Les Bourses européennes sont en repli à mi-séance mercredi et Wall Street est attendue proche de l’équilibre après avoir subi la veille sa quatrième baisse en cinq séances, les thèmes récurrents de la montée des tensions commerciales et de la régulation des hautes technologies ayant ravivé l’aversion au risque.
À Paris, le CAC 40 perd 0,92% à 5.068,57 points vers 10h55 GMT, après avoir inscrit un plus bas de sept mois à 5.038,12. À Francfort, le Dax cède 0,86% et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,19%. L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,57%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,71% et le Stoxx 600 de 0,6%.
Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent une hausse de 0,1% environ pour le Dow Jones, une quasi-stabilité pour le Standard & Poor’s 500 et un repli de l’ordre de 0,2% pour le Nasdaq.
Mardi, l’indice Nasdaq Composite a chuté de 2,93%, sa plus forte baisse sur une séance depuis le 1er février. Facebook a perdu 4,9%, Alphabet 4,47% et Twitter a décroché de 12% après une note du spécialiste de la vente à découvert Citron jugeant que le réseau social était la valeur “la plus vulnérable” à un renforcement de la réglementation sur les données personnelles.
Ce thème, qui a fait perdre à Facebook près de 15% de sa valeur depuis le début du mois, s’ajoute aux doutes sur le potentiel de la voiture autonome après plusieurs accidents (Tesla a chuté de 8,22% mardi) et aux craintes de montée des barrières douanières après les décisions récentes de la Maison blanche sur l’acier et l’aluminium d’une part, sur les importations chinoises d’autre part.
LA CHINE PRÉPARERAIT DES REPRÉSAILLES COMMERCIALES
Alors que l’espoir d’une solution négociée avait plutôt favorisé les marchés actions lundi et mardi, il s’est dissipé avec les informations de la presse chinoise selon lesquelles Pékin prépare des mesures de représailles pour porter “un rude coup” à Washington.De quoi relancer l’aversion au risque. En Asie, la Bourse de Tokyo et celle de Séoul ont cédé 1,34%, Shanghai 1,4%. L’indice mondial MSCI, qui regroupe 47 marchés développés et émergents, abandonne quant à lui 0,47%.
Au-delà de l’actualité, Mirabaud Securities note que ce repli marque la troisième “jambe” de baisse depuis la correction de fin janvier.
“Au niveau technique, le S&P 500 n’a pas réussi à passer au-dessus de sa fameuse moyenne mobile des 100 jours et se rapproche de celle de 200 jours qui est un support clé pour cet indice depuis 2016”, ajoute l’intermédiaire.
En Europe, le compartiment des hautes technologies est logiquement le plus touché, avec un repli de 2,09% pour son indice sectoriel Stoxx. Les spécialistes des semi-conducteurs AMS, Siltronic, STMicroelectronics et ASML perdent entre 4% et 8,2%.
L’évocation de représailles commerciales chinoises pénalise aussi les valeurs liées aux matières premières: le secteur des ressources de base abandonne 2,23%, le groupe minier Antofagasta 3,71%, ArcelorMittal 2,9%.
Exposé lui aussi au risque protectionniste, le compartiment automobile recule de 1,33%.
A la hausse, on retrouve logiquement les secteurs défensifs que sont les services aux collectivités (“utilities”) (+1,28%), l’agroalimentaire (+0,35%) et la santé (+0,52%).
Aux fusions-acquisitions, le groupe pharmaceutique britannique Shire bondit de 18,49%, le japonais Takeda ayant annoncé envisager une offre de rachat.
LE RENDEMENT À DIX ANS ALLEMAND SOUS 0,5%
L’aversion au risque s’accompagne d’une remontée de la volatilité (l’indice de volatilité de l’EuroStoxx bondit de près de 6%) et d’un reflux marqué des rendements obligataires: celui du Bund allemand à dix ans est repassé sous 0,5% pour la première fois depuis deux mois et demi et son équivalent américain, à 2,759%, est au plus bas depuis début février.
Du côté des devises, le dollar regagne un peu de terrain face aux autres grandes devises, à commencer par le yen, après être tombé mardi à un plus bas de six semaines. L’euro est ainsi revenu sous 1,24 dollar confirmant son repli après la flambée de lundi qui l’a portée à un pic d’un mois et demi.
Le billet vert pourrait réagir aux chiffres définitifs du produit intérieur brut (PIB) américain au quatrième trimestre, attendus à 12h30 GMT.
Le marché pétrolier, lui, baisse sur des prises de profit en attendant les chiffres hebdomadaires de l’Energy Information Administration (EIA) sur les stocks aux Etats-Unis. Le contrat mai sur le Brent, qui arrive à échéance jeudi, évolue sous le seuil des 70 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) sous 65 dollars.
Avec (Reuters)