Le projet de la construction de l’hôpital remonte à 1862 et les travaux débutent en 1880 avec la fermeture de l’hôpital de Gorée soupçonné d’entretenir le risque épidémique suite à la tragique épidémie de fièvre jaune de 1878 qui frappa Gorée et Dakar, puis Rufisque et Saint-Louis et qui avait fait 750 décès. L’ANCIEN HÔPITAL MILITAIRE....
Hôpital principal de Dakar ou histoire d'hôpital colonial de 1908
Situé sur la presqu’île de Dakar, en bordure de l’anse Bernard, l’Hôpital fût inauguré en août 1884.
Il comprenait sept bâtiments à étages avec des arcades de briques qui se faisaient face, trois à trois et fut complété en 1897 par deux bâtiments de logements à deux niveaux.
Une galerie à arcades réunit ces deux constructions avec une façade tournée vers le Palais du gouverneur.
L’hôpital colonial en 1908
Ce premier ensemble de bâtiments constituant le noyau central de l’hôpital subsiste de nos jours et lui confère tout son charme.
À partir de 1898, l’Hôpital Militaire s’agrandit. Il se complète d’annexes : cuisines, lingerie, chapelle, morgue.
Avec l’épidémie de fièvre jaune de 1900, de nouveaux bâtiments furent construits pour renforcer le Lazaret de la Quarantaine du Cap Manuel et abriter les contagieux.
On construisit aussi des logements pour les tirailleurs et les infirmiers sénégalais entre l’hôpital et la rue Paul Doumer (où se trouve un baobab maintenant centenaire) au-dessus de la corniche. Ils existent encore en l’état sous l’appellation de « Camp des Mariés ».
L’hôpital cotoyait les greniers à mil
DES AGRANDISSEMENTS ENTRE 1922 ET 1930
La deuxième grande période architecturale se situe entre 1922 et 1930 avec la construction de quatre bâtiments dans le pur style colonial :
- le magnifique bâtiment à étage de la Maternité en 1922,
- la Pharmacie d’Approvisionnement des Troupes de l’AOF surélevé d’un étage de ’logements en 1923,
- la fermeture du parc intérieur avec une galerie en cloître à deux niveaux reliant les bâtiments centraux et les sept bâtiments latéraux en 1927,
- le Pavillon des Dames (devenu Service Boufflers) en 1930.
L’hôpital principal au début du XXe siècle.
Le bâtiment au premier plan sera remplacé par le building administratif
Pendant la dernière période de l’Afrique Occidentale Française (AOF), de nouvelles infrastructures furent réalisées, délaissant le style colonial et prenant le tournant de la modernité.
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En 1940, le Médecin-Colonel Huart fit aménager un bloc opératoire souterrain qui reçut les blessés de l’opération « anglo-gaullliste » sur Dakar et fût abandonné après les combats.
En 1941, le Gouverneur général Brévié fait construire une garderie d’enfants qui portera le nom de son épouse Marie-Louis et qui constitue la partie centrale de l’actuelle clinique Brévi.
En 1957, la Pédiatrie qui comptait 67 lits à l’époque est construite sur deux étages avec une conception moderne et européenne rompant avec le charme des bâtiments antérieurs.
L’hôpital colonial en 1908
L’ÉVOLUTION DU STATUT DE L’HÔPITAL
L’Ambulance militaire » de 1880 devient « Hôpital militaire » à partir de 1890. La création de l’A.O.F.en 1895 et l’élévation de Dakar au rang de capitale de l’AOF lui conféreront un statut privilégié qu’il conservera quand Dakar devient capitale du Sénégal.
Le « Règlement de 1912 » qui définit le fonctionnement des hôpitaux d’Outre-mer, rattachera l’établissement devenu « Hôpital Colonial » au Gouverneur Général de l’A.O.F et lui assigne comme mission le traitement des malades et blessés de toute catégorie à l’exception de ceux qui relèvent de l’assistance médicale gratuite pris en charge par l’Hôpital Central Indigène (actuel hôpital Aristide Le Dantec).
Il reçoit des malades de tout le Sénégal, de la Mauritanie, du Soudan et les médecins appartiennent au corps de santé colonial.
L’appellation d’ « Hôpital Principal », correspondant à son niveau hiérarchique dans l’organisation sanitaire, vient de ce règlement.
Hôpital principal - La maternité construite en 1922
En avril 1958, par une convention passée entre le Président du Grand Conseil de l’AOF. et le Haut Commissaire de la République, l’Hôpital Principal est reversé au budget de la France d’Outre-Mer, mais il conserve son statut d’hôpital militaire français jusqu’en 1971, onze ans après l’indépendance du Sénégal.
En 1971, une convention signée entre la France et le Sénégal place l’Hôpital Principal sous la double tutelle des Forces armées sénégalaises et de la République française.
Les terrains, les bâtiments et le matériel sont transférés au Sénégal et la France en assure la gestion, sous tutelle du Ministère de la Coopération.
Un accord d’établissement rédigé en accord avec les représentations syndicales et qui en fixe les modalités de fonctionnement est toujours en vigueur en 2004.
Dans le cadre de la politique sanitaire nationale, l’Hôpital Principal se voit chargé de la fonction d’Hôpital d’Instruction du Service de Santé des Armées sénégalaises pour la formation des premiers médecins militaires dont il assure la préparation aux différents niveaux de spécialisation, mais aussi de la formation continue des personnels paramédicaux.
Le 24 décembre 1999, un nouvel accord de coopération signé entre le Sénégal et la France transfère définitivement toutes les responsabilités et en particulier financières aux autorités sénégalaises.
Cette nouvelle convention précise les nouvelles modalités de coopération concernant l’Hôpital Principal. Elle marque le début d’une nouvelle ère pour l’hôpital.
Avec la loi 2000-01 du 10 janvier 2000, portant réforme hospitalière, L’Hôpital Principal de Dakar devient, au même titre que tous les autres hôpitaux du pays, un Établissement public de santé, mais avec un statut spécial. Il reste sous la tutelle du Ministère des Forces armées.
Entrée de l’Hôpital principal en 2015
En 2004, trois ans après le changement de statut, et conformément aux objectifs de l’accord de 1999, l’Hôpital Principal acquiert son autonomie avec ses avantages, mais aussi ses contraintes.
La plupart des postes de chef de service et de chef de département sont maintenant tenus par des officiers sénégalais.
Les personnels paramédicaux et des services communs sont essentiellement civils et sénégalais.
Une collaboration entre les cadres sénégalais et français (19 coopérants) permet une émulation scientifique de bon aloi.
Source : Site de l’hôpital principal de Dakar