La reprise ce mercredi du procès en appel du maire de Dakar, Khalifa Sall est le principal sujet au menu des quotidiens du jour parvenus à l’APS.
’’Jour de vérité pour Khalifa Sall’’, affiche par exemple Tribune, en référence au fait qu’à la reprise du procès en appel de l’édile de la capitale sénégalaise, la Cour d’appel de Dakar est amenée à statuer sur sa libération, sur la base de l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
La juridiction communautaire, saisie par les avocats de l’édile, a reconnu ’’plusieurs violations des droits’’ de Khalifa Sall lors de son procès pour escroquerie aux deniers publics pour lequel il a été condamné à 5 ans de prison, selon le compte rendu que les médias sénégalais ont fait de l’arrêt des juges de la CEDEAO.
Selon ces médias, la Cour de justice de la CEDEAO estime que les droits de M. Sall à un procès équitable, à la présomption d’innoncence et à l’assistance d’un conseil lors de la procédure ont été violés.
Les avocats du maire de Dakar, se fondant sur cet argumentaire, demandent la libération de leur client, une requête à propos de laquelle la décision du juge d’appel est attendue ce mercredi à la reprise du procès de l’édile.
’’Depuis la publication de l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO sur l’affaire Khalifa Sall et Cie, une foire aux inepties s’est ouverte sous nos yeux, avec des exposants décidés à nous vendre des vessies pour des lanternes’’, commente le billettiste de Tribune.
Il ajoute : ’’La fourberie avec laquelle les missi dominici du palais marchent sur les vérités établies par les juges communautaires est un symptôme’’, celui d’un ’’état d’esprit propre aux autocrates (...)’’.
’’Kandji, à vous de juger’’, l’arrêt de la Cour de de justice de la CEDEAO étant désormais disponible, lance Sud Quotidien dont le propos est destiné au président de la Cour d’appel de Dakar, Demba Kandji, qui avait opposé aux demandes de libération de Khalifa Sall le fait qu’il n’avait pas eu connaissance du document portant sur la décision des juges communautaires.
’’Le mercredi de tous les dangers’’, souligne Walfquotidien. ’’C’est ce mercredi que la Cour d’appel de Dakar décide ou non de la remise en liberté de Khalifa Sall’’, écrit le journal, ajoutant : "La position du parquet est déjà connue, car dans une note adressée au juge, le procureur général requiert le maintien du maire de Dakar en détention’’.
’’Khalifa à quitte ou double’’, renchérit le quotidien L’Observateur, lequel explique que les conseils du maire de Dakar, estimant que ’’la violation de ses droits constatée par la Cour de justice de la CEDEAO, devrait conduire à sa libération, le procureur général a précisé sa pensée et opte pour le maintien du socialiste en prison. Itou pour l’Agent judiciaire de l’Etat’’.
’’Revirement du procureur’’, note Vox Populi. "Lansana Diabé aurait déposé un réquisitoire écrit pour demander le maintien de Khalifa Sall en détention après avoir plaidé sa remise en liberté lors de son réquisitoire oral de mercredi dernier’’, écrit ce journal.
’’Diabé se rétracte’’, constate également L’As. ’’Un revirement qui va raviver la tension lors du procès qui reprend ce matin devant la Cour d’appel’’, estime le même journal.
Selon Le Quotidien, les partisans de Khalifa Sall voient dans ce réquisitoire écrit du procureur général ’’un +revirement spectaculaire+ de Lansana Diabé, mais l’attendent aujourd’hui à l’audience’’.
’’Libération d’office, réparation demandée, inconstitutionnalité..., dans une note de 10 pages, transmise aux conseils de Khalifa Sall en guise de réponse, Lansana Diabé Siby s’oppose à tout’’, détaille Libération.
Mieux, ce journal note que pour le procureur général, ’’la Cour de justice n’a jamais mis en cause la régularité du mandat de dépôt en dehors de la période visée...’’
Le président Macky Sal, pendant ce temps, ’’remobilise ses troupes’’, pour mieux faire face aux "attaques récurrentes de l’opposition’’, rapporte le quotidien Enquête. ’’Mal-en-point dans la bataille d’opinion avec l’affaire Karim Wade, l’arrêt communautaire sur la caisse d’avance (de la mairie de Dakar), la marche de l’opposition..., le chef de l’Etat bat le rappel des troupes’’, écrit-il.
Des observateurs et surtout les partisans de Karim Wade, condamné pour enrichissement illicite et dont la demande d’inscription sur les listes électorales a été rejetée sur cette base, jugent que les ennuis judiciaires de leur champion sont une façon de contrecarrer ses ambitions présidentielles.
De même, Khalifa Sall, lui aussi condamné pour escroquerie aux deniers publics, paierait sa volonté de participer à la présidentielle de février 2019, volonté que l’intéressé n’a pourtant jusque-là jamais affirmé explicitement, même si ses partisans laissent penser à cette éventualité.