L'expédition de mai 1859 et ses implications marque d'une pierre blanche la résistance sénégalaise du temps colonial. Les actions entreprises au Sine et au Saloum en 1859 ne sont compréhensibles que lorsqu'on les replace dans le contexte historique de la Sénégambie de la seconde moitié du XIXe siècle.
En effet, pendant cette période, précisément à partir de 1854, ce qui allait être la colonie du Sénégal entrait dans une nouvelle dynamique qui portait l `estampille du programme de Faidherbe.
Celui-ci se basait sur le principe qui stipulait « que la France ne pouvait rester, en présence d'un continent aussi vaste et aussi riche que l'Afrique, dans une position humiliante ; qu'elle devait accomplir là comme partout, sa mission providentielle et civilisatrice ».
Même si le traité de Paris du 30 mai 1814 restituait sans réserve à la France, tous les établissements qu'elle possédait à la côte occidentale d'Afrique, les deux grandes puissances impérialistes ( la France et L'Angleterre ) continuaient de mener une lutte éperdue d'influence pour la conquête des terres de la Sénégambie.
Cette lutte d'influence (expédition) qui a abouti en mai 1857 à la cession par les Français aux Anglais du comptoir d'Albreda, poussa la France « à chercher des compensations, pour cantonner l'influence de la Grande Bretagne dans sa rivière de Gambie ».
Expédition de mai 1859 et ses implications
Faidherbe rêvait à ce moment précis d'un vaste empire soudanais. Ce bâtisseur d'empire voulait faire flotter le drapeau français sur le maximum de terres africaines. Il envisagea la conquête du Cayor.
Mais pour contourner les difficultés d'intervention dans ce Cayor des Damel, une seule stratégie s'imposait pour lui : « isoler ce pays par le sud afin d'éviter en cas de conflit toute alliance du Cayor avec le Sine et le Saloum particulièrement ».
Cette politique d'isolement de Faidherbe fut l'un des principaux motifs invoqués pour justifier son expédition dans les pays sérères.
Mais la réalité fut tout autre.
Des perspectives commerciales furent l'une des raisons de cette intervention. Faidherbe lui-même écrit : « au Sine et au Saloum, les intérêts du commerce sont toujours la première préoccupation ».
Par sa position charnière entre le Saloum, le Baol, le Cayor et la mer, le Sine constituait un centre de gravité entre les pays wolofs d'une part, et les Etats multiethniques situés entre le Saloum et la Gambie d'autre part.
Ainsi la relative facilité de pénétration qu'offraient les estuaires ramifiés de ces fleuves (Sine et Saloum) conférait un intérêt nouveau à ces régions jusque-là négligées.
D'accès facile, le Sine, malgré son exiguïté, renfermait des terres fertiles et très favorables à la culture de l'arachide.
Et alors que dans certaines contrées du Sénégal l'arachide était transportée vers la côte à dos d'ânes et de chameaux, au Sine par contre les cours d'eau offraient beaucoup de possibilités pour le transport à pirogues vers les points de commerce.
D'ailleurs, le commerce de ce produit connaissait un essor fulgurant à cette époque. A Gorée seulement il passa de moins de deux millions de francs en 1840 à plus de dix millions en 1852.
Les motifs économiques furent donc très apparents dans cette entreprise.
Mais Faidherbe invoqua les « droits historiques de la France » impérialiste sur la Petite Côte par les hypothétiques traités Ducasse de 1679 qui établissaient la France « maître de la côte comprise entre le Cap-Vert et la rivière Saloum sur six lieues de profondeur ».
Faidherbe ne manqua non plus de justifier son action qui était conduite selon lui, pour mettre fin aux pillages des Ceddo qui infestaient la côte, créaient un climat délétère qui rendait la vie difficile aux traitants et empêchaient toute activité commerciale.
Cette situation était liée, selon Pinet-Laprade73(*), à la mauvaise foi des souverains locaux qui foulaient aux pieds les fameux et introuvables « traités » Ducasse.
A cette époque importante de l'histoire du Sénégal, le Sine était dirigé par un prince qui montra une volonté inébranlable d'assurer l'intégrité territoriale de la terre de ses ancêtres.
