Covid-19 réinvente le soutien à l’économie. Banque de détail - Assurance. La crise a conduit le gouvernement et les banques à prendre des mesures de soutien inédites face aux conséquences économiques de la crise sanitaire.
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Rétrospective 2020.
Rétrospective 2020
Covid-19 réinvente le soutien à l’économie en 2020
« Il y a une forme de renationalisation du financement de l’économie, à travers le PGE », déclarait Frédéric Oudéa, alors président de la FBF, lors de la présentation des résultats du premier trimestre de Société Générale fin avril. Ni l’État ni les banques n’auraient pu imaginer la forme qu’allait prendre le soutien à l’économie en 2020 face à l’onde de choc de la pandémie de Covid-19 et de ses conséquences inédites. Le gouvernement a lancé le 17 mars un vaste plan de soutien destiné à « protéger » l’économie alors qu’une part de l’activité se mettait à l’arrêt pour le premier confinement. Les mesures mises en place ont ensuite plusieurs fois été modifiées, amplifiées et complétées, en juin, à la veille du premier couvre-feu, puis du second confinement du 30 octobre… (voir encadré). L’action de l’État et de l’Union européenne est également passée par l’élaboration de vastes plans de relance. Le soutien à l’économie a aussi été porté par les banques, invitées en mars 2020 à proposer le rapidement emblématique « PGE », Prêt garanti par l’État à hauteur de 70 à 90 %, doté d’une enveloppe de 300 milliards d’euros. Le PGE a évolué et est désormais ouvert aux entreprises jusqu'au 30 juin 2021 pour un montant pouvant atteindre jusqu’à 3 mois de chiffre d'affaires 2019 ou 2 années de masse salariale pour les entreprises innovantes ou créées depuis le 1er janvier 2019. « Depuis sa mise en place, ce sont 634 000 entreprises à début décembre qui ont bénéficié d’un PGE pour un montant de près de 128 milliards d’euros. Conformément aux engagements pris par les banques, le PGE a été largement distribué puisque le taux de refus a été de 2,8 % et sa distribution a contribué au soutien de la trésorerie des TPE-PME qui en sont les principales bénéficiaires (94 % du nombre d’entreprises et 75 % des montants accordés). On estime, qu’en moyenne, environ 60 % des fonds accordés sont encore disponibles dans la trésorerie des entreprises », indique Frédéric Visnovksy, président de l’Observatoire du financement des entreprises, Banque de France. BNP Paribas avait reçu 74 000 demandes de PGE et accordé 16,9 milliards d’euros au 7 décembre. Au 30 novembre, BPCE avait accordé 200 000 PGE pour 30 milliards d’euros et Société Générale avait reçu 96 000 demandes de PGE pour 20,6 milliards d’euros. Crédit Agricole avait reçu 202 300 demandes de PGE pour 30,5 milliards d’euros au 27 novembre. LBP avait accordé 6 000 PGE pour 1 milliard d’euros au 20 novembre. Les banques ont mis en place diverses mesures exceptionnelles face à la crise. Elles ont accordé des moratoires sur les remboursements de crédit des entreprises (et des particuliers). Pour les entreprises, Crédit Agricole a accordé jusqu’à 560 000 pauses crédits pour 2,4 milliards et comptait 173 500 pauses actives au 16 octobre. BNP Paribas a accordé 89 200 moratoires dont près de 90 % expirés fin septembre. BPCE a accordé 500 000 moratoires et en conservait 150 000 actifs à fin octobre. LBP a accordé plus de 4 500 moratoires. La crise va continuer à avoir des conséquences économiques et sociales en 2021, avec la hausse attendue du chômage. Le Secours catholique indique que 10 millions de personnes pourraient se trouver sous le seuil de pauvreté. L’incertitude est grande sur ce que sera l’état de santé des entreprises et de l’économie cette année. Leur évolution dépendra notamment de celle de la pandémie, mais aussi pour partie du devenir des mesures de soutien. L. B. Ils ont ditUne crise économique inédite
