Portrait de Yande Codou Sène : éternelle étoile de la musique sérère

Quand elle se fait connaître en chantant le poète Léopold Sedar Senghor dans les années 60, la griotte Yande Codou Sène était loin de se douter que sa voix touchera un jour le monde entier. De son Saloum natal, en passant par Dakar, Paris, le public est à ses pieds devant tant de talent. Figure emblématique de la culture sérère, la musique de la diva traverse encore le temps même après sa disparition.

Griotte du premier président du Sénégal, Léopold Sedar Senghor, Yande Codou est une très grande figure de la culture sérère. Née en 1932 à Somb, dans le Sine-Saloum, elle meurt le 15 juillet 2010 à Gandiaye (Sénégal) à l’âge de 78 ans.

Yandé Codou Sène a incarné la chanson traditionnelle sérère, ethnie à laquelle appartenait également Léopold Sedar Senghor.

En tant que griotte du président, la cantatrice était la seule à pouvoir interrompre les discours de Senghor afin d’entamer un chant de louange. Elle était aussi appelé « l’ombre du Président » car elle n’était jamais bien loin de lui et l’a accompagné dans le monde entier. Elle a influencé de manière significative la musique sénégambienne, notamment des artistes de premier plan tels que Youssou N’Dour, pour qui elle a constitué une source d’inspiration majeure.

Bien qu’elle chante depuis sa tendre enfance, elle n’a enregistré son premier album, Night Sky in Sine Saloum (1998), qu’à l’âge de 65 ans.

Mais ses véritables débuts dans l’industrie musicale datent de 1995, avec l’album Gaïndé qu’elle enregistre aux côtés de Youssou N’Dour et qui lui vaut des critiques extrêmement flatteuses. La même année l’album Youssou N’Dour Presents Yandé Codou Sène fait aussi connaître sa voix.

De nombreux artistes sénégalais ont d’ailleurs été influencés par la musique de la diva et ont repris ses chansons. Ismael Lô, le groupe Pape et Cheikh, tous reprennent encore aujourd’hui ses chansons.

De l’au-delà, la griotte continue de vivre à travers ces hommages à un talent que le monde regrette. De son vivant, la cantatrice a fait l’objet de deux films documentaires retraçant sa vie. Dans le dernier, « Yandé Codou Sène, la griotte de Senghor », d’Angèle Diabang Brener (2008), on découvre la « diva » vivant modestement au milieu de sa nombreuse famille.

Ou encore « Yande Codou Sène, diva serère » de Laurence Gavron (2008). Elle participe aussi à quatre films comme actrice et interprète de la bande originale.

De nombreux travaux ont exploré l’importance de la nomination poétique chez Léopold Sédar Senghor qui reprit une technique propre aux griots africains – notamment en pays sérère – et à laquelle fait référence le poème Aux Tirailleurs Sénégalais morts pour la France : « Vous, mes frères obscurs, personne ne vous nomme. ».

Yandé Codou Sène, qui maîtrisait elle-même parfaitement cet art, y eut recours lors des funérailles du poète-président en 2001.

Les poèmes et les chansons de ces deux enfants du pays serère leur survivent et ne cessent d’inspirer la nouvelle génération de poètes et d’artistes.

Musique

  • Salmon Faye (en a capella)
  • Gainde
  • Keur Maang Codou
  • Bofia Tigue Waguene
  • Salmon Faye
  • Gnaikha Gniore Ndianesse
  • Natangue
  • Keur Mang Codou

Filmographie

  • Mossane, film de fiction de Safi Faye, 1996 (avec la voix de Yandé Codou Sène)
  • Faat Kine, film d’Ousmane Sembène, 2000 (musique de Yandé Codou Sène)
  • Karmen Gei, film de fiction de Joseph Gaï Ramaka, 2001 (Yandé Codou Sène y interprète le rôle de la chanteuse sur la plage)
  • Yandé Codou Sène, diva sérère, film documentaire de Laurence Gavron, 2008
  • Yandé Codou, la griotte de Senghor, film documentaire d’Angèle Diabang Brener, 2008
 
Sources : wikipedia. Photos : africultures.com, kafunel.com

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne