Rétrospective 2021 / Affaire Sonko, Dias, passeports diplomatiques, violence…: une année très chargée en évènements politiques

L'année 2021 a été très chargée en évènements politiques. Affaire Sonko, Dias, passeports diplomatiques, violence… 2021, elle est sans doute pour le Sénégal l’une des années les plus politiquement chargées.

Affaire Sonko, Dias, passeports diplomatiques, violence…

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Malgré qu’elle ne soit pas marquée par la tenue d’une élection, moment qui libère un trop-plein de passions de tous bords, l’année finissante a pourtant précipité le pays dans des tensions difficilement descriptibles.

De la convocation en justice d’acteurs politiques de premier plan aux tensions liées aux investitures, en passant par les violences entre acteurs, l’année 2021 a été riche en évènements sur le plan politique.

Après la convocation en justice d’Ousmane Sonko…

Parmi les faits saillants de l’année mourante, il y a cette accusation de viol portée à l’endroit du leader de Pastef, Ousmane Sonko, dans ce qui est communément appelé l’affaire Sweet Beauté.

Une revue des évènements politiques phares de 2021 qui fait l’impasse sur cette affaire opposant Sonko à la masseuse Adji Sarr, n’en serait pas une du tout.

Même si le dossier s’est paré de ses beaux atours d’affaire judiciaire, il n’en demeure pas moins qu’il soit éminemment politique.

Non pas seulement parce qu’il met en exergue un acteur politique majeur, mais surtout parce que le traitement de cette affaire n’était pas forcément judiciaire.

En effet, la montée au front des partisans du pouvoir, décidés d’enfoncer un adversaire encombrant, dans un dossier qu’ils jugent « purement civil », a été une preuve par neuf que la politique n’était pas étrangère au dossier.

Ainsi, la « résistance » à l’oppression et à la mise à mort d’un opposant, appelée par le principal mis en cause, aura réussi à apporter une riposte à la hauteur de l’attaque.

Plus d’une dizaine de morts, la mise sous contrôle judiciaire du député, des arrestations, des scènes de violence inouïes, ce dossier politico-judiciaire n’aura pas laissé le Sénégal indemne.

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…le maire Barthélémy Dias, et les députés faussaires, devant le juge

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Cette affaire n’est pas la seule qui a donné à 2021 un goût piquant. Il y a eu, par ailleurs, la convocation de Barthélémy Dias, entre novembre et décembre, dans le cadre du jugement en appel pour le meurtre de Ndiaga Diouf en 2011.

Là aussi, le timing opéré a contribué à donner au dossier judiciaire un caractère politique.

Et naturellement, les évènements de mars dernier inspirant, les opposants ont dû faire un bloc pour ne pas laisser l’appareil judiciaire servir de guillotine à un candidat dûment investi par la coalition « Yewwi Askan Wi »pour la mairie de Dakar.

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Cette posture va-t-en-guerre a permis les deux « loups » politiques de l’opposition de se tirer d’affaire provisoirement. Jusqu’à quand? Le temps nous édifiera sans doute.

Du côté de la mouvance présidentielle aussi, la justice a été mise en branle pour décider du sort de quelques caciques mis en cause dans affaires peu catholiques.

Une affaire de trafic des passeports diplomatiques impliquant des parlementaires Mamadou Sall et Boubacar Biaye a précipité la levée de l’immunité parlementaire de ces derniers et les envoyés devant le juge d’instruction, le 21 décembre dernier.

Quelques jours plus tard, un scandale de même nature éclabousse le ministère des Affaires étrangères et la présidence de la République.

Fouta tampi et les nervis: un fief en rébellion

Après les manifestations de mars dernier, le pouvoir s’est senti acculé. Affaibli par les évènements, cela se constatait dans son discours très pondéré du 8 mars, le président Macky Sall a décidé d’effectuer une tournée économique dans son fief de toujours.

Mais, les échos qui ont marqué ce séjour en terre « conquise » vont être différents de ceux de jours. « Fouta Tampi » - Fouta est fatigué- est devenu en quelques jours le cri de guerre d’une population qui s’est sentie trahie par les différentes promesses du régime en place.

Cependant l’on retiendra que pour étouffer la « rébellion », les responsables du parti au pouvoir au niveau local ont fait recours à des nervis.

Le contexte des violences liées à la convocation d’Ousmane Sonko toujours frais dans les esprits, tous les moyens sont ainsi mis en place pour que les voix discordantes soit aphones. Quitte à faire couler du sang! Et du sang coula!

Investitures pour les locales: entre forclusion et violence

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Même si elle est une année non électorale, 2021 n’en manque pas d’être une année tendue. Le Sénégal, on le sait, est un pays où le jeu politique, le jeu de positionnement, ne s’arrête jamais.

A quelques encablures du 23 janvier 2022, date prévue pour la tenue des élections territoriales, les acteurs se sont encore montrés de la pire des manières.

A la forclusion de plusieurs listes de l’opposition sont venues s’ajouter des tensions assez sérieuses pour interpeler l’opinion.

Face à ce qu’ils considèrent comme une politisation de l’administration territoriale, les coalitions de l’opposition ont dit toute leur désapprobation et leur détermination à combattre.

La violence s’est ainsi invitée à nouveau dans les rapports entre opposants et membres de la majorité présidentielle; et Ziguinchor a été le point de départ de telles tensions.

En effet, par deux fois entre octobre et novembre, les partisans de Doudou Kar, Dg des aéroports du Sénégal, et ceux d’Ousmane Sonko ont eu à en venir aux mains.

Ces affrontements ont réussi à plonger le pays dans une situation pré-électorale tendue au point que des leaders d’opinion jugent nécessaire de jouer les bons offices afin de ne pas laisser le chaos s’installer.

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Réunis autour du Cadre unitaire de l’islam (CUDIS), de la Plateforme Jammi Rééwmi, et avec la bénédiction des responsables de l’Eglise, des forces vives de la nation ont montré leur attachement à la paix et invité les acteurs politiques à la pacification de l’espace.

Une Charte de non-violence a été ainsi élaborée pour amener les responsables à signer et à respecter leurs engagements.

Le président Macky Sall s’y engage au moment où la coalition d’Ousmane Sonko et alliés refuse, arguant que toute les violences viennent du camp présidentiel et dénonçant véhément l’audience du Chef de l’APR avec Djibril Ngom, le mandataire qui a trahi leur confiance à Matam.

Une année 2021 très chargée en évènements politiques

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2021 s’en va sans résoudre une équation posée depuis la réélection de Macky Sall en 2019: la question de sa 3e candidature.

Interrogé sur France 24, en début décembre, le Chef de l’Etat reste dans le clair-obscur. Aucune réponse qui tranche avec son « ni oui, ni non » d’il y a deux ans.

En attendant, il aura préféré revenir sur ses choix politiques, son option de Fast-track ayant atteint ses limites, pour resusciter le poste de Premier ministre.

Même s’il justifie une telle décision par le fait qu’il doit assumer son rôle de président de l’Union africaine, il faut quand même reconnaitre que des raisons purement politiques sont sous-jacentes à cette décision.

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