Sortant de son silence, le PDG de Lactalis Emmanuel Besnier a promis d'indemniser "toutes les familles qui ont subi un préjudice" en raison d'une contamination à la salmonelle de produits du géant français du lait.
Le discret président du groupe Lactalis Emmanuel Besnier, silencieux depuis le début de l'affaire des lots de poudre de lait pour bébé contaminés par des salmonelles, s’est enfin exprimé. Dans une interview accordée au Journal du Dimanche publiée le 14 janvier, il se défend de tout manquement et promet d'indemniser "toutes les familles qui ont subi un préjudice".
Il assure également faire "le maximum" pour régler la situation et comprendre ce qui s'est passé afin de pouvoir "tirer les leçons de cette crise", qui a entraîné la contamination de 37 nourrissons en France, un en Espagne, avec un cas en cours de confirmation en Grèce. "C'est notre responsabilité. Je l'assume"
Emmanuel Besnier affirme avoir eu avant tout à l'esprit les conséquences de cette crise sanitaire pour les consommateurs, "des bébés de moins de six mois", a-t-il rappelé : "C'est pour nous, pour moi, une très grande inquiétude".
"Notre métier, c'est de mettre des produits sains sur le marché. Si cela n’a pas été le cas, c’est notre responsabilité. Je l'assume", déclare-t-il, tout en précisant ne pas avoir eu "d'informations sur de possibles contaminations avant le 1er décembre".
Le président de Lactalis ajoute également qu'"à aucun moment, il n'y a eu une intention de cacher les choses", même s'il reconnaît "qu'il manquait cinq lots dans le premier fichier" transmis aux autorités, mais "cela a été corrigé dès le lendemain".
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83 pays concernés
Après la rencontre vendredi à Bercy entre Emmanuel Besnier et le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, le groupe Lactalis avait ordonné la reprise de tous les lots de lait infantile produits dans son usine de Craon, en Mayenne, élargissant encore les rappels successifs lancés depuis début décembre.
Ce rappel concerne plus de 12 millions de boîtes dans 83 pays et Emmanuel Besnier n'a précisé ni le montant des indemnisations envisagées, ni le coût total de l'opération.
Des traces de salmonelles avaient été identifiées dans l'environnement en août et en novembre 2017 dans le cadre de contrôles réguliers, mais en l'absence "d'éléments montrant que (les) produits étaient touchés", le groupe déclare avoir suivi les procédures, avec un renforcement des nettoyages et des contrôles.
"Mais nous allons tirer les leçons de cette crise et rebâtir un plan de contrôle sanitaire encore plus strict, en concertation avec les autorités", précise Emmanuel Besnier.
Avec AFP et Reuters