Revue de presse du 09 février 2021 : Les heurts consécutifs à la convocation d’Ousmane Sonko par la justice en exergue

Les quotidiens se sont surtout intéressés aux violences consécutives à la convocation de l’opposant Ousmane Sonko à la section de recherches de la Gendarmerie, à la suite des accusations de "viols répétés" et de "menaces de mort" dont le député est l’objet.

Des affrontements entre policiers et militants de M. Sonko ont eu lieu dans plusieurs villes du pays, après que le parlementaire a appelé ses partisans à protester contre ce qu’il considère comme une initiative de ses adversaires politiques cherchant à nuire à sa réputation et à abréger sa carrière politique.

Les faits dont il est accusé se seraient déroulés dans un "salon de massage" situé à Dakar. Adji Sarr, une employée dudit salon, a déposé auprès de la section judiciaire de la Gendarmerie une plainte contre le parlementaire et leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).

Elle déclare avoir été victime de "viols répétés" dont Ousmane Sonko serait l’auteur. En plus de "menaces de mort" venues du député arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019, derrière Idrissa Seck et Macky Sall.

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"Inadmissible !" s’exclame Le Soleil, au sujet des violences survenues lundi à la cité Keur Gorgui, le quartier d’Ousmane Sonko à Dakar, et dans plusieurs villes du pays. "On a assisté à une véritable guérilla urbaine. Rien et absolument rien ne peut justifier de tels actes de vandalisme", dénonce Le Soleil.

On apprend du même journal que l’Assemblée nationale a entamé une procédure en vue de la levée de l’immunité parlementaire de M. Sonko, afin que la section judiciaire de la Gendarmerie puisse légalement l’entendre sur les accusations de viol et de menaces de mort portées sur lui.

Heurts consécutifs à la convocation d’Ousmane Sonko

"Elle durera huit jours au moins, en cas d’acceptation de la requête par le bureau de l’Assemblée nationale’’, précise Le Soleil, concernant la procédure "enclenchée" pour la levée de son immunité parlementaire.

C’est "une folle journée d’intifada (révolte)" que les Dakarois ont vécue lundi, selon L’Observateur, qui annonce l’arrestation de 45 personnes, dont un "pyromane", lors des heurts.

"La journée d’hier a été (…) violente à Dakar. Les partisans d’Ousmane Sonko (…) ont déversé leur colère dans divers endroits de la capitale et se sont frottés aux forces de l’ordre. Les dégâts sont énormes", rapporte le même journal, publiant un reportage photo des heurts.

L’As, comme d’autres journaux, dresse le bilan des violences : "Plus de 40 personnes arrêtées et gardées à vue à la Direction de la sûreté urbaine (…) Sept véhicules brûlées (…) Le véhicule du ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, vandalisé…"

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Le même journal livre une analyse de l’affaire judiciaire concernant Ousmane Sonko. "Ne nous étendons pas (…) sur l’aspect moral de cette situation sordide, ce serait masquer l’information essentielle et principale qui ressort de ce vaudeville politique", écrit-il.

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"Ce serait rajouter du tragique au comique de cette situation que de procéder à l’arrestation et à l’emprisonnement de monsieur Ousmane Sonko", commente L’As, qui doute de la capacité de l’opposant à "mener le Sénégal vers un futur semé de graves et lourds enjeux".

"Furie et destruction", titre EnQuête, selon lequel M. Sonko "est désormais sommé de (…) se rendre à l’évidence d’un monde brutal, celui qui ne fait aucun cadeau aux ambitions cavalières et moralisatrices et guette le moment de les prendre au piège de leurs propres discours".

"Dakar tout feu, tout flammes", écrit WalfQuotidien, persuadé que, avec cette affaire judiciaire, le Sénégal va "vers une démocratie sans opposant".

"S’il y en a qui doivent se réjouir d’être Sénégalais, ce ne sont sans doute pas les opposants, car depuis bientôt neuf ans, le jeu favori du régime, c’est d’arrêter toute personne qui émerge", commente-t-il, faisant état de "symboles de la France saccagés" lors des heurts.

"Massés (…) devant le domicile de leur leader, les partisans de Sonko ont montré avec violence qu’ils n’avaient peur ni des forces de l’ordre, ni du Covid-19. En cassant des commerces et des biens appartenant à autrui, ils ont également prouvé qu’ils ne craignaient pas de plonger des familles innocentes dans le chômage, la pauvreté et la détresse. Un bon projet politique !", ironise Le Quotidien.

Heurts entre la police politiques et les étudiants à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar le 16 mai 2018, suite à la mort d’un étudiant lors d’une manifestation précédente. SEYLLOU / AFP

C’était l’"intifada à Dakar", raconte Le Témoin Quotidien, qui craint que la criminalisation du viol au Sénégal soit exploitée par une partie de la gent féminine à des fins mercantiles. "Nos juges semblent être les seuls à ne pas comprendre le business autour du viol, qui est devenu une arme pour nos dames", lit-on dans le même journal.

Le Témoin Quotidien déplore "une loi criminelle pour les hommes que nous sommes".

Tribune invite les jeunes à ne se préoccuper que de l’essentiel. "La jeunesse doit se préoccuper de son avenir (…) Soyons conscients des enjeux l’économie nationale", écrit-il.

"L’opposition s’érige en bouclier pour Sonko", affirme Sud Quotidien, relayant les réactions de plusieurs leaders de l’opposition et de la société civile, selon lesquels des adversaires politiques seraient à l’origine de cette affaire judiciaire.

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