Interviewer est au cœur du métier de journaliste. Quel que soit le media, c’est une pratique qui doit produire de l’information pour le lecteur, l’auditeur ou le téléspectateur. Ce jeu de questions/réponses est un échange asymétrique. L’interviewé apporte l’essentiel de l’information. L’intervieweur limite son temps de parole et s’impose par la pertinence de ses questions et de ses relances, par la qualité de son écoute et la clarté des reformulations.
IL CADRE L’INTERVIEW, ORIENTE ET RYTHME SON DÉROULEMENT.
Le rôle du journaliste est de mener l’interview et de respecter les contraintes du dispositif. Il doit :
- Annoncer les règles à l’interviewé :
– La durée de l’interview : le temps dont on dispose (pour la réalisation et pour la diffusion).
– Le type de dispositif : interview en direct ou interview montée.
– Le cadre de diffusion (Journal Télévisé, magazine etc…).
- Tirer le meilleur de l’interviewé :
– L’interlocuteur est un « habitué du micro ». Il développe un discours tout fait : le journaliste doit apporter la contradiction avec des informations précises et indiscutables préparées avant l’interview.
– La personne interviewée est intimidée par la situation d’interview ou choquée par un événement extraordinaire : le journaliste amorce l’interview par des questions simples, fermées et familières (l’âge, le domicile, le nom) et utilise si possible les mêmes mots que ceux de l’interviewé. Le journaliste doit aider l’interviewé sans jamais donner les réponses à la place de l’interviewé.
TECHNIQUES D’INTERVIEW.
- Ne pas mettre la réponse dans la question :
La question porte sur un sujet et la réponse de l’interviewé la complète par un propos.
Lorsque, le journaliste met la réponse dans sa question, l’interviewé n’a plus rien à ajouter.
- Reformuler la réponse pour le téléspectateur :
La reformulation d’une réponse sert de socle à la question suivante.
– Sur la forme, la reformulation sert de transition entre les questions et les réponses.
– Sur le fond, en reformulant les réponses trop longues ou trop techniques, le journaliste donne des informations claires au téléspectateur qui ne doit jamais perdre le fil de l’interview.
- Cadrer les questions :
Le cadrage est une phrase affirmative qui précède la question. Elle donne des informations qui précisent la question pour obtenir une réponse riche en informations inédites.
Exemple : Interview de Bill Clinton par le journal Le Monde :
J « Vous avez seulement cinquante-quatre ans, vous êtes au summum de vos possibilités, avec l’expérience et les contacts les plus incroyables qu’un homme puisse avoir, vous quittez vos fonctions. Qu’allez-vous faire de votre temps ? »
- Utiliser un mot-clé en fin de question :
L’interviewé est prêt à répondre dès qu’il entend le mot-clé qui résume à lui seul toute la question :
Ce que le journaliste rajoute à la suite du mot clé parasite la question et bloque la réponse :
- L « Quel est votre rôle/ …. (dans cette opération ?)
- J « Dans cette opération, quel est votre rôle ? »
RÉDIGER LES QUESTIONS SOUS FORME DE MOTS-CLÉS :
Le journaliste note ses questions sous forme de mots clé, sur une petite fiche ou dans la paume de sa main, facile à voir d’un coup d’oeil. Il évite ainsi les bruits de papier dans le micro, regarde l’interviewé et se concentre sur les réponses.