Les experts de l'OMS en Chine après la visite de l'exposition sur la réponse chinoise au Covid-19, à Wuhan. Après la fin de leur quatorzaine jeudi, les experts de l’OMS en Chine qui enquêtent sur l’origine du Covid-19 ont visité un hôpital de Wuhan, le premier à avoir accueilli des malades du coronavirus.
Du côté des autorités, qui restent extrêmement silencieuses sur le sujet tant il est sensible politiquement, le déplacement des experts de l’OMS en Chine « n’est pas une enquête », a précisé d’emblée vendredi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, refusant que son pays soit pointé du doigt.
Ainsi, l’emploi du temps précis des chercheurs de l’Organisation mondiale de la Santé est quasiment inconnu, seuls les messages sur les réseaux sociaux postés par l’OMS et ses employés en disent plus sur l’avancement de l’enquête. Le chef de l’équipe chargé d'enquêter sur les origines du Covid-19, M. Ryan, a uniquement précisé avoir « un emploi du temps très très chargé ».
Chine, Premier étape : le premier hôpital à avoir soigné des cas de Covid-19
C’est donc dans des conditions assez opaques que les enquêteurs se sont rendus ce samedi matin, sous bonne escorte et à distance de la presse, à l'hôpital Jinyintan de Wuhan, le premier à avoir accueilli des patients atteints de ce qui était, il y a un peu plus d’un an, « une mystérieuse pneumonie ».
Mais plus d’un an après le début de l’épidémie, devenue ensuite une pandémie mondiale, des doutes subsistent quant à l’intérêt des éléments que les enquêteurs seront en mesure de réunir. Toutefois, la visite a été une « occasion importante pour parler directement avec les médecins qui étaient sur le terrain à ce moment critique de la lutte contre le COVID! », a commenté sur Twitter Peter Daszak, un des membres de la délégation.
Dans la presse chinoise, cette visite passe presque inaperçue. Des médias tels que le GlobalTimes évoquent le déplacement de l’OMS et notamment l’intérêt des chercheurs pour le marché de Huanan, lieu fréquenté par plusieurs des premiers cas de Covid-19 détectés.
L'Organisation mondiale de la Santé a d’ailleurs tenté vendredi de tempérer les attentes autour de cette mission. « Je voudrais mettre tout le monde en garde : le succès dans une enquête sur une transmission de l'animal à l'homme ne se mesure pas forcément à trouver absolument une source lors de la première mission », a déclaré devant la presse Michael Ryan, le directeur des opérations d'urgence à l'OMS.
La communication ultra-contrôlée des autorités chinoises
En revanche, si il y a un sujet sur lequel les autorités chinoises ne sont pas avares de communication, c’est celui de leur réponse à la pandémie. Si le pouvoir communiste clôt le débat sur le début de l’épidémie, elle vante régulièrement sa victoire face au virus.
La Chine a pu limiter la contagion à moins de 90 000 cas et le nombre de décès à 4 636, selon le décompte officiel, tandis que le virus s'est répandu à la surface du globe, avec un bilan de plus de 2 millions de morts et certaines régions subissent encore de plein fouet la propagation de l’épidémie.
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Preuve de ses volontés de communication, une immense exposition, à laquelle les experts de l’OMS ont été conviées, a été mise en place à Wuhan à la gloire du Parti communiste et rend hommage aux sauveteurs chinois.
À l’intérieur, des dizaines de mannequins en combinaison de soignant accueillent les visiteurs, sous une mer de banderoles rouges. D'immenses portraits du président Xi Jinping dominent l'ensemble, tandis que des panneaux plus petits rendent hommage aux soignants qui ont succombé au virus.
(Avec AFP)