Ce fut Coumba Ndoffène Fa Maak Diouf à qui la pesanteur des traditions avait confié la délicate mission de ne rien aliéner de la souveraineté de son peuple. Toutefois, tout opposait Coumba Ndoffène aux français.
Ceux-ci estimaient qu'ils pouvaient construire en dur dans ce pays, que leurs commerçants devaient s'adonner librement au commerce sans payer des redevances aux chefs locaux.
Or tel n'était pas le point de vue de Bour Sine Coumba Ndoffène Faa Mak qui, pour entretenir la cour royale et l'armée du Sine, devait compter sur les impôts à payer aussi bien par les autochtones que par les commerçants étrangers.
Ces deux politiques antagonistes s'affrontèrent dans le cadre de deux expéditions qui firent sauter le verrou que constituaient le Sine et le Saloum en ouvrant aux français la route du Sud.
Faidherbe voulut supprimer les coutumes payées aux chefs locaux. Il s'inscrivait ainsi en porte-à-faux avec les principes du traité signé en 1849 entre le lieutenant de vaisseau Jaffrézic et le Bour Sine.
Par ce traité Bour Sine avait cédé à la France un minuscule terrain de cent toises75(*) carrées à Joal, pour l'établissement d'un comptoir moyennant paiement de coutumes. Faidherbe se fixa les objectifs suivants :
« Notre but, écrivit-il, est de traverser ces pays avec nos forces, de déclarer nuls les traits et conventions passés pendant les dernières années, pour la régulation des coutumes à payer aux chefs de ces pays en échange de la sécurité promise par ces derniers, et d'établir nos relations futures sur des termes nouveaux et plus dignes, qui devront être strictement observés ».
En mai 1859, une colonne sous les ordres du gouverneur Faidherbe...
C'est ainsi qu'en mai 1859, une colonne sous les ordres du gouverneur Faidherbe parcourait toute la côte comprise entre le Cap-Vert et Joal. Elle était composée des troupes de la garnison de St-Louis avec deux cent tirailleurs sénégalais, des artilleurs et des marins.
Elle déboucha sur Gorée par la mer où s'adjoignirent cent soixante hommes d'infanterie de marine et cent volontaires de Gorée recrutés par Pinet-Laprade. La colonne traversa le Cayor et à Dakar deux cent vingt cinq Lebous y furent incorporés.
Dans les premiers jours de sa marche vers le Sine, Faidherbe et ses troupes ne rencontrèrent aucune résistance sur le littoral.
Le 15 mai, la colonne arriva à Joal dans le Sine pour l'expédition. De là un détachement de l'armée remonta l'estuaire pour Silif et Fatick.
A Joal, la troupe rencontra pour la première fois, mais pour un temps éphémère une opposition : celle du Boumi Sanou Mone Faye.
La bataille de courte durée qui s'en suivit fut au détriment de ce dernier qui battit en retraite abandonnant à l'ennemi onze chevaux et deux prisonniers.
Cette première victoire aiguisa les appétits de Faidherbe qui eut la ferme ambition d'envahir tout le Sine. Le 18 mai, alors que le peuple Singandum baignait encore dans l'ambiance du réveil matinal, la colonne débarqua à Fatick.
Les guerriers du Sine, mobilisés par le son des Joung-Joung et embusqués dans l'épaisse forêt qui enveloppait Fatick, précisément à Logandème déclenchèrent les hostilités vers neuf heures.
Avec les modestes armes dont ils disposaient, les Sérères tinrent tête aux troupes françaises pendant longtemps.
Mais la supériorité matérielle détermina l'issue des combats. Après plusieurs assauts violents, la colonne battit « l'armée réputée invincible de ce pays ».
Le Bour Sine et ses Ceddo abandonnèrent le champ de bataille. Fatick fut incendié sur les ordres du gouverneur. Le 25 mai, la colonne retourna vers Joal.
Coumba Ndoffène percevant le péril qui guettait son pays sollicita un traité de paix.
