Macron tente de rassurer sur les retraites, promet des règles d'or

“On va fixer des règles d’or” : Emmanuel Macron s’est efforcé jeudi soir, lors d’un débat dans l’Aveyron, l’un des départements les plus âgés de France, de rassurer sur la réforme des retraites à venir, source d’inquiétudes et de mécontentement grandissant qui pourrait ébranler l’”acte II” de son quinquennat.

Renouant avec l’esprit du “grand débat” organisé en réponse à la crise des “Gilets jaunes”, le chef de l’Etat s’est prêté à Rodez au jeu des questions-réponses avec 500 personnes inscrites auprès du groupe de presse régional de La Dépêche du Midi.

“Le débat qu’on commence aujourd’hui doit permettre de lever les incompréhensions”, “d’ajuster, de changer, de modifier, de corriger”, a-t-il déclaré. “On mettra des règles d’or pour fixer (la valeur) du point avec un engagement clair qui est que le niveau de vie des retraités ne doit pas être dégradé, il doit être le même et continuer à progresser.”

“C’est vraiment un projet de société, on va le faire dans le bon rythme”, a-t-il par ailleurs indiqué.

“Ce système on ne propose pas de le mettre en place du jour au lendemain (...) Ca commence en 2025, tous ceux qui ont pris la retraite avant ne sont pas concernés, tous les droits acquis jusqu’en 2025 sont gardés et après on va regarder la transition qui va se faire sur 15 ans.”

Ce débat donne le coup d’envoi de la grande “consultation” prévue jusqu’à la fin de l’année et promise par l’exécutif qui assure que “rien n’est écrit” et qui espère, par ce biais, parvenir à désamorcer la fronde autour de cette réforme.

Initialement prévue pour 2019 avant d’être reportée à l’été 2020 compte tenu de la sensibilité du sujet, elle cristallise en effet l’ire des syndicats qui ont multiplié les journées d’action ces dernières semaines et promettent de nouvelles mobilisations d’ici la fin de l’année.

Le projet de réforme vise à faire fusionner les 42 régimes existants d’ici 2025 en un système unique par points. De nombreuses inconnues demeurent toutefois notamment concernant la durée de cotisation ou le calcul du nombre de points.

"On va fixer des règles d'or" : Emmanuel Macron s'est efforcé jeudi soir, lors d'un débat dans l'Aveyron, l'un des départements les plus âgés de France, de rassurer sur la réforme des retraites à venir, source d'inquiétudes et de mécontentement grandissant qui pourrait ébranler l'"acte II" de son quinquennat. /Photo prise le 3 octobre 2019/REUTERS/Eric Cabanis

L’équation s’annonce complexe pour l’exécutif qui a fait du retour à l’équilibre du système des retraites une condition de mise en place de la réforme en 2025 et qui composer avec des comptes de l’assurance vieillesse dans le rouge.

L’âge légal de départ à la retraite, “c’est 62 ans, (il) ne bougera pas”, a répété Emmanuel Macron. “La question qui est posée c’est : est-ce qu’on va devoir cotiser un peu plus pour que le système soit équilibré en 2025 ? Je n’ai pas la réponse aujourd’hui.”

“Si le conseil d’orientation des retraites (COR) nous dit ‘il manque 8 ou 10 milliards’ (en 2025), on devra dire ‘il faut travailler un peu plus longtemps’,” a-t-il ajouté. “S’il nous dit ‘c’est à l’équilibre en 2025’, on n’aura pas besoin de faire d’efforts.”

Marine Pennetier, édité par Jean-Stéphane Brosse

(Reuters)

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