Barack Obama a profité de son passage sur la BBC pour tirer son analyse des réseaux sociaux. Entre fake news et hashtags engagés, il appelle les internautes à accompagner cette prise de parole d'une action concrète sur le terrain, tout en reconnaissant la part de responsabilité des personnalités influentes dans ce mouvement.
Pour Barack Obama, les réseaux sociaux peuvent nuire aux débats publics et amener les internautes à se retrouver « confortés » dans des « réalités différentes » par des informations qui favorisent leurs préjugés.
Dans une interview atypique pour la BBC, réalisée par le prince Harry, l’ancien président américain — qui compte plus de 98 millions d’abonnés sur Twitter, soit près du double du total actuel de son successeur Donald Trump — analyse les bienfaits et les dangers des plateformes comme Facebook et Twitter à l’heure des fake news.
« Il faut s’assurer qu’on ne pense pas qu’envoyer un message porteur d’un hashtag suffit à provoquer un changement. Il peut s’agir d’un moyen efficace pour provoquer une prise de conscience mais il faut aussi aller sur le terrain et agir concrètement » explique ainsi Barack Obama, alors que des hashtags comme #Metoo ou encore #Balancetonporc ont récemment prouvé que cette libération de la parole sur un sujet comme le harcèlement sexuel pouvait s’accompagner de conséquences concrètes.
OBAMA S’ESTIME CONCERNÉ
L’ancien président affirme que les personnalités ont un rôle important à jouer en la matière : « Tous ceux qui exercent une influence, comme nous, doivent trouver les moyens de recréer un espace commun sur Internet ».
Il appelle ainsi à favoriser la « diversité des opinions » sur le web et estime que « les réseaux sociaux sont un outil très puissant pour réunir les personnes qui partagent un intérêt commun mais il est important qu’elles se rencontrent hors-ligne. »
En novembre dernier, lorsqu’il était encore en poste, Barack Obama dénonçait déjà le phénomène de la désinformation sur Facebook, soupçonnée d’avoir joué un rôle important dans la victoire de Donald Trump.