Sénégal en eaux minérales : va-t-on se noyer dans le plastique ?

Le marché des eaux minérales est particulièrement dynamique au Sénégal. Les consommateurs se tournent de plus en plus vers l’eau en bouteille et de nouvelles marques naissent quasiment tous les jours. Pendant ce temps, bouteilles vides et gobelets jonchent le sol.

Les pénuries et la mauvaise qualité de l’eau du robinet au Sénégal ont entraîné une course effrénée des consommateurs vers les eaux en bouteille.

Kirène, La Casamançaise, Saly, Mana, Safy, O ’Royal, Soléa, Aïnou, Zahra, etc… Des eaux tirées directement du sous-sol sénégalais, de Keur Massar, Pout, Diass et Boucote, ou bien seulement traitées, avant d’atterrir sur nos tables.

Il n’y avait que de l’eau de Mont Rolland autrefois. Kirène, Safy et Fontaine viendront ensuite bousculer les acteurs de l’importation d’eau minérale en proposant une eau locale.

Les habitudes des Sénégalais changent progressivement, la classe supérieure d’abord, puis le reste de la population aujourd’hui.

Les bouteilles d’eau sont vendues entre 100 FCFA pour 500 ml et 1 000 FCFA pour les bidons de 10 l. Les bouteilles de 1,5 l coûtent entre 250 FCFA et 400 FCFA selon les marques.

LA GUERRE DES EAUX EN BOUTEILLE

Bouteilles design, slogans accrocheurs, prix compétitifs, les entreprises utilisent tous les moyens pour survivre dans ce qui ressemble aujourd’hui à une jungle.

Avec le boom que le secteur a connu ces dix dernières années, beaucoup de marques voient le jour, mais peinent souvent à résister dans le temps, permettant au groupe Kirène, présent depuis le début des années 2000, de garder la plus grosse part de marché, estimée à 70 % des parts du marché.

Pour garder son avance, elle a mis récemment sur le marché la seule eau gazeuse du Sénégal.

Un restaurateur confie : « Même si nous proposons plusieurs marques locales, les clients demandent surtout à avoir des bouteilles Kirène, par habitude. Mais la marque « La Casamançaise » commence à se faire un nom et que nous en commandons de plus en plus. »

Au niveau des grandes surfaces, le constat est le même : « Les eaux minérales locales sont appréciées par nos clients, Sénégalais ou étrangers. Sûrement parce qu’elles coûtent moins cher que les eaux importées. Nous écoulons surtout les bouteilles de Kirène, Casamançaise, Mana et O’Royale. »

La marque Kirène semble moins séduire qu’autrefois. Une cliente rencontrée dans un supermarché nous confie : « Avant, je n’achetais que de l’eau Kirène, mais depuis quelque temps, le goût laisse à désirer. Quand j’aile choix, je prends la Casamançaise ou Mana, car elles ont l’air meilleur. »

Certains ont décidé de commercialiser de l’eau purifiée. L’eau est achetée SDE (Société des eaux) avant d’être reminéralisée et mise en bouteille.

C’est le cas de la marque Aquaterra. D’autres ne la traite même pas et se contentent de la mettre en sachet ou même en pots de 25 cll.

L’EAU MINÉRALE, OUI MAIS…

L’eau en sachet ou bouteille fait désormais partie du quotidien sénégalais. Mais, alors que les sachets plastiques de faible micronage sont désormais interdits, l’impact sur l’environnement devient préoccupant.

Tous les jours, ce sont des centaines de milliers de bouteilles qui sont vidées – et de moins en moins recyclées dans les maisons _ et qui finissent dans la nature.

Alors que certaine pays se battent pour remplacer les bouteilles en plastique par des contenants en verre, nous sommes en train de nous noyer dans des océans de plastique..

L’eau minérale, oui, mais à quel prix ?

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne