Le Syndicat d’initiative des acteurs du tourisme de la Casamance (sud), par la voix de son président Augustin Diatta, a annoncé jeudi ne pas écarter la possibilité de porter plainte pour ’’sabotage et tentative de diabolisation’’ contre des touristes de nationalité espagnole ayant récemment déclaré avoir été violées dans cette partie du Sénégal.
"Nous demandons à l’Etat de poursuivre les touristes espagnoles. Si l’Etat ne le fait pas, nous avons les possibilités de nous rendre en Espagne pour faire notre propre investigation et nos propres renseignements en vue de poursuivre ces touristes espagnoles. Une plainte n’est pas à écarter", a déclaré M. Diatta au cours d’un point de presse.
"Ce braquage supposé est une tentative claire de diabolisation et de sabotage de la destination Casamance", dont les sites comptent parmi les plus courus du Sénégal, en dépit de relatifs problèmes de sécurité dans cette zone confrontée à une rébellion armée de plus de 30 ans.
"Nous n’écartons pas de porter plainte", a insisté le président du Syndicat d’initiative des acteurs du tourisme de la Casamance, en présence de plusieurs hôteliers présents à cette rencontre avec les journalistes, dans les locaux de l’Office régional du Tourisme de Ziguinchor, la principale ville du sud du Sénégal.
Les acteurs du secteur sont en train d’enregistrer "d’énormes pertes de chiffres d’affaires" en raison de cette affaire, a souligné Augustin Diatta, faisant état de "bizarreries" dans le récit de ces ressortissantes espagnoles.
Quatre touristes de nationalité espagnole, dont trois femmes, ont été enlevés le 25 janvier dernier en début d’après-midi, entre les villages de Karong et de Kataba 2, dans la commune de Diouloulou, par des hommes armés. Ces derniers auraient "violé les femmes avant de les libérer", avait indiqué une source sécuritaire.
"Nous sommes en train de perdre de la clientèle. Les renoncements aux réservations se multiplient. Les annulations sont devenues monnaie courante. Nous ne savons plus quoi faire depuis la survenue de ce supposé braquage qui intervient en ce début de la saison touristique", a indiqué le président du Syndicat d’initiative des acteurs du tourisme.
"Pourquoi des Espagnoles ? Pourquoi ils n’ont pas braqué des motos, des camions ou autres véhicules de transport ou particuliers qui passent sur l’axe Diouloulou-Bignona ? Il y a bien anguille sous roche. Ce n’est pas du tout clair. Nous voulons la vérité sur cette affaire", a ajouté M. Diatta, avant de demander à l’Etat "d’aller jusqu’au bout de cette affaire".
"Nous saluons la position et la sortie du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye et attendons la fin de l’enquête pour en savoir un peu plus. C’est trop facile de laisser cette affaire tomber à l’eau. Il faut que les autorités aillent jusqu’au bout", a-t-il poursuivi.