L’intervention des États et des banques centrales a été massive et rapide, à la hauteur des enjeux, car il s’agit d’éviter de casser notre tissu économique. La situation est très différente de la crise de 2008 qui trouvait son origine dans le système financier. Cette crise est un choc économique et les réponses apportées devaient être différentes. La liquidité est là, la Banque Centrale Européenne fera « everything necessary within its mandate ». L’État est là : il s’agit de protéger les entreprises et leurs salariés avec des mesures massives pour prendre en charge le chômage partiel, reporter les échéances fiscales et sociales et enfin offrir une garantie à hauteur de 300 milliards d’euros pour des prêts bancaires. Les banques devront être présentes. On dit désormais qu’alors qu’elles étaient le problème dans la crise de 2008, elles sont une partie de la solution pour cette crise. Frédéric Visnovsky, président de l’Observatoire du financement des entreprises, Banque de France, Revue Banque n° 845, juin 2020, p. 21.Les banques en soutien à l’économie
La Fédération Bancaire Française (FBF) a présenté dès le 6 mars les mesures décidées par les banques : la Fédération Bancaire française (FBF) les a présentées dès le 6 mars : procédures accélérées d'instruction de crédit pour les situations de trésorerie tendues, dans un délai de cinq jours ; report sans frais jusqu'à six mois des remboursements de crédits pour les entreprises ; suppression des pénalités et des coûts additionnels de reports d'échéances et de crédits des entreprises ; et enfin relais des mesures gouvernementales auprès des clients – report d'échéances sociales et fiscales, mécanisme de garantie publique de Bpifrance, etc. Géraldine Dauvergne, journaliste, Revue Banque n° 843, avril 2020, p. 6.La question de la durée de la crise
Si un jour on est dans un troisième confinement, il faudrait décaler à nouveau les remboursements, dans un contexte de règles européennes qui imposent des remboursements dans les 6 ans. Nous aurions préféré des remboursements sur 10 ans. Nous sommes dans une situation de crise qui touche non pas un pays mais l’ensemble des pays européens, et sur 6 ans des entreprises risquent de ne pas pouvoir rebondir et de déposer le bilan. Aujourd’hui, on n’est plus dans une préoccupation de dispositif, mais de durée du dispositif, de capacité et de durée de remboursement. Pour l’instant, on accumule de la dette et il faudra bien soit la rembourser avec de longs délais soit obtenir de nouveaux moratoires. Bernard Cohen-Hadad, président, CPME Paris Ile-de-France, Revue Banque n° 850, novembre 2020, p. 13.Des prêts participatifs en 2021
Selon le plan de relance du gouvernement, les prêts participatifs seront accordés pour une durée de sept ans, à un taux de 3,5 %, donc relativement chers comparés aux PGE. Comptablement, ces prêts participatifs sont classés sous le numéro de compte 1675, dans la classe 16 – Emprunts et dettes assimilées du Plan Comptable Général. L’ensemble des dispositifs proposés par l’État (PGE et prêts participatifs) sont des prêts qu’il conviendra de rembourser via des cash-flows futurs. Or, ces derniers vont également servir à reconstituer les besoins d’exploitation (BFR) des entreprises lorsque la conjoncture s’améliorera (Barneto et al., 2020). Ils seront donc amputés en partie. En définitive, l’abondance de liquidités, traduite sous la forme de PGE et prêts participatifs, permettra de passer le cap difficile de la crise, de gagner du temps. Pascal Barneto, professeur des Universités, Université de Bordeaux, Stéphane Ouvrard, professeur de comptabilité et finance, Kedge Business School, et Yves Rannou, professeur de finance, ESC Clermont Business School, Revue Banque n° 850 bis, décembre 2020, p. 48.Soutien et relance en même temps
Comme nous l’avons fait depuis le premier jour de la crise, nous adaptons et renforçons donc nos dispositifs de crise que sont le fonds de solidarité, l’activité partielle, les exonérations de charges sociales ainsi que les prêts garantis par l’État. C’est le soutien immédiat pour soutenir les entreprises face à la crise. Mais la relance ne s’est pas pour autant arrêtée. Elle a commencé depuis la rentrée et elle continue de se déployer à travers les différentes mesures de France Relance. Je pense notamment à MaPrimeRenov, à l’aide à l’embauche d’un jeune, aux projets de relocalisation industrielle ou encore à la rénovation thermique des bâtiments publics de l’État. Fin 2020, c’est environ 10 % du plan de relance qui sera déjà engagé. L’enjeu aujourd’hui est double : conjuguer soutien économique d’urgence et transformation de notre économie. L’un ne va pas sans l’autre. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des finances et de la relance, Revue Banque n° 850 bis, décembre 2020, p. 6.
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