À la Une de la revue de presse Afrique du 31 décembre 2021 : Au Mali, la transition prolongée de six mois à cinq ans ? Des participants débattent lors de la première journée des Assises nationales de la refondation, à Bamako, le 27 décembre 2021.
Transition prolongée de 6 mois à 5 ans au Mali ?
La fourchette est assez large. C’est la recommandation issue des Assises nationales de la refondation. Le document final circule évidemment sur les sites maliens, Maliweb ou Bamada notamment.
Bamada qui rappelle que ces Assises ont été « présentées comme la phase finale des consultations préalables à des élections et à un retour des civils au pouvoir au Mali ».
Malijet et L’Essor reviennent pour leur part sur la clôture des travaux ouverts lundi dernier.
« Plus de 1 600 délégués venus de diverses localités du pays ont été répartis en quatre thématiques au cours de ces journées d’échanges », rappelle le site internet.
Délais avancés varient [donc] entre six mois et cinq ans
Jeudi 30 décembre, nous dit encore Maliweb, l’élaboration d’une nouvelle Constitution a été recommandée « unanimement ».
Par contre, « les avis ont divergé sur la durée de la transition. Les délais avancés varient [donc] entre six mois et cinq ans.
Argument mis en avant par de nombreux participants », souligne Maliweb : « Il faut accorder le temps nécessaire aux autorités pour réaliser les réformes institutionnelles structurantes permettant des élections crédibles, équitables et transparentes ».
Aucun calendrier électoral
Du temps certes, mais pour autant pas de calendrier précis. Et c'est visiblement ce qui dérange certains voisins du Mali.
« Assises nationales de la refondation ou assises nationales pour la prolongation ? », s'interroge Le Pays au Burkina Faso.
Pour le journal burkinabè, la junte au pouvoir à Bamako depuis plus d’un an, cherche « à tout prix […] à prolonger son séjour à la tête de l'État », et elle a finalement« tombé le masque » [...]
Cela fait dire à plus d’un, poursuit Le Pays, qu’après « avoir renversé Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et déposé Bah N’Daw, le colonel Assimi Goïta vient de perpétrer son troisième coup de force », son troisième « coup d'État ».
La question qui se pose désormais pour Le Pays est : « La pilule passera-t-elle ? »
Au sein de la classe politique malienne d'abord, et surtout auprès de la Cédéao, car « à l'évidence les exigences de cette dernière n'ont pas été respectées ».
Or, « dans ce bras de fer, elle joue sa crédibilité, conclut le journal, sachant que l’exemple malien pourrait constituer un précédent, notamment pour la Guinée voisine ».
La Guinée, où l'on attend également un calendrier électoral, souligne par ailleurs Wakat Sera, tout comme au Tchad.
Pour le site burkinabè, au Mali c’est clair en tout cas : « Les militaires derrière tout le micmac des assises, et autres intrigues, ne visent qu’un but, garder ce pouvoir qu’ils n’ont jamais voulu laisser ».
Les déplacés de Boko Haram invités à rentrer
Le sort incertain des déplacés de Boko Haram, au Nigeria, retient aussi l’attention avec un reportage à lire dans les colonnes du Monde Afrique. Comment les autorités nigérianes vident les camps de la région de Maiduguri, berceau du groupe terroriste.
À l'image du camp de Bakassi, où il ne reste plus qu'un « silence de plomb ». Ouvert depuis sept ans maintenant, il y a quelques semaines encore, ce camp abritait plus de 40 000 déplacés.
Mais voilà, l'État nigérian entend renvoyer les déplacés du Borno chez eux, explique Le Monde. Sans leur donner pour autant les moyens suffisants de subsistance à moyen et long terme, déplorent les humanitaires présents sur place.
Des humanitaires qui n'ont d'ailleurs plus le droit de procéder à des distributions alimentaires, ils sont accusés de « rendre les populations dépendantes » et de « profiter de la crise ».
Quatre camps ont déjà fermé, rapporte encore Le Monde. Beaucoup de déplacés se retrouvent ainsi livrés à eux-mêmes. Dans un Borno où plus de 2 millions de personnes sont déjà menacées par la faim selon les Nations unies.
En Afrique du Sud, la mémoire de Desmond Tutu
Des hommages, « par la grâce de l'adieu », c'est à lire notamment dans Libération en France : une double page sur les cérémonies qui se sont multipliées dans tout le pays pour « saluer la mémoire de l'archevêque, figure de l'apartheid et Nobel de la paix ».
C'est à voir également dans la presse sud-africaine, évidemment. Le Mail and Guardian nous explique que la ville du Cap se prépare pour les funérailles nationales qui se tiendront demain, samedi 1er janvier 2022.
Cérémonie prévue à la cathédrale Saint-Georges du Cap, son ancienne paroisse d'où Desmond Tutu « avait mené des manifestations illégales contre l'apartheid », se rappelle l'un de ses conseillers et assistants, toujours auprès du Mail and Guardian.
La dépouille de l'archevêque est déjà arrivée sur place jeudi 30 décembre. Reportage photo à voir notamment sur le site de City Press.
Des funérailles qui devraient respecter les restrictions liées au Covid-19, lit-on, les Sud-Africains sont donc invités à suivre cela à la télévision.