La Cour de cassation a validé le 22 mars 2016, l’ensemble des écoutes entre Nicolas Sarkozy et son avocat Me Herzog. Cette décision ouvre la voie à un procès et compromet les ambitions politiques de Nicolas Sarkozy. [Infographie] Nicolas Sarkozy, l'homme «d'affaires» !
Nicolas Sarkozy, l'homme «d'affaires» !
L'ancien président de la République, mis en examen pour « corruption et trafic d'influence », avait tenté d'obtenir des informations sur la procédure judicaire de l'affaire Bettencourt auprès d'un haut magistrat.
Dans une infographie, RFI fait le point sur les affaires judiciaires dans lesquelles Nicolas Sarkozy est cité.
Mise en examen
Les écoutes téléphoniques
La mise sur écoute de Nicolas Sarkozy et de son avocat, Me Thierry Herzog, lors de l’enquête sur le supposé financement libyen de la campagne de 2007, révèle que Nicolas Sarkozy utilisait un téléphone secret au nom de Paul Bismuth.
Les écoutes de cette ligne secrète vont mettre en évidence une tentative d'intervention auprès du haut magistrat, Gilbert Azibert.
Nicolas Sarkozy a tenté d’obtenir auprès de ce dernier, des informations couvertes par le secret professionnel dans l’affaire Bettencourt, en échange d’une affectation à Monaco.
L’ancien président est mis en examen le 2 juillet 2014 pour « trafic d’influence et corruption active ».
La Cour de cassation a validé le 22 mars 2016, l’ensemble de ces écoutes. Cette décision ouvre la voie à un procès et compromet les ambitions politiques de Nicolas Sarkozy.
L’affaire Bygmalion
Le 16 février 2016, Nicolas Sarkozy est mis en examen pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012.
Les comptes de campagne auraient été truqués pour dissimuler l’explosion du plafond légal des dépenses de 22,5 millions d’euros.
La société de communication Bygmalion avait mis en place un système de surfacturations. Elle était chargée d’organiser les meetings de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
Au total, le dépassement des frais du plafond des frais de campagne s’élèverait donc à près de 30 millions d’euros.
Affaires en Cours
Les sondages de l’Elysée
L’Elysée, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, a conclu des contrats, sans appel d'offres, avec neuf instituts de sondages, notamment avec la société Publifact de Patrick Buisson alors conseiller du président.
Début février 2016, plusieurs proches de Nicolas Sarkozy ont été mis en examen, notamment Claude Guéant, l’ancien secrétaire général de l’Elysée et Emmanuelle Mignon son ex-directrice de cabinet.
Le financement libyen
Des juges enquêtent depuis avril 2013 sur des accusations de financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy par le régime libyen de Mouammar Kadhafi.
Voyages en jet
Les juges du pôle financier de Paris enquêtent depuis 2014, sur trois voyages en jets privés effectués par Nicolas Sarkozy et facturés à la société Lov Group, appartenant à son ami Stéphane Courbit.
L’enquête est close depuis novembre 2015, l’ancien président de la République n’a pas été mis en examen.
L’arbitrage Tapie
Nicolas Sarkozy aurait eu un rôle controversé, en juillet 2008, dans l’arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la revente de la société Adidas.
L'homme d'affaires a reçu 403 millions d’euros. Les juges enquêtent sur l’entourage de Nicolas Sarkozy.
A lire aussi
Ses agendas saisis lors de l’affaire Bettencourt ont révélé qu’il avait reçu à plusieurs reprises Bernard Tapie à l’Elysée.
Christine Lagarde, ancienne ministre de l’économie de Nicolas Sarkozy, a été mise en examen en août 2014 pour « négligence » dans l’utilisation des fonds publics.
Non-Lieu
Le Kazakhgate
Les juges enquêtent depuis 2012 sur d’éventuelles rétrocommissions versées en France lors de la vente de 45 hélicoptères au Kazakhstan en 2010, pendant la présidence de Nicolas Sarkozy.
Le 4 avril 2012, Tracfin avait signalé au Parquet de Paris des mouvements de fonds suspects – plus de 300 000 euros – sur les comptes de Jean-François Etienne des Rosaies, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.
L'ancien président est soupçonné d'avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, Nursultan Narzerbaiev, pour adoucir le sort judiciaire de trois oligarques kazakhs poursuivis en Belgique.
Les pénalités de campagne
Un non-lieu général a été prononcé le 9 septembre 2015, dans l'affaire des pénalités imposées à Nicolas Sarkozy, mais payées par l'UMP, pour le dépassement de son plafond de dépenses de campagne en 2012.
Dans cette affaire, l'ancien président de l'UMP, Jean-François Copé, avait été mis en examen pour abus de confiance, tout comme l'ex-trésorière du parti, Catherine Vautrin. Nicolas Sarkozy avait été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté.