire le point sur les mesures de suspension de l’usine prises huit heures de temps avant l’explosion qui devait cesser le travail.
Chaudière de fabrique de farine de poissons explose : 01 mort et 18 blessés
Diène Ndiaye, le directeur chargé des industries de transformation reste formel :’’Le jeudi 25 mai 2017, un jour férié, une inspection a été faite et une mesure de suspension notifiée par email est tombée le vendredi 26 mai 2017 vers 23 heures ‘’.
Interrogé sur les causes de la suspension d’une usine autorisée en 2012, le ministre de la pêche soutient : ‘’une usine peut recevoir un agrément avec le respect d’un cahier de charges et le perdre par la suite et c’est le cas ici’’.
Du côté de l’usine, c’est un autre son de cloche qui est entendu. Hassan, un des responsables de l’usine dégage en touche pour dire ne pas recevoir cette notification. Un technicien interrogé nous a révélé : ‘’Deux chaudières sur trois fonctionnaient avant l’une d’elles n’explose. C’est la dernière chaudière installée, il y a six mois. Son coût est de 300 millions de francs ’’.
Si du côté de l’administration des pêches, le non-respect des mesures est évoqué, les techniciens et responsables de l’usine déplorent l’intifada de la veille soldée par un tas de pierres dans l’unité industrielle et ses environs. Les responsables désignent du doigt des chaudières ayant subi des assauts et charges de pierre des marcheurs contestant les nuisances olfactives entrainées par l’usine de fabrique de poisson.
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Maguette Sène, le maire de Malicounda a, quant à lui, demandé la délocalisation de l’usine. Les conséquences de l’explosion sont multiples selon des responsables de l’usine, en citant des pères de famille vont aller au chômage.
En plus, en cette période prolifique de capture du poisson, beaucoup de mises à terre ne vont plus trouver des preneurs. L’enquête ouverte par la gendarmerie est attendue pour situer les causes de cet accident.