Faidherbe l'imposa les conditions suivantes :
- « 1°- La reconnaissance des anciens droits français sur cette partie de la côte ;
- 2°- L'abolition de tous les impôts arbitraires auxquels étaient soumis les traitants français ; le seul droit à payer devant être de 3% sur les produits qui sortent du pays, et qu'ils soient perçus par un agent agréé par nous. Les produits qui ne font que traverser pour venir à nos comptoirs sont libres de tout droit de passage ;
- 3°-Que les sujets français habitant ce pays ne soient justiciables que des autorités françaises, même dans leurs différends avec les indigènes. C'est la politique de l'exterritorialité.
- 4°- Les Français ont seuls le droit de fonder des établissements dans ce pays notamment à Joal.
- 5°- Les Ceddo, les princes et tous les gens qui ne s'occupent pas de commerce seront expulsés des escales et des comptoirs réservés au commerce. »
Ces traités imposés au Bour Sine consolidèrent l'autorité française sur la Petite Côte. Ils donnèrent libre-cours aux activités commerciales des français établis sur cette zone.
Les commerçants y battirent en dur, des fortins furent édifiés à Joal et Sangomar. Les villages de Joal, Fajuc, Njuuk et Mburjuam passèrent sous la protection de la France85.
De pareils traités furent imposés au Bour Saloum. Par ces traités Faidherbe voyait l'horizon s'éclaircir devant lui.
Il avait de plus en plus la certitude que son rêve de cantonner l'influence anglaise en Gambie allait se réaliser et que le drapeau tricolore allait flotter sur cette terre rebelle du Sine. Il se rassurait davantage dans son dessein d'édifier un vaste empire colonial, au Couchant de l'Afrique.
Cependant, Coumba Ndofféne avait certes perdu la bataille de mai 1859 et accepté, malgré lui, les traités iniques qui lui furent imposés, mais il manifestait toujours une volonté inébranlable de contrôler tout son royaume sans concession aucune.
Ce désir ardent le poussa à remettre en cause les traités de 1859. Il revendiqua avec véhémence, en juillet 1860 les villages confisqués de force par la France.
Ainsi adressa-t-il au commandant de Gorée la lettre suivante :
- «Vous voulez prendre par la force Fadioudj, Mbourdiam et Ndiouk.
- Si vous m'empêchez de posséder ces trois villages, nous tuerons tout les blancs qui viendront dans notre pays (...).
- Après cela nous ne voulons ni or, ni argent, ni diamant ; nous ne voulons que les habitants de Diavalo [ Joal ] et de Fadioudj.
- Si vous prenez Diavalo, Fadioudj et Ndiouk, il y aura une grande guerre entre vous et nous jusqu'à ce que je les possède comme avant ».
Par cette lettre dans laquelle on sent l'amertume et la colère, le Bour Sine afficha son dessein de reprendre possession de ces villages pour y exercer son pouvoir et continuer d'y percevoir l'impôt.
Ainsi Coumba Ndoffène se montra plus exigeant envers les traitants de Fatick, il arrêtait les troupeaux de boeufs qu'ils dirigeaient vers Dakar, détruisait les champs d'arachide et perturbait le déroulement normal de la traite de 1860.
Aussi envoyait-il ses Ceddo réclamer l'impôt dans ces villages. Au Saloum également, on s'adonna aux mêmes actes.
Pour réprimer cette « déloyauté », Faidherbe mit sur place une seconde colonne expéditionnaire sous le commandement de Pinet-Laprade.
Cette colonne qui revenait d'une expédition punitive en Casamance marcha sur le Saloum le 3 mars 1861. Après avoir incendié Kaolack et pris en otage 150 personnes parmi lesquelles des membres de la famille royale du Saloum, elle se mit en marche pour Diakhao la capitale du Sine.
« Le 5 mars à sept heures du matin, écrit Pinet-Laprade, nous arrivâmes devant Diakhao, le roi nous offrit six boeufs pour la colonne et demanda une entrevue qui lui fut accordée ».
