La Tunisie marque dimanche le septième anniversaire de sa révolution, qui avait donné le coup d'envoi du "Printemps arabe", mais la grogne sociale reste vive dans ce pays touché par l'austérité et qui peine à se remettre de la chute du tourisme, provoquée par de sanglants attentats jihadistes.
La révolution du Jasmin avait été déclenchée par l'immolation par le feu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid --une ville dans l'arrière pays déshérité-- d'un jeune vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi.
Plusieurs manifestations étaient prévues dans la matinée de dimanche pour marquer l'anniversaire du mouvement de protestation contre le chômage, la vie chère et la corruption qui s'en était suivi, qui s'est soldé par la chute du dictateur Zine el Abidine Ben Ali, chassé le 14 janvier 2011. Sept ans après, nombre de Tunisiens estiment avoir gagné en liberté, mais perdu en niveau de vie.
Des manifestations pacifiques et des émeutes nocturnes ont eu lieu la semaine passée dans plusieurs villes du pays, une contestation alimentée par un chômage persistant -- 15% officiellement-- et par des hausses d'impôts.
Au total, 803 personnes ont été arrêtées, selon le ministère de l'Intérieur.
- 'Libres, mais affamés' -
"Cela fait sept ans qu'on ne voit rien venir. On a eu la liberté, c'est vrai, mais nous sommes plus affamés qu'avant", a lancé Walid, un chômeur de 38 ans rencontré à Tebourba, près de Tunis, d'où est partie la dernière contestation.
Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, qui a rencontré samedi les responsables des partis au pouvoir, du patronat et du syndicat UGTT, a reconnu que "le climat social et le climat politique ne sont pas bons en Tunisie", tout en assurant que "la situation reste positive".