Boucar Diouf, humoriste engagé à sa manière, ne s'est pas gêné pour presser de questions les ministres du gouvernement libéral du Québec présents sur le plateau de Tout le monde en parle, mais affirme qu'il ne se lancera pas en politique active dans un avenir proche pour des raisons familiales.
Celui qui publie des textes d’opinion sur des questions de société et de politique chaque semaine dans La Presse+ s’est vu poser la question par Guy A. Lepage lors de l'émission diffusée dimanche.
« La chose politique m’intéresse beaucoup, mais j’ai de jeunes enfants et je veux les voir grandir », a-t-il répondu.
Après son entrevue, c’était au tour du ministre des Finances Carlos Leitao et du président du Conseil du Trésor Pierre Arcand, venus pour parler du dernier budget de leur gouvernement, de répondre aux questions de Guy A. Lepage… et à celles de l’humoriste.
Boucar Diouf n’a pas manqué de critiquer la politique budgétaire du gouvernement libéral. Il s'est également insurgé contre la récente déclaration du ministre Leitao sur le « nationalisme ethnique » que prônerait la Coalition avenir Québec (CAQ), des propos qui alimentent la division dans la population, selon lui.
« Quand on prononce ces mots-là, ce qu’on dit indirectement aux gens, c’est que près des deux tiers de la population sont affiliés au nationalisme ethnique, et ça, ce n’est pas banal », a-t-il dit.
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Le rêve brisé de Martin Luther King à l’ère de TrumpEn visite sur le plateau de Guy A. Lepage pour présenter son quatrième spectacle d’humour, Magtogoek, Boucar Diouf a parlé de son attachement au Québec, la terre qui l’a accueilli.
Son identité d’aujourd’hui, affirme-t-il, il la doit à toutes les rencontres qu’il a faites dans la province, et particulièrement dans les régions de l’est, depuis son arrivée à Rimouski pour ses études en 1991.
Le Bas-Saint-Laurent est « son lieu de naissance, en quelque sorte » au Québec.
Son spectacle, dont le titre est le nom donné par les Algonquins au fleuve Saint-Laurent, témoigne de son amour pour le cours d’eau.
« Le fleuve, c’est l’artère principale. C’est le cœur, c’est le sang du Québec », croit-il.
Il admet toutefois qu’en vieillissant, il ressent de plus en plus l’attraction irrésistible qu’exerce sur lui sa terre natale, le Sénégal.
« C’est très difficile quand on a des enfants, on se réenracine quelque part ailleurs. Mais moi, ce que je fais, c’est que les enfants, je les emmène au Sénégal et je leur dis : "Voilà mon histoire à moi." »