Des sous-vêtements anti-viol avec décharges électriques

Sous-vêtements anti-viol. Pour éviter les agressions sexuelles, trois étudiants indiens ont inventé des sous-vêtements qui envoient des décharges électriques au violeur et des messages à la police en cas d’attaque. L’objet se dénomme «SHE».

Comprendre: Society Harnessing Equipment et traduire: «Équipement de maîtrise sociétal».

En vérité, c’est un harnachement de sécurité conçu pour les femmes afin de repousser les violeurs. Les trois étudiants ingénieurs de la Sri Ramaswamy Memorial University de Chennai, en Inde du Sud ont exposé leur prototype sur le site Techpedia.in .

Sous la dentelle, GPS et GSM

Ces sous-vêtements «high-tech» serviraient de gilet pare-viol aux femmes .Des capteurs de pression sont placés sur la poitrine, là où l’agresseur attaque en premier. Dès lors, ils envoient des décharges électriques de 3800 kWh, jusqu’à 82 fois.

La femme est-elle aussi touchée? Les risques la concernant ne sont pas mentionnés. Mais dans tous les cas, la famille et la police sont alertées grâce au système GPS et GSM intégré dans les sous-vêtements pour venir la secourir.

«Nous avons découvert que le monde réel était cruel, expliquent les inventeurs sur le site Techpedia.in. Alors que les législateurs mettent des lustres à adopter des lois, et même après les nouvelles règlementations, les femmes ne sont pas en sécurité en Inde. Par conséquent, nous avons lancé un concept d’ auto-défense qui protège les femmes contre le harcèlement domestique, social et professionnel» .

«La personne qui tentera de molester une fille recevra le choc de sa vie», a expliqué la jeune Manisha Mohan, une des créateurs de l’objet. D’après eux, cet objet peut «libérer les femmes de situations rencontrées dans le bus, les lieux publics».

Ils pensent à une commercialisation dès ce mois-ci.

Aux femmes de s’harnacher, aux hommes de craindre

D’après Julie Muret, porte-parole du collectif Osez le Féminisme, l’initiative est intéressante mais la démarche erronée.

«La solution contre le viol ne réside pas dans des mesures sécuritaires et des gadgets mais dans la sensibilisation des hommes, qui doivent comprendre que quand c'est non, c’est non».

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Au sujet du «SHE» (Sous-vêtements), elle défend que «ce n’est pas aux femmes de déployer des stratégies pour se protéger. Un viol n’est pas une prise de risque de leur part mais la faute d’un auteur de violence. Les femmes ne doivent pas changer de comportement par peur d’être violée, on a le droit de s’habiller comme on veut et se balader dans la rue. Il ne faut pas tomber dans la paranoia et la peur».

La porte-parole ne croit pas au succès d’un tel gadget. «Il y a quelques années une Australienne avait inventé une espèce de préservatif féminin pour accrocher et blesser le sexe du violeur. Il fallait aussi le porter tout le temps. Ca n’a pas rencontré un engouement mondial...», dit-elle, ironique.

Sous-vêtements anti-viol

Elle salue tout de même l’intérêt des jeunes Indiens pour cette question, dans un pays où «il y a eu un vrai déclic, une prise de conscience. Même les hommes ont dit “ca suffit”» après le viol collectif d’une étudiante.

L’agression et la mort de la jeune indienne des suites de son agression avait mobilisé l’opinion.

En France, un viol a lieu toutes les sept minutes. Chaque année, 75.000 femmes en sont victimes.

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