Réserve naturelle de Monterrico au Guatemala : Quel «prix» donner à la nature pour mieux la préserver?

Réserve naturelle de Monterrico au Guatemala. Faut-il donner un « prix » à la nature pour stopper sa destruction ? C’est l’une des questions débattues au Congrès mondial de la nature qui se tient à Marseille jusqu’à la fin de la semaine. ,Réserve naturelle ,Réserve,climat,environnement, naturelle,Monterrico ,Guatemala,économie,ÉCONOMIE,ÉCONOMIE,ENVIRONNEMENT,

Réserve naturelle de Monterrico au Guatemala

Wall Street a déjà un début de réponse avec la récente création de fonds d’investissements dédiés à la protection de l’environnement. Cette année, plusieurs banques, la britannique HSBC ou la suisse Lombard Odier, se sont associées avec d’autres entreprises financières dans une alliance pour lever 10 milliards de dollars d’ici l’an prochain dans des projets cherchant à protéger ou à réparer la nature. Cela passe par le rachat de terres à l’abandon pour les revaloriser, jusqu’à des investissements dans la pêche durable ou la production durable de matières premières.

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Longtemps considérées à tort comme inépuisables et donc gratuites, les ressources de notre planète ont une valeur inestimable, qu'on a oublié de quantifier et de monétiser.

Des initiatives à la hauteur des enjeux ?

Le marché de la nature est encore embryonnaire. À titre de comparaison, chaque année les États, les organisations internationales et le secteur privé dépensent globalement au moins 80 milliards de dollars pour préserver ou réparer l’environnement, et cela est encore insuffisant pour endiguer la chute rapide de la biodiversité. Et surtout, les pouvoirs publics continuent de subventionner des activités mortifères pour notre environnement. Un exemple avec les subventions au carburant issus des hydrocarbures. En début d’année, l'économiste britannique Partha Dasgupta, sollicité par le gouvernement du Royaume-Uni, a rendu un rapport sur « l’économie de la biodiversité » qui a permis une prise de conscience. Ce rapport sert aujourd’hui de base aux débats et aux initiatives sur le prix de la nature.

Comment faire pour fixer le « prix » de la nature ?

Quel est le prix d’un arbre ou d’une abeille ? On sait fixer le prix du produit qu’on peut en tirer, le prix du bois, du miel, mais le prix du service rendu à la nature est beaucoup plus difficile à quantifier. Le marché qui varie en fonction de l’offre et de la demande à l’instant T est-il le bon moyen de répondre à cette question, alors que les trésors de la terre sont encore trop souvent considérés comme des ressources gratuites dans lesquelles tout le monde peut piocher sans fin ? Des économistes travaillent aujourd’hui pour mettre au point une comptabilité de la nature, en France, mais aussi aux États-Unis. Ces travaux doivent permettre d’établir un corpus commun.

Faire de la nature une marchandise comme une autre suffit-il à la protéger ?

Pas forcément. Des gouvernements peuvent privilégier d’autres priorités. L’emploi et la croissance sont souvent les moteurs des investissements dans les infrastructures. Comme des aéroports ou des routes qui peuvent être très destructeurs pour la biodiversité.

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Il est préférable d’avoir des lois qui interdisent les projets nocifs, insistent les défenseurs de la nature qui se méfient de cette financiarisation de leur cause. Cette approche a aussi l’inconvénient de masquer une question essentielle : qui va payer l’addition ? La pollution engendrée par l’élevage des crevettes est aujourd’hui largement documentée, mais elle n’est pas répercutée dans son prix. S’il venait à augmenter, pas sûr que le consommateur en achète et donc que l’activité résiste. D’après le Forum économique de Davos, la moitié du produit intérieur brut mondial dépend des ressources naturelles de la planète. Autant dire que donner le juste prix de cette exploitation abusive pour préserver les trésors de notre planète aura un impact colossal sur notre économie.

EN BREF

Hier, le bitcoin a perdu 10% de sa valeur alors qu'il accède pour la première fois au statut de monnaie officiel au Salvador. Beaucoup d'investisseurs ont acheté de la monnaie cryptée dans l'espoir de voir sa valeur propulsée par ce nouveau statut, pour mieux vendre dans la foulée. D'où ce décrochage brutal. C'est la plus forte baisse depuis la dégringolade du mois de mai. En France, c'est le prix du lait bio qui est en forte baisse. Les cuves de lait bio débordent, les entreprises laitières ont commencé à reconvertir les excédents en lait conventionnel et à pénaliser les producteurs. La coopérative Soodial a baissé de 25% la rémunération des éleveurs bio. Cela fait plusieurs mois que la demande est en berne. Aujourd'hui, le lait bio représente 15% du marché.

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