Elections municipales françaises de 2020. Deuxième grand rendez-vous électoral de l'ère Macron, les municipales auront lieu les 15 et 22 mars 2020. Quelque 500.000 conseillers municipaux seront élus. Quel est le mode d'emploi du vote ? Quels sont les enjeux pour les partis ? Explications à moins de deux mois du scrutin.
Les élections municipales des 15 et 22 mars 2020 - deuxième rendez-vous électoral du quinquennat Macron après les européennes de mai 2019 -, seront un test de la capacité de La République En marche à s'implanter localement et de la résistance des maires sortants.
Les Français éliront plus de 500.000 conseillers municipaux, qui désigneront ensuite les maires de 34.970 communes.
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Le scrutin mode d'emploi :
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Les élections municipales auront lieu les dimanches 15 et 22 mars 2020. Les électeurs sont appelés à élire plus de 500.000 conseillers municipaux, qui ensuite éliront eux-mêmes le maire de la commune au sein du Conseil municipal. Les électeurs des villes de plus de 1.000 habitants désigneront aux mêmes dates leurs conseillers communautaires (qui siègent aux communautés de communes).
Les maires, personnalités politiques préférées des Français
A noter que les ressortissants d'un autre Etat membre de l'Union européenne peuvent voter et sont éligibles aux élections municipales, à condition d'être inscrits sur les listes électorales complémentaires.
Dernière ligne droite pour s'inscrire sur les listes électorales
Les dates clefs
7 février 2020 : date limite de demandes d'inscription sur les listes électorales
27 février : fin des dépôts de candidatures
2 mars : ouverture de la campagne électorale officielle
15 mars : premier tour
22 mars : second tour
au plus tard le 29 mars : premier conseil municipal, qui élit le maire et ses adjoints.
Les conseillers municipaux sont élus pour six ans, selon un mode de scrutin complexe, à la fois majoritaire et proportionnel, qui dépend de la taille de la commune. Les listes doivent comporter autant de noms que de sièges à pourvoir et être paritaires hommes/femmes.
Le mode d'emploi très complexe des élections municipales
Pour la première fois, les électeurs de la métropole de Lyon éliront le même jour leurs conseillers métropolitains. Depuis le 1er janvier 2015, le conseil de la métropole de Lyon s'est substitué au conseil communautaire de la Communauté urbaine de Lyon et, sur le territoire métropolitain, au Conseil départemental du Rhône. Ses 150 membres seront élus au suffrage universel direct.
Les chiffres clefs
34.970 communes début 2019, soit environ 1.800 de moins que lors des municipales 2014
42 communes de plus de 100.000 habitants
Plus de 30.000 communes de moins de 3.500 habitants
1.266 groupements de communes et intercommunalités
Seuls 17 % des maires sont des femmes
65 % des maires sortants ont plus de 60 ans
80 % des élus municipaux sont bénévoles
Promis par l'exécutif à l'issue du grand débat national et la crise des « gilets jaunes », le projet de loi « Engagement et proximité », définitivement adopté par le Parlement mi-décembre, vise à faciliter la vie des élus, dans l'objectif d'encourager les candidatures aux municipales.
DOSSIER Une loi pour faciliter le mandat des maires
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Le gouvernement a décidé de ne pas attribuer de couleur politique aux candidats sans étiquette dans les communes de moins de 9.000 habitants. Une décision dénoncée par les différentes oppositions, qui évoquent une « minable manipulation ». Le « nuançage » consiste à attribuer une couleur politique aux candidats ayant déposé une liste « sans étiquette », par exemple « divers droite «, « divers gauche «, « centriste »… Une pratique contestée par nombre d'élus qui ne se retrouvent pas dans les nuances qui leur sont accolées. Il était jusqu'à présent pratiqué dans les communes de plus de 1.000 habitants.
Pourquoi la circulaire Castaner sur le « nuançage » fait polémique
L'Etat ne va plus attribuer de couleur politique aux candidats des petites communes
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Les enjeux pour les partis
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Déficit d'implantation locale, divisions, étiquettes politiques nationales carbonisées… Les élections municipales s'annoncent à hauts risques pour toutes les formations politiques. A moins de deux mois de l'échéance, aucune ne paraît assurée de tirer son épingle du jeu. Or, pour tous, l'enjeu est loin d'être anecdotique.
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La République En marche, dont l'enjeu est de s'implanter dans les territoires, a revu ses objectifs à la baisse. Sur fond de défiance envers l'exécutif, le parti dit aborder le scrutin avec « humilité » en se refusant à tout objectif de prise de mairie et vise 10.000 élus municipaux, contre 2.000 actuellement. Avec un autre scrutin dans le viseur : les sénatoriales pour l'instant prévues en octobre 2020, puisque le corps électoral choisissant les sénateurs est composé à 95 % de délégués des conseils municipaux.
Beaucoup de ministres hésitent encore à se frotter au terrain
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Balayés aux européennes, Les Républicains doivent montrer qu'ils disposent encore d'un socle local. Ils tenteront de conserver leurs fiefs - Marseille, Bordeaux, Toulouse… - et le maximum de villes de plus de 30.000 habitants prises à la gauche en 2014. Mais de nombreux sortants évitent d'afficher l'étiquette LR et le parti doit endiguer la fuite de ses élus « Macron-compatibles » vers LREM.
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Ce qui attend Christian Jacob à la tête de LR
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Au Parti socialiste, après les déroutes de la présidentielle, des législatives et des européennes, ce scrutin est aussi celui de la survie. Soit les socialistes parviendront à conserver leurs fiefs (Paris, Lille, Rennes, Nantes…) et leur ancrage territorial, soit ils se verront réduits au rôle de supplétifs.
Le PS, qui gère encore 225 villes de plus de 10.000 habitants (sur 900), dont 12 de plus de 100.000 habitants, veut montrer qu'elle reste, sur le terrain, la première à gauche en nombre d'élus.
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ANALYSE Le PS à la recherche du monde perdu
Les municipales, un « enjeu prioritaire » pour le PS
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Les écologistes, convaincus que leur heure est enfin venue après avoir été une force d'appoint au PS, veulent enchaîner un deuxième scrutin positif, après des élections européennes réussies en mai 2019 (13,5 %).
Les grandes ambitions écologistes
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Le Parti communiste, qui détient encore une vingtaine de villes de plus de 30.000 habitants, veut également rassembler à gauche. mais le communisme local s'effrite à chaque élection. Après le cavalier seul raté des européennes, La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon fait profil bas aux municipales en s'intégrant à des collectifs citoyens et en renouant discrètement avec les formations de gauche.
Les gauches se préparent à une guerre fratricide
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Pour le Rassemblement national aussi le scrutin s'annonce moins favorable que les européennes. Il s'agit surtout pour l'ex-FN de s'implanter davantage, en irriguant autour de la dizaine de villes déjà conquises, dans ses bastions du Nord-Pas-de-Calais et du pourtour méditerranéen. Le parti mise sur des personnalités extérieures, comme à Paris, à Carpentras ou à Perpignan, où l'ancien compagnon de Marine Le Pen, Louis Alliot, se présente sans étiquette.
Les municipales, une étape dans la conquête du pouvoir par Marine Le Pen
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Les matchs à suivre
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Comment se présente le scrutin à Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Nice, Strasbourg, Reims, Nantes, Rennes, Grenoble et Perpignan ? Qui sont les candidats en lice dans ces grandes villes ? Quelles sont leurs chances de l'emporter ?
A lire >>> Notre DOSSIER sur les matchs à suivre dans les grandes villes .
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