Le déclanchement du plan Orsec, suite aux
fortes pluies enregistrées ces derniers jours au Sénégal, est le principal sujet au menu de la livraison de lundi de la presse quotidienne.
, plan orsec ,SENEGAL,PRESSE,REVUE,
Plan Orsec fait la Une des quotidiens
Revue de presse du 23 août
"Revoilà Orsec !", s’exclame Sud Quotidien, au sujet de la décision du ministre de l’Intérieur de déclencher le plan d’organisation des secours (Orsec), après les fortes pluies de ces derniers qui ont provoqué de nombreux dégâts à Dakar principalement et dans certaines localités de l’intérieur du Sénégal.
La manchette du journal traduit un ton presque familier qui suggère la récurrence des inondations depuis quelques années au Sénégal. "C’est pratiquement le cas chaque année. Il avait été déjà déclenché l’année dernière", note le journal dans ses pages intérieures, confirmant cette lecture de la situation.
"Sinistre destinée", se désole L’Observateur. "Cela continue de gronder de colère dans les quartiers inondés de la banlieue" dakaroise dont "les populations, encore dans le désarroi, ne ratent aucune occasion pour brûler des pneus, s’attaquer aux travaux initiés par l’Etat ou barrer la circulation", rapporte ce journal.
Cortège du ministre de l’Intérieur bloqué sur le péage
Situation que traduit la manchette suivante du quotidien Tribune : "La banlieue se révolte contre les inondations". "Le cortège du ministre de l’Intérieur bloqué sur le péage", signale Walfquotidien, au sujet de cette révolte des populations de la banlieue dakaroise.
Antoine Félix Diome, en visite "dans les zones englouties par les eaux de pluie (...), a pu mesurer la détresse des victimes", écrit Walfquotidien. "Des manifestants venus de Lansar, Tivaouane Diacksao et Diamaguène bloquent l’autoroute à péage. A Keur Massar, des sinistrés barrent la route et brûlent des pneus", écrit Libération.
"Les populations se rebellent, Antoine Diome patauge" (Les Echos), mais également "écoute et promet" des solutions (Source A). Le Soleil assure que l’Etat "mobilise de gros moyens", dont "120 motopompes et une cinquantaine d’hydrocureurs (...)".
De plus, "27,8 milliards de francs CFA (ont été) dégagés cette année pour lutter contre les inondations", sans compter que "2,8 km de canalisation primaire de gros diamètre, 3,2 km de réseaux secondaires et de bassins (ont été) réalisés à Keur-Massar", quelque part le département le plus touché à Dakar, rapporte Le Soleil.
Efficacité de l’action publique attendue sur le terrain de la gestion des inondations
Le journal cite le ministre de l’Intérieur selon lequel au regard de tous ces moyens mobilisés, l’Etat s’attend à "une efficacité de l’action publique" sur le terrain de la gestion des inondations.
Un paradoxe pourtant relevé par Lii quotidien. Pour "des milliards dépensés, des larmes à flots", constate le journal. "Pompe à fric", renchérit le journal Le Quotidien, qui fait savoir que "près de 1000 milliards" ont été investis en 16 ans dans la gestion des inondations.
"Ça pourrait être le tube de l’été si les Sénégalais avaient la tête à la fête : pluies, réunions d’urgence, plan Orsec. Depuis 2015, plus de 1.000 milliards sont annoncés pour une solution définitive" à cette problématique.
Alors, serait-ce donc sur le terrain une simple "opération de rafistolage", comme le laisse entendre le quotidien Kritik’. En tout cas, le Plan décennal de lutte contre les inondations, lancé en 2012, "n’est pas arrivé à ses fins", affirme le même journal.
Efforts consentis et un programme exécuté
Il ajoute : "Neuf ans après la décision politique d’éradiquer le fléau (des inondations, NDLR) surtout en banlieue" dakaroise, "l’Etat avoue son échec, malgré des efforts consentis et un programme exécuté à coup de centaines de milliards F CFA".
C’est que les inondations "sont un problème mondial, à l’image de la Covid-19", fait valoir Alioune Fall, ministre conseiller du président de la République, dans des propos rapportés à sa Une par Vox Populi.
"On peut comprendre la colère des jeunes née de la détresse des inondations. Ils sont entendus et devraient maintenant envisager d’accompagner les efforts déployés par l’Etat pour les sortir de l’eau", ajoute-t-il.
De fait, le ministère des Finances à lui seul, a mobilisé "27,8 milliards sur fonds propres" dans le cadre de la lutte contre les inondations, indique le quotidien L’As, précisant que dans la banlieue dakaroise, les services compétents se sont réunis avec le ministre de l’Intérieur pour faire l’état des lieux.
Les stratégies arrêtées "permettront de soulager urgemment les populations sinistrées", soutient L’As, le quotidien L’Info insistant malgré tout sur la "détresse" et la "colère des sinistrés".
Sinistrés n’ont que leurs yeux pour constater les dégâts et leur voix pour
"De Grand-Yoff à Keur Massar, en passant par Pikine, Diamaguène, Guédiawaye....les sinistrés n’ont que leurs yeux pour constater les dégâts et leur voix pour cirer leur détresse et leur colère", écrit L’Info.
En plus de sujets relatifs aux inondations, quelques quotidiens s’intéressent à l’actualité politique et aux prochaines élections locales, avec le lancement officiel de la plateforme "Ablaye Dakarako Soxla", pour porter la candidature du ministre de la santé et de l’Action sociale à la mairie de Dakar.
A lire aussi
"Dakar installe Diouf Sarr", titre par exemple le quotidien Kritik’. "Diouf Sarr prend une longueur d’avance" sur ses rivaux de la mouvance présidentielle, estime Les Echos.
Walfquotidien, soulignant que plusieurs coalitions sont en gestation au sein de l’opposition en perspective de ces élections, évoque une "stratégie perdante" des partis concernés.