Les chefs d’Etat de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ont demandé vendredi la mise en place d’une transition civile d’une durée d’un an au Mali tout en mettant la levée progressive des sanctions imposées à ce pays au respect de la mise en œuvre des décisions de l’organisation sous-régionale.
Une transition civile n’excédant pas 12 mois et une levée progressive des sanctions en fonction de la mise en œuvre des décisions sont entre autres les conclusions du sommet extraordinaire de la Cedeao sur le Mali lues par le président en exercice de l’organisation régionale, le nigérien Mahamadou Issoufou.
Les chefs d’Etat de la CEDEAO se sont réunis en visio-conférence sur le Mali ce vendredi pour la deuxième fois depuis le coup d’Etat survenu le 18 août dans ce pays.
Dans son discours de clôture, le président du Niger, président en exercice de la CEDEAO a déclaré que le sommet a pris acte de la démission du président Ibrahim Boubacar Keita ‘’comme indiqué par le Médiateur qui a été chargé d’en informer la conférence’’.
Le sommet qui a également pris acte de la libération du président Keita ainsi que celle des autres officiels détenus a demandé aux responsables du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), la junte, ‘’d’engager une transition civile immédiatement en consultation avec la Cour constitutionnelle, les partis politiques et les organisations de société civile et tous les autres acteurs engagés’’, a-t-il indiqué.
Il a précisé que ladite transition civile doit prendre en compte la nomination d’un président de la transition, une personnalité civile, reconnue pour ses qualités professionnelles et sa probité intellectuelle et morale, sera chargée de diriger la transition’’. Il ‘’ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle’’.
Il y a aussi la nomination d’un Premier ministre civil, chef de gouvernement, qui est une personnalité reconnue ‘’pour ses qualités professionnelles et sa probité intellectuelle et morale".
La CEDEAO pour une transition de douze mois au Mali
Chargé de conduire le gouvernement sous la responsabilité du président de la transition, ce Premier ministre ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle, ont estimé les chefs d’Etat ouest-africain.
Les chefs d’Etat de la CEDEAO militent également pour la mise en place rapide d’un gouvernement pour ‘’faire face aux différents défis du Mali et, en particulier, préparer les élections législatives et présidentielles dans un délai de 12 mois’’.
Pour l’organisation sous régionale, ‘’aucune structure militaire ne devrait être au-dessus du président de la transition’’.
Le Sommet a décidé que les sanctions énoncées dans la déclaration au lendemain du putsch ‘’seront levées progressivement (…)’’, a annoncé le président Issoufou.
Pour la levée des sanctions, le Sommet ‘’appelle à la finalisation urgente d’un accord sur la transition politique entre la Cedeao et le Mali’’ et invite ‘’l’Union Africaine et les Nations Unies à endosser cet accord’’.
Les chefs d’Etat ont aussi décidé de mettre en place un Comité de suivi comprenant le Médiateur, le président du Conseil des ministres et le président de la Commission de la Cedeao. Il inclue les Représentants de l’Union africaine et des Nations Unies à Bamako.
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Selon le président Issoufou, ‘’ces mesures contribueront certainement à guérir le Mali des démons du putschisme’’.
Les chefs d’Etat feront le point le 7 septembre 2020 à Niamey lors du 57ème sommet ordinaire de la Cedeao.
’’Ce sommet nous permettra de faire le point par rapport à l’évolution de la situation au Mali et de prendre d’autres mesures, le cas échéant’’, a indiqué le président du Niger.
Mahamadou Issoufou a réaffirmé ‘’au peuple malien l’engagement de la Cedeao à ses côtés pour trouver et mettre en œuvre les solutions les meilleures pour la stabilité institutionnelle’’ du pays.
Ce vendredi, dans un communiqué, le président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), le colonel Kassimou Goita, a appelé à la tenue samedi dans la capitale malienne ‘’d’échanges sur l’organisation de la transition’’.
Le Conseil national de la société civile, le forum des organisations de la société civile, les mouvements signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, le groupement des partis politique de la majorité, le groupement des partis politiques de l’opposition, le groupement des partis politiques du centre, les partis politiques non alignés sont ainsi appelés à y participer.