A Diakhao où Coumba Ndofféne, pour des raisons stratégiques, n'opposa aucune résistance, Pinet-Laprade exigea les conditions suivantes pour la paix :
- « 1°- reconnaissance du traité de 1859, principalement sur la cession de Joal et la construction d'une tour de garde à Fatick ;
- 2°- contribution de guerres de 200 boeufs livrables à Joal. »
Pour garantir l'exécution de ces conditions, on imposa à Bour Sine de donner en gage un membre de la famille royale. Ce fut un neveu de Coumba Ndofféne qui fut livré. On imposa ainsi un autre traité au Sine.
Malgré la signature de ces traités, Coumba Ndofféne Diouf ne cessa jamais de protester contre la présence française dans son royaume.
Il avait toujours les yeux rivés sur les villages amputés à son territoire. C'est pourquoi en septembre 1861 il adressa à Faidherbe la correspondance suivante :
« La paix entre nous est aux conditions que Ndiouk et Fadioudj continuent à me payer tribut comme autrefois ».
De même en octobre 1863, il écrit à Pinet-Laprade :
« Je vous rappelle la demande que je vous avait faite relativement à Joal, Fadiouth, Mbourdiame, je veux que vous me rendiez ces villages ».
Comme on peut s'en apercevoir, Joal était l'une des préoccupations majeures de Coumba Ndofféne. Joal était sa province de salut. C'est de là qu'il pouvait entretenir des relations commerciales avec les Anglais de la Gambie pour se doter en armes.
C'était à partir de cette province maritime que le royaume avait, de tout temps, entretenu des relations commerciales avec les différentes puissantes européennes qui fréquentaient la côte sénégambienne.
L'importance de Joal est exprimée ici par Boilat :
- « Cette ville était autrefois très commerçante : on y prenait des vivres pour les navigateurs et pour Gorée (...)
Deux raisons avaient déterminé la Compagnie française à s'y faire un comptoir :
- - La certitude de s'y procurer prés de 200 esclaves, plus de 300 cuirs, 12 ou 15 cents quintaux d'ivoire et 4 ou 5 cents quintaux de cire jaune sur le même tarif que celui du damel ;
- - La nécessité de tenir le damel en respect et de se garantir de ses caprices, dont les Français avaient fait plusieurs fois l'expérience. »92(*)
L'impôt était également au centre de toutes ces revendications incessantes. L'amputation de ces villages représentait une perte énorme pour le Bour Sine.
Les impôts et les taxes qu'il avait l'habitude d'y collecter constituaient un apport budgétaire incommensurable pour l'entretien de sa cour. Il perdit ce privilège.
C'est pourquoi il ne se lassa jamais de réclamer ces villages. On comprend dés lors l'acharnement des deux belligérants pour le contrôle de Joal.
Mais à partir de 1864, sous la menace constante des ambitions jihadistes de Maba Diakhou Ba, Almamy du Rip, Comba Ndofféne Diouf changea de politique vis-à-vis des Français pour écarter le danger d'un islam conquérant qui planait sur son royaume.
A ce moment précis, le marabout Toucouleur commença à galvaniser les forces musulmanes pour déclarer la guerre sainte dans toute cette région de la Sénégambie septentrionale.
Méconnaissance totale....
Cette ambition de Maba atteignit son paroxysme lorsqu'en 1865, le 30 novembre, il battit les troupes de Pinet-Laprade dans la célèbre bataille de Pathé Badiane.
Au lendemain de cette victoire, Maba regardait maintenant vers le Sine, terre des Ceddo qu'il fallait convertir à l'islam.
Mais c'était là une méconnaissance totale voire même une hallucination de la part du marabout que de vouloir imposer brutalement la religion de Mahomet à un peuple dont les consciences étaient déjà fortement marquées par les Pangols.
Ainsi en 1867, alors que Coumba Ndofféne Fa Maak Diouf assistait à une danse initiatique de circoncis à Mbino-Ngor, Maba le surprit sur sa terre natale et incendia sa capitale Diakhao.
Après la surprise de Mbino-Ngor, l'Almamy du Rip pénétra à nouveau au Sine un crépuscule de 1867. Suite à l'annonce de la présence des troupes musulmanes dans son royaume, le Bour Sine réunit tous les Saltigui du royaume à Diakhao pour discuter des positions à prendre.
