Gambie a soufflé le chaud et le froid ce 26 janvier 2020. Des heurts et plusieurs arrestations lors d’une manifestation. Plusieurs centaines de manifestants s'étaient rassemblés à Banjul à l'appel du mouvement Three Years Jotna pour réclamer que le président Barrow quitte le pouvoir comme il s'y était engagé en devenant candidat unique de l'opposition en 2016.
Trois morts en Gambie lors d'une manifestation appelant au départ du président Adama Barrow.
De nombreux manifestants réclamant le départ du président Adama Barrow ont été arrêtés dimanche à Banjul, la capitale, selon nos sources.
Les arrestations sont survenues à la suite de heurts avec la police qui a dispersés les manifestants à coups de grenades lacrymogènes.
Les manifestants ont répondu à l'appel du mouvement "Three Years Jotna" (Il est déjà trois ans), dont le président Abdu Njie aurait été arrêté par la police, selon un tweet de Fatu Network.
The chairman of the 3yrs Jotna Abdou Njie has just been arrested by the Police pic.twitter.com/Uo5MqhQksP
— Fatu Camara (@Fatushow) January 26, 2020
Selon Fatu Camara, auteure du tweet : "Le président des 3 ans Jotna Abdou Njie vient d'être arrêté par la police"
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L'ancienne attachée de presse à la présidence sous le président Jammeh a aussi révélé dans un autre tweet que "peu de temps après avoir confirmé au Fatu Network que sa radio avait été fermée, la police a intercepté Gibbi S. Jallow, le directeur de la station de radio King FM".
Toujours selon Fatu Camara, "Pa Modou Bojang, le propriétaire de Home FM Digital Radio et animateur de l'émission télévisée 'Menbekering' (Ce qui se passe, en mandingue), a publié sur sa page Facebook qu'il était actuellement en état d'arrestation. Nous obtenons également des informations selon lesquelles sa radio a été fermée".
Gambie appelle Jammeh pour sauver
En réaction à cette vague d'arrestations, Aisha Darboe, dont le tweet est repris par l'activiste Fatou Jagne Senghor fustige "l'arrestation d'un journaliste, la fermeture d'une station de radio, la brutalité policière contre les manifestants".
#Gambia arresting a journalist, closing down radio station, beat & teargas protesters & any1 nearby just show it takes more than trainings, sensitisation to mute/change dictatorial tendencies of security & govt. Many people are injured inclu seriously.#SystemChange is a most
— Aisha Dabo™ (@mashanubian) January 26, 2020
Aisha Darboe estime qu'il faut simplement "plus de formations, de sensibilisation pour changer les tendances dictatoriales de la sécurité et du gouvernement".
"Beaucoup de personnes sont gravement blessées", dit-elle.
Pour sa part, Fatou Jagne Senghor a signalé que "les forces de sécurité ont le devoir de protéger les journalistes. Les questions relatives au contenu des médias ne sont pas du ressort des forces de sécurité".
#Gambia Security forces have a duty to protect journalists. Issues about media content are not in the remit of security forces. The relevant regulatory body @PURAGM must be allowed to do its work and journalists operate independently
— Fatou Jagne Senghor (@FatouJagneS) January 26, 2020
Mme Senghor a rappelé qu'il existe un "organisme de réglementation compétent qui doit être autorisé à faire son travail".
Le président Adama Barrow a été élu en décembre 2016 pour un mandat de cinq comme prévu par la constitution, mais il avait promis durant la campagne électorale de remettre le pouvoir après trois ans de transition.
Le 16 décembre dernier le mouvement "Three years Jotna" avait organisé sa première manifestation à Banjul pour exiger la démission de l'actuel chef de l'Etat.