Les quotidiens parvenus jeudi à l’Agence de presse sénégalaise s’intéressent particulièrement aux changements opérés la veille par le président de la République à la tête de certaines sociétés nationales et structures publiques.
La réunion hebdomadaire du Conseil des ministres tenue mercredi au Palais de la République a notamment été marquée par des changements apportés à la direction de certaines structures publiques.
Il en est ainsi de la Société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC) désormais dirigée par l’ingénieur électromécanicien Pape Demba Bitèye, de la Direction générale de la Poste confiée à Abdoulaye Baldé, ministre de la Communication dans le gouvernement sortant.
Le Centre des œuvres universitaires (COUD) a été confié à l’administrateur civil Abdoulaye Sow, alors que le poste de directeur général de la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (SONACOS) est revenu à Modou Diagne dit Fada.
La Direction générale des impôts et domaines n’a pas échappé à cette vague de changements avec l’arrivée à sa tête de Mame Boye Diao en remplacement de Mamour Diallo.
"Macky (Sall) refait son casting", commente ainsi le journal Kritik au sujet des changements apportés par le chef de l’Etat dans le management et la gestion de certaines sociétés nationale et agences publiques.
"Entre carotte et bâton, le chef de l’Etat a refait son casting, mis au poste des hommes politiques qui avaient mouillé le maillot pour sa réélection, et rétrogradé d’autres", souligne la publication dans ses colonnes.
"Après le gouvernement, le chef de l’Etat sert ses lieutenants. Il a promu plusieurs de ses proches à des postes de directeurs généraux de sociétés, dont d’anciens ministres et même d’anciens directeurs qui ont gagné des +galons+. Parmi les alliés, Modou Diagne Fada a été le premier servi en atterrissant à la tête de SONACOS", explique de son côté Sud Quotidien. Ce quotidien illustre sa une de photos de nouveaux responsables de structures et sociétés publiques.
"Fast-Track, acte II !", s’exclame à sa Une le quotidien Enquête, lequel reprend à son compte ce slogan anglais traduisible par "marche rapide", une formule lancée par Macky Sall pour traduire une volonté et une ambition d’aller plus vite dans la gestion des affaires publiques.
"Après son gouvernement, Macky Sall a choisi les hommes sur lesquels il compte pour mener à bien sa politique économique et sociale. Des alliés, d’anciens ministres et des hommes du sérail ont ainsi été nommés", relève le journal.
"Macky Sall chamboule tout", souligne Vox Populi, qui met en même temps en exergue un vaste mouvement opéré à la tête des services des finances de l’Etat, du cadastre, des impôts et domaines, entre autres.
"Macky Sall redistribue des bonbons", affiche l’AS, avant d’ajouter que l’administration sénégalaise a été fortement secouée à travers vingt-et-une nominations opérées.
"Le chef de l’Etat, qui a les prérogatives de distribuer les cartes, a tenté de jouer à l’équilibriste en puisant de part et d’autre dans ses immenses réserves", analyse le journal, qui insiste également sur la nomination de deux ministres récemment limogés du gouvernement.
A ce sujet, Walfquotidien estime que le président de la République, demeure dans une dynamique de repêchage de ses hommes et de ses alliés et compare la vague de nomination initiée la veille au "lancement d’un deuxième plan de recasement".
Le Témoin quotidien y va d’un jeu de mots empruntés de l’anglais en écrivant à sa Une : "Le spoil systèm Macky Sall à plein régime", pour parler des "limogeages et nominations en chaîne".
"Les nominations attendues aux directions générales laissées vacantes à la suite de la formation du nouveau gouvernement ont été faites par le président de la République. Senelec, Coud, Poste, Sodagri, Agpb et Fonsis connaissent désormais leurs nouveaux patrons", détaille le journal dans ses colonnes.
Le Soleil, dont le ton se veut mesuré, voit à travers ces nominations, une prime à la compétence et à l’engagement.
Illustrant sa Une d’une photo du chef de l’Etat assis à côté du Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, le quotidien national fait remarquer qu’à la lecture des profils, "un constat s’impose : le président de la République a misé sur la compétence et l’engagement politique".
Se démarquant des autres publications quotidiennes, L’Observateur a mis l’accent sur l’organisation des élections locales au Sénégal. "Perverse culture locales", titre le journal dont le jeu de mots vise à caractériser l’instabilité notée dans la tenue de ces joutes électorales.
"20 ans que les locales ne sont pas tenues à date échue. Calculs politiques contre respect du calendrier républicain. Le budget, ce faux alibi", des appels de titre affichés en première page du journal pour évoquer les velléités de report des prochaines élections locales prévue en décembre.