Après une longue nuit mystique marquée par l'invocation incessante des Pangols, les « Lances Mâles » du Sine prophétisèrent que Maba allait mourir au Sine, mais à une seule condition dit le célèbre Diomaye Niane de Sanghay, Saltigui bien connu au Sine :
« Les pangols sont formels, toute armée du Sine qui se rendrait au Badibou, porter la guerre chez Maba (...) serait immanquablement anéantie, et avec elle, succomberait le Sine (...).
Un émissaire nommé Sémou Diouf
Par contre si nous attendons que Maba pénètre de nouveau en terre du Sine (...) nous pourrions alors à coup sûr décapiter le marabout ici même à la mare de Fa-Ndann ! ».
Coumba Ndofféne Fa Maak Diouf, rassuré par les prédictions des « Lances Mâles » envoya à l'Almamy un émissaire nommé Sémou Diouf pour lui lancer un défi de fouler encore la terre du Sine.
A la mi-juillet, les Ceddo du Sine s'affrontèrent avec l'armée du marabout du Rip soutenue par Lat-Dior. Après de rudes combats dans la clairière de Fa-Ndane Thiouthioune un Saltigué du nom de Laba Boof respecta sa promesse : il fit tomber une pluie torrentielle qui mouilla la poudre de Maba et empêche toute mobilité aux forces musulmanes.
Le Sine qui avait mobilisé toutes ses forces combattantes terrorisait ainsi l'ennemi. Sentant le péril qui menaçait, Lat-Dior abandonna « son marabout » et prit la fuite, car pour lui, la cause était perdue et le soleil de la victoire pointait déjà dans l'horizon des guerriers du Sine.
Avec une témérité indescriptible, ces derniers tuèrent Maba et écartelèrent son corps. La tradition orale nous apprend que « les morceaux du corps de Maba furent amenés et enterrés à travers tout le Sine ; à Félir, Sambatoude, Ndialgué et vers Thiemassas.
La peau qui servait de tapis de prière au marabout et son coran restèrent au Sine ».98(*) Bour Sine envoya, en signe de son triomphe, la tête et un bras de Maba au commandant de Gorée.99(*)
Maba Diakhou, le combattant de la foi mourut ainsi en terre du Sine sans jamais réussir à islamiser ce pays très enraciné dans ses croyances multiséculaires.
« Cette glorieuse épopée de l'islam en terre sénégambienne » ne se répandit pas au Sine où les Ceddo étaient résolus à rejeter à jamais cette religion qui menaçait la croyance de leurs pères et régentait leur vie au mépris de leurs coutumes. Le Sine faisait ainsi figure de bastion inexpugnable de la résistance anti-islamique.
La mort de Maba
« La victoire du parti ceddo que symbolise ici Kumba Ndoofen Juuf sur les forces musulmanes est éclatante ».
Victoire d'autant plus reluisante que ce fut à l'armée qui a battu Pinet-Laprade dans la célèbre bataille de la vallée de Pathé Badiane qu'on infligea cette défaite.
Après la mort de Maba, Bour Sine Coumba Ndofféne Diouf, galvanisé par son triomphe, remit en cause les traités de 1859 et de 1861.
En effet il se rendit avec ses Ceddo en août 1871 à Joal pour collecter les impôts et les taxes auprès de la population indigène et auprès des traitants français.
Cette entreprise téméraire lui coûta la vie, car un traitant nommé Beccaria tira sur lui à bout portant et le blessa mortellement.
Coumba Ndofféne mourut ainsi sur la terre de ses aïeux. Cependant il était parvenu, tant bien que mal, à faire face aux français pour assurer la sécurité de son peuple.
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Il combattit sans répit pour atteindre cet idéal : laisser à la postérité un royaume souverain en en extirpant tous les germes de la désintégration que pourraient semer les envahisseurs français et musulmans.
Il n'a jamais perdu de vue que la survie du Sine passait par le respect de ses coutumes et de sa religion ancestrale. Il avait, jusqu'à sa mort refusé d'entériner l'amputation de sa province maritime par la France.
Mais après sa mort, le Sine fut plongé dans une longue période d'instabilité politique marquée par des guerres de succession au trône. Profitant de cette situation, les français réussirent à instaurer un protectorat en 1891.